Guy de Maupassant (1850-1893), le scandaleux, l’homme du canotage et de La Feuille de Rose, aurait probablement bien ri si on lui avait dit que son œuvre, en particulier ses nouvelles, deviendrait une manne inépuisable pour l’institution scolaire, en particulier les éditeurs en mal d’idées pour suggérer des leçons aux professeurs et donc vendre leurs livres. Va donc pour ces Nouvelles Animalières, choisies par François Kerlouégan, qui a aussi réalisé le dossier les accompagnant.
Les nouvelles sont choisies parmi le corpus classique de Maupassant, chacune bénéficiant, c’est parfois précieux, des précisions temporelles sur sa publication originale, tant dans la presse qu’en volume. Selon que l’on a plus ou moins fréquenté l’œuvre de Maupassant, ces onze Nouvelles animalières seront des découvertes ou des redécouvertes – quoi qu’il en soit, un véritable plaisir de lecture, où se retrouve la perfection stylistique d’un auteur à la fois « élève » de Flaubert et habitué à faire rentrer une histoire dans un carcan précis, celui de la place laissée à la littérature dans la presse de l’époque (1880-1890), qui ne laissait plus aux nouvellistes la place autrefois octroyée aux feuilletonistes. Ce sont donc onze fulgurances narratives qui sont ici réunies, avec pour thématique commune la présence d’un animal.