Qu’est-ce qui pousse un auteur, empreint du violent désir d’en finir, à se lancer dans le vide, mais aussi à se lancer dans l’écriture d’un roman pour tenter d’échapper au néant ?
Il s’adresse à lui-même, peut-être pour se convaincre, peut-être pour nous convaincre : « Si tu arrives à transformer ta détresse en une œuvre, tu seras sauvé. Écrire, ce sera comme si tu t’élevais soudain de la lourde terre pour t’accorder une autre vie qui te permettra de regarder de haut la première, celle où tu marches aujourd’hui à tâtons, stupide et aveugle… Écrire te rendra inaccessible à la bêtise et à la cruauté du monde ».
Dans son dernier roman, L’absente, le narrateur part comme un voyageur sans bagages, tournant le dos à son passé, refusant tout lien avec lui, y compris avec ses enfants. Pour Lionel Duroy, long et sinueux, plein de détours, d’imprévus, d’embûches, de rencontres inattendues plus ou moins heureuses, sera le chemin, entre le pardon et le repentir, pour parvenir à une relative et fragile sérénité.