Identification

La Une Livres

Dans l’épaisseur de la chair, Jean-Marie Blas de Roblès

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mercredi, 23 Août 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, La rentrée littéraire, Zulma

Dans l’épaisseur de la chair, août 2017, 384 pages, 20 € . Ecrivain(s): Jean-Marie Blas de Roblès Edition: Zulma

 

Dans l’épaisseur de la chair est le magnifique hommage d’un fils à son père, un roman passionnant, brillant, parfois drôle, qui interroge l’Histoire autant que la fiction, dans un jeu de miroir et de mémoire.

C’est un texte qui fraye avec l’histoire familiale et l’Histoire de l’Algérie française, un texte qui soulève un pan du mystère de l’identité pied-noir, terme qui désigne les Français d’origine européeenne installés en Algérie française depuis 1930 jusqu’à l’indépendance de juillet 1962.

Ces allers et retours entre le temps du fils, Thomas, et le temps du père, Manuel Cortes, fils de Juan et petit-fils de Francisco, Espagnol émigré à Sidi-Bel-Abbès, devenu chirurgien puis médecin, prennent place alors que le père est âgé de 93 ans au moment de l’écriture et non loin du seuil de la mort.

Sortir, Benoît Conort

Ecrit par France Burghelle Rey , le Mercredi, 23 Août 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Sortir, Champ Vallon, mai 2017, 112 pages, 13,50 € . Ecrivain(s): Benoît Conort

 

Le prologue mis en place par Benoit Conort dans son dernier opus poétique a pour incipit l’infinitif « consentir » associé à un espace et à un langage qu’il faut à la fois apprivoiser et mieux connaître. La parole personnifiée, puisqu’elle est « nue », résiste et précipite le paradoxe entre deux thèmes signifiés par les adverbes-titres « Dedans » et « Dehors » qui encadreront le titre de la partie III, « Jardins ».

La partie I comprend trois volets dont le premier confirme par son titre « l’ombre et sa nuit » l’emploi du ton initial. Ses textes hésitent entre une brièveté qui arrive à louer le corps, une parole prolongée qui s’articule jusqu’au manque d’air : « il n’y a plus de vent » et une confidence douloureuse plus longue à travers le récit au rythme haché d’une guerre ou pire d’un génocide : « de la poussière s’élève / de la poussière danse / dans la lumière des machettes ».

La Disparition de Josef Mengele, Olivier Guez

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 22 Août 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Grasset, La rentrée littéraire

La Disparition de Josef Mengele, août 2017, 240 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Olivier Guez Edition: Grasset

 

« En moto, à vélo et en auto, il circulait parmi les ombres sans visage, infatigable dandy cannibale, bottes, gants, uniforme étincelants, casquette légèrement inclinée. Croiser son regard et lui adresser la parole étaient interdits ; même  ses camarades de l’ordre noir avaient peur de lui. Sur la rampe où l’on triait les juifs d’Europe, ils étaient ivres mais lui restait sobre et sifflotait quelques mesures de Tosca en souriant ».

La Disparition de Josef Mengele est un roman qui s’élance à l’assaut de l’aventure des nazis cachés en Argentine, à la manière de Mané Garrincha, il drible avec le fil de l’Histoire, ses phrases filent en souplesse et en rythme vers le but, d’un changement de pied il échappe aux lieux communs, à la molle joliesse du style et au chichi. Son style est vif, acéré, musclé, aérien, c’est un roman sans graisse comme le cinéma de Robert Aldrich, un roman En quatrième vitesse. La disparition de Josef Mengele est une plongée dans l’Argentine des Nazis, une terre à conquérir et une cache parfaite, fuyant leur défaite, les procès, le juste poids de l’Histoire et de sa Justice.

À malin, malin et demi, Richard Russo

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 22 Août 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, La rentrée littéraire, Quai Voltaire (La Table Ronde)

. Ecrivain(s): Richard Russo Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

La plupart des romans de Richard Russo se situent dans le nord de l’Etat de New-York, près des contreforts des monts Adirondack, dans des villes imaginaires, comme celle de Mohawk dans Quatre saisons à Mohawk, son premier roman publié en 1986, Empire Falls, dans Le Déclin de l’empire Whiting (Empire Falls, 2001), ou North Bath dans deux livres : Un homme presque parfait (Nobody’s fool, 1994) et le tout récent À malin, malin et demi (Everybody’s fool, 2016).

Toutes ces petites villes de l’Amérique provinciale, après avoir connu quelques heures de gloire, souffrent de calamités diverses d’origine économique, parfois écologique, souvent les deux, et abritent une population qui végète, hante les bars pour fuir l’ennui, se résigne à vivre sans réel espoir d’améliorer leur quotidien.

Des hommes et des femmes de la « middle class » qui, à force d’être confrontés à une absence d’horizon, au délabrement de leurs cités, sombrent dans la mélancolie et le doute, vivent par procuration tant sur le plan sentimental que professionnel.

Vingt-sept degrés d’amour, Chloé Landriot

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 21 Août 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Vingt-sept degrés d’amour, Éditions Le Citron Gare, mai 2017, illust. de l’auteur et de Joëlle Pardanaud, 85 pages, 10 € . Ecrivain(s): Chloé Landriot

 

L’un pour l’autre nous sommes

Merveille

Cette étrange présence

Qui ne s’habitue pas.

 

Sous le signe de l’arbre et de l’infinie richesse du symbole, arbre que l’on retrouve dans toutes les illustrations, réalisées ici à quatre mains par l’auteur et sa propre mère, le lien affectif se niche de façon limpide au cœur du livre tout comme il en tisse également la forme. Un livre porteur d’une parole de femme, d’une femme solaire ou qui aspire en tout cas à l’être. Amante généreuse, compagne et puis mère elle aussi. Un hymne à l’amour quand corps et nature ne font plus qu’un et que les mots s’en vont puiser à la source, cherchent la lumière comme le font aussi bien les jeunes pousses que les vieux arbres.