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Au commencement la nuit était musique, Alissa Walser (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 11 Septembre 2011. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Langue allemande, Roman, Actes Sud, La rentrée littéraire

Au commencement la nuit était musique. Trad de l’allemand par Juliette Aubert. 252p. 21€ . Ecrivain(s): Alissa Walser Edition: Actes Sud

Vienne au temps de Mozart est déjà la brillante capitale des arts, des sciences et de la littérature qu’elle sera jusqu’à la catastrophe de la première guerre mondiale. La silhouette et les airs du divin Wolfgang (et du grand Haydn) y flottent partout dans la ville et dans les têtes.

1777. Les figures étonnantes sont déjà nombreuses dans la capitale de l’empire et parmi elles, celles des deux héros de ce livre : le Dr Mesmer, médecin atypique et controversé qui croit aux vertus essentielles des ondes magnétiques sur le corps humain. Et notre héroïne, qui n’est rien moins que la célèbre pianiste et compositrice Maria Theresia Von Paradis.

Elle est aveugle. Plus exactement devenue curieusement aveugle. Les parents, grands bourgeois viennois proches de la cour, ont tout essayé. Ils appellent alors à l’aide le sulfureux Mesmer et ses aimants. Et dans une relation fébrile, haletante, ambiguë, les deux personnages vont se nouer, se dénouer, s’aimer (platoniquement ; Mesmer est marié et irréprochable !), se haïr. On ne peut s’empêcher de se projeter plus d’un siècle plus tard avec un certain Freud et une certaine Anna O. (et quelques autres) !

Vous êtes nés à la bonne époque, Matthieu Jung

Ecrit par Paul Martell , le Samedi, 10 Septembre 2011. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Stock, La rentrée littéraire

Vous êtes nés à la bonne époque – 224 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Matthieu Jung Edition: Stock

Nathalie est une sorte d’anti-Bridget Jones. Elle a réussi professionnellement. Elle est médecin et propriétaire d’un appartement de 95m2 rue Sedaine à Paris. Elle a eu une fille d’un premier mariage dont elle a réussi l’éducation. Elle est séduisante.

Et pourtant un problème de plus en plus insoluble se pose dans sa vie : elle aimerait avoir un deuxième enfant.

Elle pensait qu’Alain en serait le père, mais ils se sont séparés après six ans de vie commune. Six ans de perdu pour Nathalie, car, à 42 ans, l’horloge biologique tourne, et elle tourne de plus en plus vite.

Ce deuxième enfant devient une obsession.

Un jour, elle rencontre Arno.

Le problème c’est qu’Arno est jeune, la vingtaine, à peu près l’âge de sa fille. Nathalie ne peut pas concevoir d’engager une quelconque aventure avec lui. Mais quelque chose l’attire, irrésistiblement. Elle fréquente de plus en plus souvent le restaurant, le Bar Bouillage, où Arno est serveur en espérant, un jour, peut-être, pouvoir vivre de ses toiles.

Un avenir, Véronique Bizot

Ecrit par Yann Suty , le Jeudi, 08 Septembre 2011. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Actes Sud, La rentrée littéraire

Un avenir, 120 pages, 16 € . Ecrivain(s): Véronique Bizot Edition: Actes Sud

Paul reçoit une lettre de son frère jumeau Odd lui annonçant qu’il part pour un temps indéterminé. Il lui demande de vérifier si le robinet de la grande maison familiale de 20 pièces qu’il vient de quitter a bien été purgé, il doute de l’avoir fait.

Paul fait les 300 km qui le séparent de chez lui pour constater que tout va bien. Il se demande si son frère ne l’a pas plutôt fait venir pour qu’il se rende compte par lui-même de l’accablement physique et mental qui pouvait être le sien dans ce décor.

Il ne peut plus repartir. Il se retrouve bloqué par la neige et doit passer la nuit, puis plusieurs jours, dans la maison glaciale, sans eau, alors qu’il souffre d’un rhume carabiné.

Ce séjour forcé sera pour lui l’occasion de raviver des souvenirs. Mais ce n’est qu’un livre de souvenirs, de digressions, où finalement l’intrigue de départ est très ténue. On aurait aimé qu’elle soit plus creusée, mais Paul ne s’intéresse pas à sa vie, ou il fait exprès de s’en détourner, de se concentrer sur le souvenir d’un voisin, d’une situation, sur des choses plus futiles les unes que les autres, pour ne pas avoir à regarder sa vie en face. Comme une fuite en avant.

Le bon, la brute, etc., Estelle Nollet

Ecrit par Yann Suty , le Vendredi, 02 Septembre 2011. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Albin Michel, La rentrée littéraire

Le bon, la brute, etc. 350 pages, 20 € . Ecrivain(s): Estelle Nollet Edition: Albin Michel

Le bon, la brute, etc. Un titre de western pour un livre qui n’en est pas un.

Le western est l’une des passions de Bang. Il aime en regarder, car, devant l’écran les choses se passent différemment que dans la vie.

« Car il ne regardait pas juste un film, il regardait des gens, oui, il pouvait les regarder à loisir et planter ses yeux dans les leurs, rien ne se passait rien ne s’interrompait rien ne basculait, tout continuait, et ça c’était magique. Il n’avait pas d’emprise sur leur vie. Le héros ne se tournerait pas vers la caméra pour dire qu’il préférait les bottes roses, pour dire que sa selle lui faisait mal aux fesses et qu’il mettait du coton dans sa culotte, pour dire qu’il avait pissé dans les bottes du joueur de poker. »

Bang a un problème. Il suffit qu’il croise une personne dans les yeux pour qu’elle lui révèle ses secrets les plus honteux, des secrets qu’elle n’aurait jamais dits à personne. Mais ce don n’en est pas vraiment un pour Bang, c’était plutôt une malédiction. Ou un coup de pas de bol.

Ses parents les premiers l’avaient abandonné à cause de ça. Nombre de gens qu’ils croisent et qui lui avouent leurs secrets veulent ensuite lui refaire le portrait.

Le système Victoria, Eric Reinhardt

Ecrit par Paul Martell , le Jeudi, 01 Septembre 2011. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Stock, La rentrée littéraire

Le Système Victoria, 526 pages, 22,50 € . Ecrivain(s): Eric Reinhardt Edition: Stock

 

En sortant d’un magasin où il vient d’acheter une peluche pour sa fille, David Kolski croise une femme. Il est fasciné. D’abord, il n’ose pas l’aborder, d’autant plus qu’il est attendu pour fêter l’anniversaire de sa fille et qu’il n’a pas de temps devant lui. Mais il décide de la suivre, d’abord dans un café, puis dans un bowling et au bout de trois heures passées à la regarder, il l’aborde enfin.

Elle lui tend une carte de visite. Elle s’appelle Victoria de Winter, elle est la responsable des ressources humaines d’une très grosse entreprise. Ils se donnent rendez-vous quelques jours plus tard dans un grand restaurant. Une liaison torride s’engage.

David n’a aucune envie d’avoir une maîtresse, mais il ne peut pas résister à l’idée de ne plus jamais revoir Victoria. Pourtant, elle représente tout ce qu’il déteste. Elle est même son contraire, mais il est subjugué et devient complètement dépendant.