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La Une CED

Songe d’une nuit de Hasard, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 16 Mars 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Il tombe des hallebardes.

La fosse commune est sur le point de déborder. Assoiffé de vérité, mon ventre absorbe le trop-plein : goutte à goutte. Toutes les inhumanités du monde se concentrent dans mon gros intestin.

Fatigué ! Exténué ! Enflé !

Je râle un peu, des fois un peu plus. Une goutte de pluie, une deuxième puis une énième cinglent mon visage. Leur message tombe comme un couperet…

« Bois et tais-toi ! »

Et j’ai bu. Mes maux. En silence !

Elles dirent encore…

« Avale et tais-toi ! »

Et j’ai avalé. Mes mots. En silence !

Carnets d’un fou, XXXVI - Janvier 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 15 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« Dès qu’un homme cesse d’emplir son estomac il ne peut plus penser, être vertueux, avoir de grandes conceptions, s’élever à l’idéal. – Et il n’a pas besoin de penser pour manger. Si l’on ne mangeait pas, on ne penserait pas, mais l’on peut manger sans qu’il soit nécessaire pour cela de penser. – Cela ne prouve-t-il pas quelque chose ? Que la raison ne gouverne pas le monde ? », Jules Laforgue. Mélanges posthumes, Pensées et paradoxes, Au Mercure de France, MCMXXIII.

 

# Le premier mois de l’année est entamé de près de quinze jours par mon silence. Il fut imprévisible, imposé par quelque microbe malin qui en voulait à ma peau. Elle est dure, elle a résisté, mais cette fois le vent du boulet a failli me décoiffer. Passons. Ce vide ne sera pas long à combler car mes capacités de bavardage sont, je crois, illimitées.

Edgar Allan Poe, by Loren Kantor

, le Lundi, 14 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Edgar Allan Poe was known as master of the macabre. His gothic stories dealt with death, decomposition, reanimation and premature burial. He was the inventor of the detective fiction genre, an early contributor to the science fiction genre and one of the first know American authors to make a living strictly from writing.

Poe was born in 1809 in Boston. His mom died shortly after his birth and his father abandoned the family. He was taken in by John Allan, a wealthy tobacco merchant from Virginia though he was never formally adopted. He was raised to be a businessman. Instead, Poe dreamed of being a writer like his hero the British poet Lord Byron.

Poe attended the University of Virginia but was given little money by his foster father to pay his bills. He turned to gambling to survive and he quickly accrued large debts. He was so poor he burned his furniture to keep warm. Poe dropped out of college after one semester. He returned to Richmond to find his fiance engaged to another man. Heartbroken, he joined the army.

Entretien avec Luc Baba, mené par Didier Smal

Ecrit par Didier Smal , le Jeudi, 10 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Pour le lecteur qui vous découvre avec « Elephant Island », que faut-il savoir de votre passé littéraire ?

 

Rien. Il ne faut rien savoir. J’écris depuis l’âge de sept ans. Mon passé est littéraire, mon présent aussi. Mon nom est une marque, un logo. Ceux qui aiment Elephant Island s’informeront sur ce qui existe d’autre dans la même marque, et se feront une idée.

 

Existe-t-il un auteur ou un roman dont vous puissiez dire qu’il vous a donné, si pas l’envie, du moins l’impulsion pour à votre tour vous exprimer par la plume ?

 

Certains auteurs et certains livres me confortent dans le bonheur des mots, Giono, Gaudé, Gascar, Jules Vallès (L’enfant), etc. Mais ce sont les pouvoirs magiques de la langue et des mots eux-mêmes qui m’ont emmené sur la terre des romans, dans le sillage de rencontres humaines, de l’invraisemblable humanité, des pages de destin déguisées en hasards.

Mes petites guerres de libération, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mercredi, 09 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Kamel Daoud, notre ami et chroniqueur depuis la création de la Cause Littéraire (5 ans déjà !), nous adresse ici un salut en forme de bilan personnel, avant d'aller vers de vastes horizons littéraires, où nous le suivrons pas à pas. Nous continuerons aussi à publier des chroniques signées de lui, un choix de textes allant de mai 2009 à aujourd'hui. Nous nous tenons fermement à ses côtés !

 

En règle générale, je n’aime pas parler à la première personne. Le « je » est un abus. Encore plus chez un journaliste. Cela me gêne comme une carapace ou un maquillage. Cela me rappelle ces egos démesurés qui croissent chez les « engagés », les militants, les intellectuels ou chez les bavards. Ecrire est une exigence de la lucidité et cela impose de s’effacer. Au « je », je préfère l’artifice de « chroniqueur ». Un statut d’administrateur de la métaphore. Cela me permet d’écrire tout en gambadant, libre, derrière les mots. Cela donne de l’importance à l’Autre. Laisser courir un vent. Ouvrir une fenêtre sur une poignée de main. Ecouter et rester un peu immobile pour voir surgir l’inattendu dans le buisson des verbes. Exprimer des idées sans les alourdir par son propre ego.