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La Une CED

Journal d’un peintre - à propos du livre de Bruno Mathon, Et puis, et puis encore

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Samedi, 21 Mai 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Bruno Mathon, Et puis, et puis encore, éd. impeccables, février 2016, 80 pages, 18 €

 

Un objet s’est mis en mouvement dans la matière de l’oubli (…) cet objet mental, surgi d’on ne sait où…

Bruno Mathon

 

Ainsi, deux mondes se rejoignent, comme dans le miroir circulaire que Van Eyck a suspendu derrière le portrait des Arnolfini, le monde des vivants de haute stature, constructeurs de cathédrales et tailleurs d’images, le monde magique de l’infiniment petit.

Henri Focillon, Vie des formes

Carnets d’un fou-XXXVIII - Mars 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 20 Mai 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

« Art bourgeois, s’écrie M. Albert Gleizes (1) et il définit la bourgeoisie : “l’expression d’une certaine tendance humaine à jouir bestialement des réalités matérielles” », Benjamin Fondane (2)

 

# La citation d’Albert Gleizes, relayée par Benjamin Fondane, m’enchante. La bestiale jouissance est bien au cœur du bourgeois, et son matérialisme se masque de délicatesses d’habillage : lui-même, son épouse et ses filles apprennent à martyriser les pianos, visitent les expositions de peinture, vont au concert, dirigent des émissions culturelles sur la chaîne Arte, écrivent des livres sur l’art… L’alibi est parfait. Notre classe dirigeante, socialiste ou non, s’encombre encore parfois de ces alibis mystificateurs, mais de moins en moins, car plutôt fainéante et occupée d’argent.

# Moi. J’ai une culture, mais peu d’érudition. Culture ? Montée ici de bric et de broc, là de manière plus méthodique. Érudition ? Je fais ce que je peux. Je manque de patience et ne m’applique à la minutie qu’à de rares moments. M’essaie à la meilleure exactitude cependant, et à l’exercice de la raison.

Le 9/III/16

La maison fendue (6 & Fin), par Sandrine Ferron-Veillard

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Vendredi, 20 Mai 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles, Ecrits suivis

Un autre jour, une autre destination. Tu pars à pied jusqu’au musée d’Art contemporain, le MONA. www.mona.net.au. Des collections compulsives sur le thème de la mort. Faire la queue. Tu as fait demi-tour. Tu as commandé une tarte au chocolat et un thé, l’art sans doute du meilleur ou l’affaire d’un chef français installé, tu t’es assise dans/sur l’herbe. Tu t’es allongée. Tu t’es endormie face à la rivière, the River of Fundament.

Tu es rentrée de la même manière. Itinéraire pédestre de vingt-cinq kilomètres. Tu es incollable sur la nature de l’herbe, la posture des arbres, la position des nuages ce jour-là, le confort en externe. Tu as admiré un arc-en-ciel et tu as fait un vœu pour elle.

Jeudi. Le parc national de Freycinet. Des roches roses, du sable blanc, des surfaces teintées. Des baies prisonnières ou des miroirs trompeurs. Des arches de pierres qui invitent à la contemplation, en-dessous la mer tantôt fige, tantôt relève. Tu as payé pour être conduite à Bruny Island, le supplément placé à la fin du voyage, au bout de la Tasmanie, un appendice sur la carte. www.brunyisland.org.au. Pour y manger un bout de fromage avec jouissance, un bout de « brie » conçu par un amoureux de la France, une huître servie par un adepte des intérieurs nacrés, du saumon et des fraises d’une qualité imprenable.

Le monde me tue, collectif de pièces de théâtre, Espaces 34

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 19 Mai 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Théâtre

 

Le monde me tue, collectif de pièces de Cédric Bonfils, Marie Dilasser, Thibault Fayner, Samuel Gallet, Olivier Mouginot, Sabine Tamisier, Editions Espaces 34, 2007, 184 pages, 10 €

 

Trop compliqué pour toi, de Cédric Bonfils

 

OPUS 1 ou la Lumière et le Noir

Les élèves des écoles de cinéma achèvent leurs études assez souvent par la réalisation d’un court métrage, geste inaugural d’une œuvre en devenir. Les 6 élèves de l’ENSATT du département Ecriture dramatique de la toute première promotion de l’école, en 2007, proposèrent six pièces courtes à partir d’une citation donnée extraite d’Accatone de Pasolini : « Ou le monde me tue ou je tue le monde ! ». Les Editions Espaces 34 les ont éditées dans un seul volume intitulé Le monde me tue. Deux jeunes metteurs en scène de l’ENSATT (S. Delétang et G. Delaveau en assurèrent la création).

A propos de Circonvolutions de Stéphane Sangral, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 18 Mai 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Une expérience de langage

à propos de Circonvolutions de Stéphane Sangral, éd. Galilée, avril 2016, 150 pages, 15 €

 

Comment déconstruire physiquement et métaphysiquement le poème ? C’est tout l’art du dernier recueil de poésie de Stéphane Sangral qui livre, avec Circonvolutions, une plongée en apnée dans un univers presque angoissant, ou néanmoins confiné à l’ennui du poète qui confine, quant à lui, à la métaphysique. Un de mes interlocuteurs sur la Toile me disait que le monde ne peut pas être sans ce qui n’existe pas. Pour Stéphane Sangral le monde se déconstruit comme monde et tombe dans la langueur négative d’une interrogation sans fin, mais s’appuie cependant sur le langage et sa part immatérielle.