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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


C’est l’Histoire de la Série Noire, Alban Cerisier et Franck Lhomeau (dir.)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 01 Décembre 2015. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

C’est l’Histoire de la Série Noire, Alban Cerisier et Franck Lhomeau (dir.), novembre 2015, 264 pages, 29 € Edition: Gallimard

 

Le slogan sur la jaquette est magnifique de vérité : « Notre but est louable : vous empêcher de dormir » – et que ceux qui ne se sont jamais endormis trop tard, voire pas du tout, parce qu’ils étaient en train de lire un roman publié par la Série Noire avouent n’en avoir jamais lu, ce sera plus simple. Car combien de soirées tardives ou de nuits blanches doivent les amateurs du genre à Hammett, Chase, Chandler, Manchette, Pouy ou encore Dantec ? Ces auteurs, et bien d’autres, à vrai dire : et tous les autres, publiés un jour (ou une nuit…) dans la Série Noire, sont présents dans l’album C’est l’Histoire de la Série Noire, première somme dédiée à cette collection pas comme les autres créée par Marcel Duhamel au sortir de la Seconde Guerre mondiale, au moment où les auteurs anglo-saxons étaient à nouveau permis de séjour dans les librairies de France et de Navarre. De La Môme Vert-de-Gris, signé Peter Cheyney, à la scène mondiale du polar contemporain traduite en français, des années Duhamel à aujourd’hui, c’est un panorama complet de la Série Noire que proposent les auteurs de cette somme :

Le secret de l’empereur, Amélie de Bourbon Parme

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 21 Novembre 2015. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le secret de l’empereur, août 2015, 320 pages, 20 € . Ecrivain(s): Amélie de Bourbon Parme Edition: Gallimard

 

« Dès le dernier hommage rendu, il prit le bras de son majordome, esquivant les ambassadeurs de Venise et de France, mais aussi les représentants des villes voisines qui voulaient lui faire leurs adieux en personne. Il avait mieux à faire. Inspecter ses horloges pour sa visite quotidienne, voir si elles avaient bien sonné l’heure de sa nouvelle vie ».

Le secret de l’empereur est le roman de la désaffection du pouvoir, de son détachement, du retrait, du renoncement de Charles Quint aux titres et au trône. En quelques mois, d’octobre 1555 à septembre 1558, c’est tout un monde qui va se dissoudre, l’Histoire qui va basculer du Palais des ducs de Brabant à Bruxelles au monastère de Yuste dans l’Estrémadure, du bruit et de la fureur au silence religieux. Renoncement à la gloire, à la guerre et au monde, renoncement aux palais et aux courtisans, aux honneurs et aux trahisons qui se nouent, aux jalousies, pour ne garder que quelques fidèles compagnons et ses horloges – Elles rythmaient des jours plus illustres, la durée d’un pouvoir universel, venu de Dieu. Les horloges et les montres seront sa grande passion et son beau mystère, comme l’art subtil de la narration est celui d’Amélie de Bourbon Parme.

Chroniques, Marcel Proust

Ecrit par Didier Smal , le Vendredi, 20 Novembre 2015. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, Essais, La Une Livres, Récits

Chroniques, septembre 2015, 280 pages, 8,50 € . Ecrivain(s): Marcel Proust Edition: Gallimard

 

A La Recherche du Temps Perdu c’est l’œuvre dont on dit régulièrement qu’à sa lecture on va s’atteler. Pour des raisons scolaires ou académiques, on a bien lu l’un ou l’autre volume, mais on reporte sans cesse d’ouvrir cette pile qui trône sur une étagère… Du coup, on se dit qu’on va attaquer de biais, et lire les Chroniques de Marcel Proust (1871-1922), petit volume publié pour la première fois en 1927 par son frère Robert et Gaston Gallimard. On l’ouvre en s’attendant à quelques écrits sur le tout-Paris de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, une sorte d’inventaire d’avant la grande catastrophe qu’est la Première Guerre mondiale – en bref, une œuvrette secondaire destinée à juste faire dire qu’on a lu du Proust. Et c’est à la fois ça, et bien plus encore : c’est un auteur qui fait ses gammes, qui progresse stylistiquement tout en faisant preuve d’une grande pénétration d’esprit ; c’est un grand en devenir qui s’exprime dans ces Chroniques rédigées entre 1892 et 1921.

Celles-ci sont réparties en quatre sections : Les Salons, la Vie de Paris (neuf chroniques), Paysages et Réflexions (six chroniques), Notes et Souvenirs (sept chroniques) et Critique Littéraire (quatre chroniques, dont deux tout à fait remarquables sur respectivement Gustave Flaubert et Charles Baudelaire), et, au sein de ces sections, présentées dans l’ordre chronologique.

Ann, Fabrice Guénier

Ecrit par Sophie Galabru , le Mardi, 17 Novembre 2015. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Ann, mars 2015, 296 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Fabrice Guénier Edition: Gallimard

 

Ann. Titre désarmant de simplicité qui sonne comme une invitation impérieuse à connaître une anonyme d’un autre monde. Très vite en effet, nous tombons dans cet univers souvent mal connu : celui de la Thaïlande, des jeunes filles et des jeunes garçons prostitués.

Une écriture qui fait parfois penser à celle de Duras ; des phrases courtes, étouffées, des mots perdus, des pages avec du vide, un auteur qui parle à perte de vue. Des résidus de mémoire parfois sans importance, parfois essentiels. Mais, à vrai dire, comment en juger puisque celui qui nous parle n’est pas un faiseur d’histoires mais un amoureux, et que l’amour fait de tout geste hasardeux le signe d’un destin ?

Des phrases simples qui en disent peu, mais dans l’intervalle desquelles le lecteur devine bien plus, car « le vrai, la réalité de ça, ne pouvait pas se dire » (p.255). De la discontinuité des fragments amoureux naît la fidélité, de l’addition des mots qui ne peuvent pas tout dire paraît le tout d’un amour qui ne peut pas s’expliquer par ses parties. L’auteur nous fait comprendre que l’amour, où qu’il se vive, dessine un temps et un espace propre, un écrin de douleurs et de joies qui peuvent être désagrégées par l’oubli ou préservées dans un hommage.

Les Filles du Pasteur, D.H. Lawrence

Ecrit par Didier Smal , le Lundi, 09 Novembre 2015. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Nouvelles

Les Filles du Pasteur, trad. de l’anglais par Colette Vercken et Bernard Jean, 272 pages, 9,90 € . Ecrivain(s): D. H. Lawrence Edition: Gallimard

 

En 1914, D.H. Lawrence (1885-1930) publie son premier recueil de nouvelles, intitulé The Prussian Officer, dont sont extraites les sept nouvelles traduites en français et réunies sous le titre Les Filles du Pasteur. Il n’a alors publié que trois romans, dont un au moins a rencontré un certain succès critique, Amants et Fils (1913), mais on est encore loin du roman qui lui vaudra sa réputation, littéraire et sulfureuse à la fois, L’Amant de Lady Chatterley (1928), l’un des romans les plus puissants du vingtième siècle. Pourtant, dans les sept nouvelles ici réunies, certaines des thématiques propres à l’œuvre de Lawrence sont déjà présentes, et développées avec talent dans des histoires solides aux personnages consistants.

La nouvelle qui donne son titre au recueil voit Lawrence puiser son inspiration, comme il le fera pour, par exemple, La Fille Perdue (1920), dans son histoire familiale, lui le fils de mineur qui grandit dans une petite ville du centre de l’Angleterre : elle raconte l’histoire d’un pasteur anglican pauvre s’établissant à « Aldecross », ayant avec sa femme plusieurs enfants, parmi lesquels deux filles, Mary et Louisa. Cette nouvelle, longue d’environ quatre-vingts pages, offre un aperçu sur ce que peut être la vie dans une petite ville minière, la pauvreté qui s’y accroche – on est quasi du côté d’Orwell, à se demander si celui-ci n’aurait pas lu Lawrence dans sa jeunesse…