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Entretiens

Salah Stétié : une mélodie passionnée des mots (Entretien)

Ecrit par Nadia Agsous , le Dimanche, 28 Octobre 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

 

Originaire du Liban, « poète des deux rives » d’expression arabe écrivant en français, passeur d’émotions et de mots chargés de sens qui tentent l’élucidation de l’être et de son univers, Salah Stétié, auteur de nombreux ouvrages, traducteur, est incontestablement l’un des majeurs poètes de l’ère contemporaine. A travers l’entretien qui suit, le poète nous invite à nous laisser nous surprendre et nous émouvoir à travers cette parole éclairante qui dit et raconte l’enfance, la terre natale et bien d’autres sujets qui nous permettent de découvrir l’être, le poète et sa conception de la poésie.

 

Nadia Agsous : Vous avez été élevé dans un milieu familial qui vous a initié à la culture poétique et mystique arabo-musulmane. Vous êtes un poète arabe qui écrivez en langue française. Comment expliquez-vous le choix du français comme langue d’expression ?

Interview de Claro, à propos de Tous les diamants du ciel

Ecrit par Yann Suty , le Lundi, 27 Août 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED, La rentrée littéraire

 

Il y a un côté très poétique dans la langue que vous employez. On a l’impression qu’il s’agit de vers mis en prose. Ça chante, ça danse. C’est très lyrique et en même temps très drôle, très imagé. Il y a aussi une certaine scansion dans la phrase. Est-ce une volonté délibérée ? Si oui, pourquoi ?

 

J’ai du mal à concevoir l’écriture comme quelque chose de désincarné. La langue est à la fois un allié et un ennemi. Un allié parce qu’elle est malléable ; un ennemi, parce qu’elle agit aussi contre nous, véhicule des lieux communs, se fige sans cesse. Je m’efforce donc d’écrire une langue qui soit consciente d’elle-même, qui puisse s’entendre dans son déploiement. La scansion est l’expression d’une nécessité physique de la langue. J’écris aussi en imaginant l’effet que peut et doit produire la langue sur le lecteur, je veux qu’il vive une expérience, pas seulement une lecture.

Michel Leiris, Vivre poétiquement

Ecrit par Frédéric Aribit , le Vendredi, 22 Juin 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

Propos recueillis par Frédéric Aribit

 

Les éditions des Cahiers viennent de publier leur troisième volume consacré à Michel Leiris. Avec Georges Bataille, Laure et bientôt Antonin Artaud, la collection continue d’interroger les figures majeures d’une époque, pour lesquelles la poésie se lit, bien au-delà de la littérature, comme la trace d’un impossible affronté. Rencontre avec Jean-Sébastien Gallaire, qui en dirige la publication.

 

Pouvez-vous nous raconter la naissance de ces ambitieux Cahiers, dont vous venez de publier le troisième numéro consacré à Michel Leiris ? Qu’est-ce qui est à l’origine de ce projet ?

 

Tout est né de ma découverte de Michel Leiris sur lequel j’ai longuement travaillé durant mon parcours universitaire. Au bout de sept années consacrées à l’analyse de ses seules œuvres, j’ai eu envie de poursuivre l’aventure. Il m’était difficile de me détacher de Leiris… Et j’en suis, aujourd’hui encore, bien incapable ! La fascination qu’il exerce sur moi me poursuit. En 2003, j’ai créé le site internet michel-leiris.fr.

Entretien avec Chris Womersley, à propos du livre "Les affligés"

Ecrit par Yann Suty , le Jeudi, 21 Juin 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

Propos recueillis par Yann Suty

 

Votre livre va dans plusieurs directions. Il est difficile à rattacher à un genre en particulier. Drame de l’après-guerre ? Histoire de vengeance ? Fantastique ? Roman gothique ? Western ? En tout cas, c’est un livre riche en interprétations. Est-ce que c’était une volonté de votre part de faire un livre insaisissable, qui nous embarque sur de multiples pistes ? Qui s’amuse même à nous tromper ?

 

Je suis ravi que vous le décriviez comme un livre riche et je pense que c’est entre autres ce qui fait son intérêt : il peut plaire à des personnes aux goûts littéraires variés. J’ai été inspiré par de très nombreuses sources, du roman d’Emily Bronte, Les Hauts de Hurlevent à L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Même si ce n’était pas mon intention première d’explorer autant de genres, je voulais tout de même écrire un livre qui puisse être perçu de multiples façons, tant en ce qui concerne les thèmes que les personnages. J’aime l’ambiguïté fictionnelle, donner aux lecteurs plus de questions que de réponses.

Dans l'oeil du cyclone. Entretien avec François Xavier

Ecrit par Nadia Agsous , le Samedi, 28 Avril 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

Dans l’œil du Cyclone, François Xavier, Les éditions du Littéraire, février 2012, 240 p. 17,50 €

Comment pouvait-il croire en l’amour, lui qui avait si peu d’assurance ? Comment aimer cette femme bien trop jeune pour lui ? « Le salut n’est-il pas dans la fuite ? » Partir. Mais en quête de quoi ? De l’insaisissable ? De l’infranchissable ?

X., poète, journaliste et écrivain à succès qui hait la foule et refuse l’amour, serait-il un homme à part ? Ce personnage solitaire, doté d’une finesse de pénétration et d’analyse psychologique, littéraire et sociétale, inquiet, complexe, d’une sensibilité à fleur de peau, éternellement insatisfait, faussement hautain et misanthrope qui pose sur le monde un regard acariâtre et détaché, serait-il en avance sur son temps ?

C’est l’univers de ce « poète maudit des temps modernes », ce personnage atypique, au caractère difficile et pourtant profondément humain que le narrateur, cette « ombre » qui suit X. dans son périple existentiel, nous incite à découvrir tout au long de ce premier roman, Dans l’œil du Cyclone qui livre des constats sur l’amour, le désir, les rapports hommes/femmes et qui s’attache à mettre en lumière les contradictions et les travers de notre société contemporaine. Un monde désolé, sans espoir de soulagement ni de guérison.

L’entretien qui suit propose d’apprécier ce premier roman publié aux éditions du Littéraire.com.