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Entretiens

Putain d'indépendance. Entretien avec Khaddour Riad

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 18 Avril 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

Putain d’Indépendance, Khaddour Riad, Editions La Contre Allée, février 2012, 182 p., 17,50 €

 

« Ô bateau, emmène-moi loin de l’Afrique.

Dans mon pays je suis opprimé.

Ô bateau, emmène-moi au pays des lumières,

Plutôt Rome que vous autres ».

 

C’est par cet hymne scandé par les foules dans les stades d’Alger que Khaddour Riad, l’auteur de Putain d’Indépendance, nous propose de nous immerger dans son livre récemment publié aux Editions La Contre Allée.

Ecrit sous forme d’un récit autobiographique, cet ouvrage met en scène, sur un ton humoristique, des parcelles de vie de l’auteur en lien avec l’histoire coloniale et post-indépendance de l’Algérie.

Si l’indépendance a permis une promotion sociale pour les Algérien-ne-s qui, sous domination coloniale, ont fait l’objet d’injustices et ont vécu dans des conditions précaires et misérables, l’auteur s’évertue à souligner l’échec des tenants successifs du pouvoir algérien à tenir les promesses de l’indépendance.

L'art de la biographie. Entretien avec Ariane Charton

, le Vendredi, 30 Mars 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

 

« Une biographie, c’est avant tout laisser parler la personnalité et la replacer dans son temps de façon ordonnée et chronologique ».


Entretien avec Ariane Charton, biographe d’Alfred de Musset, de Debussy (Gallimard, collection Folio bio, 2010 & 2012), et de Marie d’Agoult (Editions Kirographaires 2011)

Spécialiste de l’époque romantique, Ariane Charton a par ailleurs établi l’édition de la correspondance amoureuse entre Marie Dorval et Vigny (Mercure de France, coll. Le Temps retrouvé). Elle est également l’auteur du Roman d’Hortense (Albin Michel, prix littéraire de la ville de Mennecy 2010) consacré à Hortense Allart, la dernière maîtresse de Chateaubriand, et d’une anthologie Cher papa, les écrivains parlent du père (J.-C. Lattès).


Son blog : Les âmes sensibles http://actualitte.com/blog/arianecharton/

Entretien avec Eloïse Lièvre (à propos de "La biche ne se montre pas au chasseur")

, le Vendredi, 16 Mars 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

Quand l’autofiction se fait romanesque

« À partir du moment où l’on écrit avec une intention littéraire, on est forcément dans la fiction ».


Entretien avec Eloïse Lièvre


Sophie Adriansen : votre premier roman, La biche ne se montre pas au chasseur, aborde le thème de la difficulté à concevoir un enfant. Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire sur ce sujet ?


Eloïse Lièvre : Le thème de la difficulté à concevoir un enfant est en effet le sujet premier. Sur ce point de départ, d’autres thèmes se sont greffés. Je voulais notamment parler de ce moment où la jeune fille devient une femme, ce « passage ». Ce roman traite donc aussi de l’invention de la féminité, et de sa définition.

Entretien avec Yasmina Khadra à propos de l'Equation Africaine

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 09 Mars 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED


Blessé au plus profond de son être, après le suicide de son épouse, Kurt Krausmann, médecin vivant à Frankfurt, est pris en otage  au large de la Somalie.  C'est alors que commence pour cet homme un voyage au cœur de l'horreur  auprès d'êtres humains qui l'éveillent aux autres, au monde et à soi.

Yasmina Khadra, l'auteur de ce roman à suspense, rythmé d'aventures à la fois heureuses et malheureuses, nous immerge à l'intérieur de l'horreur que Kurt découvre au fur et à mesure de l'avancement de sa prise d'otage. Une expérience qui peu à peu le mène sur les chemins de la  réconciliation et de la résilience.


Après l'Algérie, Kaboul, Bagdad et bien d'autres espaces géographiques, vous centrez l'action de votre dernier roman dans le continent africain. Quelles sont les raisons qui ont présidé au choix de cette contrée du monde ?

Entretiens avec Jean-Paul Michel. Premier entretien (2)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 27 Février 2012. , dans Entretiens, Les Dossiers, La Une CED

« Les livres sont le pain des vivants et des morts »

Matthieu Gosztola : – Vous écrivez dans Bonté seconde, « Coup de dés » (cahier dirigé par Tristan Hordé, Joseph K., 2002) : « La rencontre a lieu quand elle est devenue inévitable, quand attendre encore serait se dérober ». Pouvez-vous être plus précis ? Quand percevez-vous la nécessité de revenir à ce qui a été écrit, et, avant même cela, d’écrire sur ce qui est advenu ? Est-ce une nécessité intérieure, dont vous pourriez donner ici quelques indices, au travers de la restitution d’anecdotes, de faits ?


JPM : – La nécessité d’écrire touchant ce qui est advenu, l’écriture l’emporte avec soi dans son acte, sous le coup de la commotion qui nous enjoint de « répondre » à l’événement, lequel réclame avec force ce contrepoids de signes. Si je ne me méprends pas, les « circonstances » qui ont appelé un poème sont lisibles, le plus souvent de façon littérale, dans le poème lui-même, toujours aussi le prolongement, la résonnance, la rémanence de l’événement. Tous les registres de l’expérience émotionnelle sont en puissance d’appeler un poème comme cette « réponse » que l’événement réclame, sa contrepartie la plus nécessaire. Que, pour une raison ou une autre, ce poème n’ait pu s’écrire, et le monde en aura été diminué, condamné à être moins, et moins bien, ce qu’il était en puissance d’être.