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Editions de la Différence

 

Les Éditions de la Différence sont une maison d’édition française à compte d'éditeur fondée en 1976 par Joaquim VitalMarcel Paquet, philosophe, et Patrick Waldberg, écrivain et historien d’Art, rejoints la même année par Colette Lambrichs.

En 2011, après le décès de Joaquim Vital, Claude Mineraud devient président des éditions et Colette Lambrichs directeur général. Dès lors, la maison se restructure de fond en comble et se dote, notamment, de sa propre équipe de diffusion.

L’établissement compte 19 salariés en 2012.

 

Le fils de la montagne froide, Han Shan

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 06 Décembre 2017. , dans Editions de la Différence, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Poésie

Le fils de la montagne froide, trad. chinois Daniel Giraud, 128 pages, 8 € . Ecrivain(s): Han Shan Edition: Editions de la Différence

 

Han Shan, dont on ne connaît ni les dates de naissance et de mort, a vécu au VIIe siècle de notre ère. Y-a-t-il eu un ou deux Han Shan ? Les historiens divergent, à ce propos.

En tout cas, Montfroid (Han Shan, montagne froide) est un poète de premier plan, qui, ermite, vagabond, laissé-pour-compte, a donné au poème bref de fameuses lettres de noblesse pour traiter de thèmes universels : la montagne-refuge, le passage du temps, le temps des livres, celui des amis, la nature, les oiseaux, l’errance propre à ces poètes extrême-orientaux (dans le droit fil de Han Shan, combien d’autres !).

La lucidité, l’intelligence des propos, l’économie des moyens mis en œuvre font que cette poésie élève, se reconnaisse comme insigne.

Remarquables, en effet, ces notations prises sur le vif, consignées sur les rochers de la pérégrination. Remarquable cette vision du monde, où la solitude est matière porteuse au même titre que les objets des rencontres : pépiements d’oiseaux, rochers, arbres.

Contes, fables et autres fictions, Fernando Pessoa

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 09 Novembre 2017. , dans Editions de la Différence, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Poésie, Langue portugaise

Contes, fables et autres fictions, janvier 2017, trad. portugais Parcidio Gonçalves, Préface Teresa Rita Lopes, 192 pages, 18,90 € . Ecrivain(s): Fernando Pessoa Edition: Editions de la Différence

 

En vingt pages de préface, Teresa Rita Lopes, spécialiste pessoenne du monde étrange des 72 hétéronymes et de la fameuse « malle » aux 27.000 manuscrits, pose les enjeux, limites et intérêts de ces contes « éparpillés sur des feuilles volantes ». Pessoa rédigea, dit-elle, nombre de récits policiers, il lisait Poe, se le trouvait comme modèle à sa propre écriture.

Vingt-deux textes regroupés en six sections (Paradoxes, Fables, Horreur et mystère, Compassion, Lettres sans destinataire, Conseils) révèlent certaines qualités que les livres majeurs n’ont pas toujours montrées : une certaine qualité d’humour noir, assez british, un souci de dialogues, une intimité avec les aspects ésotériques d’un parcours bien étrange…

Bien sûr, on est assez loin ici de la splendeur mélancolique des pages sans cesse ajoutées du Livre de l’intranquillité ou des poèmes qui ont fait la réputation de l’écrivain orthonyme et de ses principaux hétéronymes.

Les proses, recueillies dans le présent volume, sont des blocs compacts, lisibles pour eux seuls, d’écritures diverses, de thématiques plurielles également.

Tigrane l’Arménien, Olivier Delorme

Ecrit par Guy Donikian , le Mercredi, 04 Octobre 2017. , dans Editions de la Différence, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Tigrane l’Arménien, mai 2017, 396 pages, 19 € . Ecrivain(s): Olivier Delorme Edition: Editions de la Différence

 

Pour qui ne connaît pas ou peu les atrocités commises lors du génocide perpétré par le triumvirat « jeune turc » en 1915 et les conséquences sur les générations qui ont succédé aux survivants de ce drame, Olivier Delorme a écrit un roman qui peut aussi s’adresser à eux. Si la double trame de ce roman ne prétend pas être exhaustive, elle a cependant le mérite d’offrir aux lecteurs une entrée en matière qui ne peut laisser indifférent : ce sont deux époques qui se mêlent, celle des mois qui ont précédé le génocide en Turquie, et quelques années qui ont suivi et notre actualité européenne.

Août 1914. Le jeune Bedros Arevchadian arrive à Constantinople pour poursuivre des études dans le meilleur lycée, à l’invitation de son oncle Missak. Il vivait jusqu’alors à Trébizonde, où ses parents demeurent. En avril 1915, son oncle, notable arménien, est arrêté comme plusieurs centaines d’intellectuels arméniens qui seront regroupés puis conduits hors de la ville et qu’on ne reverra jamais. Les massacres vont s’étendre à toute la Turquie et de la famille de Bedros il n’y aura aucun survivant. La douleur et la rage vont faire de Bedros l’un des vengeurs du génocide au sein de l’organisation Nemesis dans les principales villes d’Europe où se sont réfugiés certains responsables du génocide.

Ode maritime et autres poèmes, Fernando Pessoa, Alvaro de Campos

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 17 Août 2017. , dans Editions de la Différence, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Langue portugaise

Ode maritime et autres poèmes, Fernando Pessoa, Alvaro de Campos, trad. portugais Dominique Touati, Michel Chandeigne, préface Claude Michel Cluny, 189 pages, 10 € . Ecrivain(s): Fernando Pessoa Edition: Editions de la Différence

 

 

De l’auteur multiple, 72 hétéronymes (selon Teresa Lopez, la spécialiste de la « manne » aux manuscrits, le coffre aux 21000 manuscrits, tapuscrits, dactylogrammes…), l’on retient les quatre grands coauteurs, créés de toute pièce par l’immense écrivain : Soares (Le livre de l’intranquillité), de Campos (Les grandes Odes), Caeiro et Reis, tous trois « apparus en 1915 », tous trois disposant d’un curriculum vitae, d’une vraie biographie.

Alvaro de Campos, né le 15 octobre 1890, à peine plus jeune que l’orthonyme Pessoa, ingénieur naval, tête de pont et premier à publier dans la Revue Orpheu, connaîtra « une évolution », « aspiré par l’échec » comme le découvre le fameux poème Tabacaria (Bureau de tabac) : « J’ai tout raté ».

Chamber Music suivi de Pomes Penyeach, James Joyce

Ecrit par France Burghelle Rey , le Vendredi, 30 Juin 2017. , dans Editions de la Différence, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Poésie

Chamber Music suivi de Pomes Penyeach, juin 2017, trad. Pierre Trouillier, 130 pages, 8 € . Ecrivain(s): James Joyce Edition: Editions de la Différence

 

« Pour comprendre comment Joyce devint Joyce, il faut en passer par ces deux recueils » (le premier publié en 1907, le second en 1927) a écrit Pierre Trouillier. En effet, la poésie a été pour l’auteur d’Ulysse la première expérience littéraire d’où l’intérêt majeur de la réunion en une édition bilingue de ces textes tombés, comme l’ensemble de l’œuvre, en 2012 dans le domaine public. Il s’agit, de plus, d’une véritable édition critique en raison de l’établissement scrupuleux du texte d’après les éditions originales, enrichie par les variantes des éditions ultérieures.

Le traducteur fait ici le choix de la versification et de la rime pour faire « partager en français une expérience rythmique et musicale proche de celle en anglais » qui ajoute sa beauté à la variété des mètres et des strophes.

Chamber music comprend 36 textes et fut rédigé par Joyce avant son départ volontaire d’Irlande en 1904. C’est au frère de celui-ci, Stanislaus, que l’on doit la conception finale du recueil qui « réorganisé et augmenté devait décrire le cheminement de l’âme du poète… jusqu’à son exil » sans suivre l’objectif initial qui consistait à suggérer la naissance et la mort d’un amour pour une dame, parcours hérité de la tradition courtoise.