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Denoël

Les Éditions Denoël publient aujourd'hui une centaine de titres par an, répartis dans différentes collections couvrant notamment les domaines de la fiction française et étrangère, des documents d'enquête et de témoignage, des essais, et de la bande dessinée.

Parmi les auteurs publiés par les Éditions Denoël, on peut citer à titre d'exemple Sébastien JaprisotPierre MagnanRichard MorgièveVincent HeinNicolas DicknerNatacha BoussaaJack KerouacNorman MailerRay BradburyPhilip K. DickCarl Hiaasen ou Bertrand Latour et, dans les collections consacrées aux questions de société, Eric ZemmourFrançois Santoni et Jean-Michel RossiArnaud Montebourg,Didier Lestrade et Christophe Bourseiller.

En 1999, les Éditions Denoël initie la collection d'imaginaire (fantasyscience-fiction et fantastiqueLunes d'encre, dont la direction est confiée à Gilles Dumay.

En 2003, Denoël se dote de la collection Denoël Graphic, vouée à la narration graphique et à l'exploration des frontières entre le roman et la BD. La collection créée et dirigée par Jean-Luc Fromental compte actuellement une quarantaine de titres.

Depuis 2006, le directeur des éditions, Olivier Rubinstein a lancé avec la société des auteurs Meilleur des mondes une revue éponyme qui entend se faire une place dans le débat intellectuel français et international.

En juin 2011Olivier Rubinstein démissionne de sa fonction de directeur des éditions pour devenir conseiller culturel et directeur de l'Institut français de Tel-Aviv.


(Source Wikipédia)

Conversations avec le maître, Cécile Wajsbrot (par Laurent Fassin)

Ecrit par Laurent Fassin , le Mercredi, 13 Septembre 2023. , dans Denoël, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Conversations avec le maître, Cécile Wajsbrot, Denoël, 2007, 176 pages Edition: Denoël

(premier roman du cycle intitulé Haute Mer*)

 

Cécile Wajsbrot interroge notre monde. Depuis son premier roman, un clair hommage à Virginia Woolf, ses préoccupations font écho aux bouleversements dont l’humanité, pour une large part, doit être tenue pour responsable. Afin d’en rendre compte, la nécessité qu’elle ressent de la littérature l’a conduite aussi bien à privilégier la forme romanesque qu’à ouvrir de nouveaux champs au profit de celle-ci. Ce faisant, son écriture intériorisée appréhende béances et tumultes face auxquels notre conscience – exposée aux émotions les moins maîtrisables, aux épreuves les plus menaçantes – cherche à se frayer un chemin.

L’imposant volume intitulé Haute Mer, conçu à la manière d’un cycle (la veine créatrice au risque de l’assèchement, de la disparition ou de l’oubli en constituant la trame) réunit cinq de ses opus, lesquels ont d’abord paru séparément : Conversations avec le maître (2007), L’Île aux musées (2008), Sentinelles (2013), Totale éclipse (2014), Destruction (2019). « Chacun de ces romans, écrit Cécile Wajsbrot dans son avant-propos, est comme l’île d’un archipel en haute mer… ».

Bunny Lake a disparu, Evelyn Piper (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Jeudi, 06 Juillet 2023. , dans Denoël, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

Bunny Lake a disparu, Evelyn Piper, Éditions Denoël, mai 2023, trad. anglais (USA), Jean Slavik, 248 pages, 22 € Edition: Denoël

 

Blanche Lake, jeune mère célibataire, qui vient de débarquer à New-York avec sa fille Félicia, surnommée Bunny, fait un détour à la boutique de fruits et légumes près de chez elle pour acheter à son enfant une belle pomme. Elle en choisit une bien brillante dans une pyramide de fruits luisants de fraîcheur. Madame Negrito, la vendeuse, fait une réflexion comme quoi il est dommage que son fils, Eddie, ne soit pas là. Blanche, surprise, réagit en faisant remarquer qu’elle ne savait pas que ce gamin qui la suivait jusque devant chez elle était son fils. Madame Negrito explique alors à Blanche que son fils semble avoir une attirance pour elle et que cela à donné lieu à une algarade entre Eddie et son père qui lui a reproché ses manières de faire, ce qui a mis en fureur le gamin. Blanche, après avoir payé ses emplettes, est sortie en disant à Madame Negrito qu’elle ne remettrait plus les pieds dans sa boutique si cela devait amener ce genre de problème. Son chemin faisant, elle s’est fait la réflexion que la pomme était bien trop brillante pour que ce soit dû à la seule fraîcheur, elle s’est mise alors à penser que par dépit Eddie avait dû cracher sur les fruits. Elle a alors jeté celui-ci dans le caniveau avant de poursuivre son chemin jusqu’à l’école pour récupérer sa fille.

C’est ainsi que cela s’est passé, Natalia Ginzburg (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 10 Janvier 2023. , dans Denoël, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Italie

C’est ainsi que cela s’est passé (È stato cosi, 1945), Natalia Ginzburg, Denoël, 2017, trad. italien, Georges Piroué, 127 pages, 14 € Edition: Denoël

 

 

Qui parle ? Qui est la narratrice de ce roman ? Par profession, il semble que ce soit une femme cultivée et intelligente. Elle est professeur et étudie avec ses élèves les classiques de l’Antiquité, Ovide, Sophocle, Sénèque par exemple. Et pourtant, à suivre son flux de conscience sur ces quelque cent pages, dans la traversée de son histoire dramatique d’amour, on a clairement affaire à une femme simple – entendre simplette. Sa réflexion sur elle-même et les sentiments qui l’animent, sa vision du monde qui l’entoure, la misère morale qui sourd de son propos, tout indique un esprit faible, naïf, soumis, déficient. Le ton même de sa narration, le style du roman, empruntent un vocabulaire élémentaire dans une organisation syntaxique élémentaire. Parfois – rarement – un éclair semble rappeler que nous n’avons pas là une idiote. Et pourtant.

Les Sacrifiés, Sylvie Le Bihan (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 08 Septembre 2022. , dans Denoël, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Les Sacrifiés, août 2022, 384 pages, 20 € Edition: Denoël

 

« Chaque vie tissée de tourments, de peine et de labeur contient une petite étincelle de joie. Pour Juan, ce fut Ignacio. Et surtout, ce fut l’amour que le célèbre torero avait laissé à Madrid et dont il rapportait, sur les pans sombres de sa veste, les traînées d’un bonheur caché ».

Les Sacrifiés contient cette étincelle de joie, cette même étincelle qui parfois jaillit lorsqu’un torero se livre face à son taureau, ou encore quand un chanteur de flamenco touche au point indicible du duende, ce miracle inspiré, lorsque le chant transcende le chanteur et son public. Les Sacrifiés est un roman touché par cette même grâce inspirée. Roman d’une passion amoureuse, et d’admirations. Admiration pour la génération de 27 qui rassemblait notamment des écrivains et poètes comme Pedro Salinas, Rafael Alberti, ou encore Federico García Lorca, et le torero écrivain Ignacio Sánchez Mejías. L’un fusillé le 19 août 1936 à Grenade par les phalangistes, l’autre encorné par le taureau Granadino dans les arènes de Manzanares, et qui en mourra deux jours plus tard.

Oublier mon père, Manu Causse (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 29 Novembre 2019. , dans Denoël, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Oublier mon père, Manu Causse, Denoël, 2018, 304 pages, 20 € . Ecrivain(s): Manu Causse Edition: Denoël

 

Ce roman de Manu Causse, astucieusement axé sur un père tôt disparu et une mère folle, brosse un tableau assez sombre d’Alexandre Trambert, que la maladie poursuit depuis son plus jeune âge. Des crises, des hallucinations, un état fragile : l’enfant, puis l’adolescent et le jeune adulte trouve dans la photographie sans doute l’exutoire à la maladie. C’est la passion du père, amateur éclairé qui répare les appareils photos.

La mère, documentaliste dans une école, trouve un appartement là-même où elle travaille. Le père est décédé dans un accident de voiture, alors qu’Alexandre a neuf ans.

Alexandre n’a pas suivi le parcours scolaire classique, sa mère lui a fait école longtemps. Bref, Alex est décalé. Peu à peu, le romancier dessine son évolution, sa difficulté de se lier avec des filles. Tristane, Quitterie, Anne, Cécile sont les jalons dans ses rencontres. Mais la maladie est souvent là pour rendre très difficiles ses relations.