« On est à la Closerie des Lilas, dans cette partie tranquille de la brasserie qu’on appelle « Le Daumier ». Sollers y a sa petite table réservée en permanence. Endroit un peu sombre. Pas d’oreilles indiscrètes. À l’écart de l’agitation stérile. Deux bloody mary chacun. Ses traditionnels œufs- mayonnaise. Eau minérale. Pas de vin. La tête fraîche, les idées nettes. Pour pouvoir écrire deux ou trois pages durant l’après-midi ».
« L’existence se présente sous la forme de petits romans métaphysiques, où chaque instant compte. Jean a bien vu ce qu’il a vu, le tombeau est vide (Philippe Sollers, Graal, Gallimard, 2022).
Cet essai de Pascal Louvrier possède deux vies, la première en 1996 (Editions du Rocher), la seconde aujourd’hui (Le Passeur Éditeur), entre-temps, Philippe Sollers n’a cessé d’écrire des petits romans métaphysiques avant de se retirer dans son île, loin des propos et des regards malveillants, et si proche du « carré des aviateurs Anglais » du cimetière d’Ars-en-Ré.