Oui, nombreux sont les lieux sur notre terre bénie, l’Algérie, qui ont égaré leur mémoire en perdant leurs noms. Nos villes berbères, nos villages, nos fontaines, nos montagnes se trouvent ensevelis dans d’autres noms. Ce qui est demandé, aujourd’hui, et en urgence, avec la constitutionnalisation de la langue amazighe, c’est de redonner aux lieux, aux villages, aux montagnes, aux chemins, aux étoiles, aux enfants, leurs vrais noms berbères.
Sans son vrai nom, la montagne devient folle ! Sans son vrai nom, la montagne géante devient naine ! Quand on veut jeter un peuple sur le chemin de l’égarement, de l’aliénation, on commence par lui ôter les noms de ses lieux. Le nom n’est pas uniquement une appellation, il est une partie de l’âme, de l’être. Falsifier les noms des lieux facilite et aide à la falsification et au trucage de l’Histoire. Falsifier les noms des lieux, c'est-à-dire la géographie physique, c’est ouvrir une porte pour falsifier la géographie humaine. Violer les noms des lieux est une violence contre l’imaginaire. C’est une guerre contre “les racines”.