Il y a une certaine conviction personnelle à vouloir devenir autre chose que notre propre destinée, ce que tente de démontrer, avec brio et intelligence, le livre de Sumana Roy :
« Je dois le redire : parmi tous mes désirs de devenir un arbre, le plus impérieux était celui d’échapper au bruit. Deux choses le motivaient – l’une, le vacarme des humains, la seconde, le vocabulaire du silence de la vie active des arbres. Cette opposition était terrible – le ton plaintif qui accompagnait la vie laborieuse des hommes contrastait avec l’ardeur au travail quasi dénuée de bruit des arbres. Je voulais passer de l’autre côté ».
Le cheminement est très personnel et nourri de références intellectuelles, religieuses, biologiques, l’arbre prenant sa dimension originelle dans la conception quasi universelle de voir les choses sans pour autant envahir.
L’auteur ramène l’arbre jusque dans son vocabulaire personnel rendant ce dernier universel et fondateur, comparant par la même occasion des conceptions différentes de l’idée même de l’arbre dans la conceptualité de la société :