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Articles taggés avec: Gosztola Matthieu

Entretiens avec Jean-Paul Michel. Premier entretien (2)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 27 Février 2012. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

« Les livres sont le pain des vivants et des morts »

Matthieu Gosztola : – Vous écrivez dans Bonté seconde, « Coup de dés » (cahier dirigé par Tristan Hordé, Joseph K., 2002) : « La rencontre a lieu quand elle est devenue inévitable, quand attendre encore serait se dérober ». Pouvez-vous être plus précis ? Quand percevez-vous la nécessité de revenir à ce qui a été écrit, et, avant même cela, d’écrire sur ce qui est advenu ? Est-ce une nécessité intérieure, dont vous pourriez donner ici quelques indices, au travers de la restitution d’anecdotes, de faits ?


JPM : – La nécessité d’écrire touchant ce qui est advenu, l’écriture l’emporte avec soi dans son acte, sous le coup de la commotion qui nous enjoint de « répondre » à l’événement, lequel réclame avec force ce contrepoids de signes. Si je ne me méprends pas, les « circonstances » qui ont appelé un poème sont lisibles, le plus souvent de façon littérale, dans le poème lui-même, toujours aussi le prolongement, la résonnance, la rémanence de l’événement. Tous les registres de l’expérience émotionnelle sont en puissance d’appeler un poème comme cette « réponse » que l’événement réclame, sa contrepartie la plus nécessaire. Que, pour une raison ou une autre, ce poème n’ait pu s’écrire, et le monde en aura été diminué, condamné à être moins, et moins bien, ce qu’il était en puissance d’être.

Entretiens avec Jean-Paul Michel. Premier entretien (1)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 20 Février 2012. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

« Les livres sont le pain des vivants et des morts »

 

Jean-Paul Michel est le directeur des éditions William Blake and co.

 

Matthieu Gosztola : J’aimerais que l’on commence, si vous en êtes d’accord, par le questionnaire de Proust, avec, bien sûr, la possibilité d’ignorer certaines questions ; ajoutées : des cases vides pour que vous puissiez inscrire vos propres questions, à vous posées.


Le principal trait de mon caractère


Une émotivité excessive, que je dois contrebattre, chaque jour, par la règle et par l’art.


La qualité que je préfère chez un homme

Le scrupule.

Entretien avec Pierre Vinclair (2). l'animal danse

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 14 Février 2012. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

Entretien avec Pierre Vinclair, à l’occasion de la parution de Kojiki (avec Yukako Matsui) au corridor bleu (240 p., 22 €), seconde partie


Matthieu Gosztola : Le « chamanisme pop » est une formule qui me semble correspondre particulièrement à ton travail poétique.


Pierre Vinclair : Oui, j’ai un côté Beach boys ! Plus sérieusement, je travaille en effet beaucoup le rythme, j’essaie de trouver dans les phrases des ritournelles d’où s’échappent les figures dont je parlais tout à l’heure – je cherche la transmission narcotique du sens. Musique pop : les « refrains niais » et les « rythmes naïfs » qu’a redécouvert Rimbaud, et qu’on retrouve au fond dans toutes les « poésies premières ». Mais aussi Pop art : de l’ironie, une forme de déconstruction critique de la « société de consommation du sens ». Enfin, en laissant cette fois à « pop » son sens de « populaire », ce qui m’intéresse dans l’épopée, c’est précisément cette articulation entre le sacré et la communauté que peut définir l’expression « chamanisme pop », ou pour le dire autrement, que le sacré soit précisément ce qui soit en partage, et en jeu dans le remaniement perpétuel des versions du même poème, par différents aèdes, en fonction de la communauté à laquelle ils s’adressent.

Entretien avec Pierre Vinclair (1) La ritournelle infinie ?

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 10 Février 2012. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers



Entretien avec Pierre Vinclair, à l’occasion de la parution de Kojiki (avec Yukako Matsui) au corridor bleu (240 p., 22 €), première partie


Matthieu Gosztola : Tu pratiques la course à pied avec une intensité qui me laisse sans voix (pour la pratiquer moi-même, mais à un bien moindre niveau ; si je cours le marathon, mon temps personnel fait grise mine auprès du tien). Peux-tu nous parler des incidences que peut avoir ce mode d’existence qui n’est plus que pure existence, c’est-à-dire cette façon qu’a le corps dans la course de ne plus exister mais de s’exister si je puis risquer ce terme, sur ta vie, et donc, puisque l’un et l’autre ne sauraient ne pas être intimement mêlés, sur ton écriture ?

Ce jardin d'encre, Bernard Noël

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Dimanche, 05 Février 2012. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

Ce jardin d’encre, poèmes publiés en français et en espagnol (traduction Sara Cohen), photographies de François Rouan (http://francoisrouan.net/), Cadastre8zéro, 2011 . Ecrivain(s): Bernard Noël


« à quoi bon maintenant savoir qu’un trajet n’est pas un sujet

que tout va par sauts par tournants sans qu’il y ait un but pour autant

d’ailleurs c’est toujours un contre but que cherche à promouvoir la langue

comme si elle préférait la bouche actuelle à la suivante

alors que l’espèce est indifférente à qui la perpétue

tant pis il est trop tard pour s’engager ici à mots perdus »


Chaque mot dans ce livre est un mot gagné sur la chute, sur la nuit, pour le tremblement de ce qui éclot lentement.