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Articles taggés avec: Chauché Philippe

L’Amante de l’Arsenal, Journal 2016-2018, Gabriel Matzneff (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 11 Mars 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

L’Amante de l’Arsenal, Journal 2016-2018, novembre 2019, 432 pages, 24 € . Ecrivain(s): Gabriel Matzneff Edition: Gallimard

Avertissement : Recension écrite en décembre dernier, depuis tous les livres de l’écrivain ont été rappelés par ses éditeurs. Gabriel Matzneff a quitté la France pour l’Italie et la justice est saisie.


« Deux titres mélancoliques : Séraphin, c’est la fin ! Mais la musique soudain s’est tue ; puis un titre triomphant, dionysiaque : La Jeune Moabite. Entre les deux, Un diable dans le bénitier, et Les Eaux du Léthé.

Ensemble, ces cinq titres expriment ce qu’aura été ma vie » (L’Amante de l’Arsenal).

L’Amante de l’Arsenal est le dernier opus des Journaux intimes de Gabriel Matzneff, des journaux qu’il publie depuis 1976, et qui recouvrent et découvrent sa vie, ses aventures, ses passions, ses joies et ses amours composés et décomposés.

Confession d’un gentil garçon, Roland Jaccard (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 06 Mars 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Pierre Guillaume de Roux éditeur

Confession d’un gentil garçon, janvier 2020, 128 pages, 16,50 € . Ecrivain(s): Roland Jaccard Edition: Pierre Guillaume de Roux éditeur

 

« J’ai traversé ma vie sans rien trouver qui retienne mon attention. Sans doute ai-je été un piètre observateur. Je me contentais de donner le change. Je ne peux en vouloir à personne. Certaines existences sont de somptueux ratages. D’autres, d’éblouissantes réussites. Je suis demeuré dans une honnête moyenne ».

Roland Jaccard a de qui tenir, il a forgé ses pensées et son style en lisant Henri-Frédéric Amiel (1), Cioran, Karl Kraus, Schopenhauer, et quelques autres penseurs piquants, pétillants et gracieusement désespérés, ses élus de la mélancolie. L’écrivain qui fut longtemps un grand éditeur (2), livre quelques secrets, quelques scandales, des éclats et des éclairs de sa vie amoureuse. Il aurait pu inscrire en sous-titre de ce nouveau petit livre « Les filles s’enfuient plus vite que les livres », même si en le lisant, on découvre que le plus souvent, c’est lui qui prend la fuite, qui se dérobe, question de sécurité assure-t-il.

Jean-Claude Izzo – Les vies multiples du créateur de Fabio Montale – Jean-Marc Matalon (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 28 Février 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Biographie, Les éditions du Rocher

Jean-Claude Izzo – Les vies multiples du créateur de Fabio Montale – Jean-Marc Matalon – 17,90 euros – 02/01/20 Edition: Les éditions du Rocher

 

« Au lycée du Rempart, Jean-Claude s’ennuie. On lui apprend à tordre des bouts de fer alors que ce qu’il aime par-dessus tout, c’est usiner les mots, ciseler les phrases, aiguiser les idées. » Jean-Marc Matalon

« Une brume de chaleur enveloppait Marseille. Je roulais sur l’autoroute, vitres ouvertes. J’avais mis une cassette de B.B. King. Le son au maximum. Rien que la musique. Je ne voulais pas penser. Pas encore. Seulement faire le vide dans ma tête, repousser les questions qui affluaient. Je revenais d’Aix et tout ce que je craignais se confirmait. Leila avait vraiment disparu. » Total Khéops – Jean-Claude Izzo – Série Noire Gallimard – 1995

Il y a vingt ans disparaissait l’écrivain et journaliste Jean-Claude Izzo, marseillais comme l’était Jean-Patrick Manchette, deux comètes de la littérature policière, du nouveau roman noir. Jean-Marc Matalon qui s’est déjà glissé dans la peau romanesque de l’auteur de Chourmo (1), lors d’une talentueuse effraction littéraire, nous offre une biographie fidèle, précise et brillante de l’écrivain, une immersion dans son histoire, ses filiations, ses amours et ses amitiés.

Les Sentinelles d’humanité – Philosophie de l’héroïsme et de la sainteté – Robert Redeker (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 14 Février 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais

Les Sentinelles d’humanité – Philosophie de l’héroïsme et de la sainteté, Desclée de Brouwer – 19,90 € 08/01/2020 . Ecrivain(s): Robert Redeker

 

" Plus que les philosophes, les héros et les saints indiquent à la vie humaine sa direction. Son sens : où elle va, ce qu'elle signifie. Ils la remplissent d'un contenu - c'est pourquoi, feintant le nihilisme par un cadrage-débordement, ils entretiennent quelque parenté avec l'optimisme. Ils sont comme une ouverture dans le ciel, taillée pour nous aspirer. "

En ouverture de cet essai qui comptera, Robert Redeker convoque un gendarme, Arnaud Beltrame, qui a offert sa vie contre celle d’otages retenus par un terroriste islamiste dans le Super U de Trèbes : Fut-il un héros ? Sans doute. Fut-il un saint ? Peut-être. En tout cas, il est mort en martyr de sa foi et de sa patrie, témoignant de la mort de son corps charnel pour elles deux. Le ton est donné, les premiers accords esquissés, la mélodie dessinée, comme pour un opéra de Mozart, le philosophe peut se lancer dans ses admirables démonstrations, et la construction de ses concepts. Il invite héros et saints, qui note-t-il, ont déserté la France, qui en fut pourtant une terre fertile.

Un automne de Flaubert, Alexandre Postel (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 05 Février 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

Un automne de Flaubert, Alexandre Postel, 15 € – 03-01-2020 Edition: Gallimard

 

« Il entend au-dehors la rumeur de la mer, l’appel des goélands, une toile claquant au vent et, pareil à l’écho d’une fête lointaine, le murmure des voix humaines. Il reconnaît la musique des bords de mer, étrange et familière comme un rêve qui revient ; à mesure qu’il s’en pénètre dans le demi-jour de la cabine fermée, il éprouve le besoin de respirer, de s’accorder au rythme de la mer et du vent, de rompre les digues du chagrin. »

 

Le 16 septembre 1875 au matin, Flaubert entre dans Concarneau. Lors d’un premier voyage en Bretagne, en juin 1847, il voit assez mal la ville du Finistère (Saint-Mathieu du bout du monde). Cette fois il y passe deux mois, il se promène, prend des bains, observe les pêcheurs, passe beaucoup de temps avec son ami Pouchet dans sa station de biologie marine, assiste à la mue d’un homard, et se demande s’il est encore capable d’écrire (1).