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Roman

Sylvia, Howard Fast

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 28 Juin 2016. , dans Roman, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, USA, Rivages/noir

Sylvia, janvier 2016, trad. anglais (USA) Lucile du Veyrier, 384 pages, 8,50 € . Ecrivain(s): Howard Fast Edition: Rivages/noir

 

Rompons une lance : un bandeau jaune du plus bel effet, signé d’un certain Hervé Le Corre, annonce : « Le premier roman noir féministe. Classique et moderne à la fois ». Pour la deuxième proposition, rien à redire ; pour la première, par contre… Certes, le personnage féminin principal de ce roman est une femme devenue forte, voire puissante, qui est parvenue à se construire un univers matériel protecteur malgré les chausse-trappes de l’existence, mais cela ne fait pas de Sylvia une œuvre féministe, une œuvre militant pour un meilleur statut de la femme en général dans la société, voire pour l’égalité homme-femme ! De surcroît, si chaque roman noir nord-américain présentant une femme forte, parfois dominante, devait être qualifié de « féministe », Chandler et Hammett entre autres deviendraient rapidement des lectures indispensables pour les Femen – et on doute que ce soit le cas. Bref, la promotion d’un roman, aussi excellent soit-il, n’excuse en rien les amalgames anachroniques et les inexactitudes lexicales.

Le Bosco Kerpalud, Luc Corlouër

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mardi, 28 Juin 2016. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Ramsay

Le Bosco Kerpalud, octobre 2015, 250 pages, 19 € . Ecrivain(s): Luc Corlouër Edition: Ramsay

 

 

C’est l’histoire d’une vie, ce sont aussi des histoires de vies, c’est le récit d’hommes et de femmes qui endurent les fracas du temps, les fracas de l’Histoire avec force, courage et détermination.

Si vous souhaitez vous engager dans une aventure en haute mer, si vous souhaitez embarquer sur un paquebot de commerce, alors, larguez les amarres de votre quotidien, plongez dans le dernier roman de Luc Corlouër, Le Bosco de Kerpalud paru en 2015 aux éditions Ramsay. Vous en sortirez différents.

Ce récit est une aventure tirée de faits réels. À travers l’équipée d’une existence, celle d’un Breton né à la fin du XIXe siècle, nous abordons la trajectoire de maints marins de l’époque qui ont dédié leur vie à la mer. Ils n’avaient pas le choix. C’était leur destin, c’était aussi un appel car la mer est une amante fascinante.

Lettres à l’inconnu(e), Bernard Sarrut

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 27 Juin 2016. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Tinbad

Lettres à l’inconnu(e), juin 2016, 201 pages, 14 € . Ecrivain(s): Bernard Sarrut Edition: Tinbad

 

Lettres à l’inconnu(e) s’inscrit à point et lettres nommés dans la lignée éditoriale de Tinbad. En effet, cette toute jeune maison d’édition qui publie ici son cinquième roman et sera à la barre des Cahiers de Tinbad, accueille et donne toute latitude à la voix d’écrivains contemporains dont les recherches formelles sondent et font œuvre inclassable dans une Littérature au croisement de la poésie et du roman moderne, à l’instar d’Ulysse de James Joyce, ou des avant-gardes du XXe siècle (Futurisme, Dadaïsme, Surréalisme, Proust). Il s’agit de repartir de ces avant-gardes de création littéraire, non pas pour en remâcher les « reliques du savoir » (Laurence Sterne, in Tristram Shandy), mais pour en raconter l’histoire. Un violent « je » autobiographique sera recommandé et même essentiel, précise l’édito de Tinbad, ainsi ces Lettres à l’inconnu(e) dont le cap insolite trouble la navigation, à bord d’un texte épistolaire dont le/la destinataire reste inconnu(e) – du moins au début du voyage (ici d’hiver). Le narrateur déroule son histoire aux côtés d’une absente, dans un temps indéfini, l’inconnu(e) étant la non-nommée à qui les lettres sont adressées – personnage réel, fictif ? – un personnage tenu dans le secret de l’écriture au creux de cette « histoire » autre qu’une fiction « classique », du moins au début de son intrigue, de son récit, ou bien, personnage en cours de création au fil d’une écriture en train de créer « sa » propre fiction ?

Se souvenir des jours de fête, Christian Signol

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 27 Juin 2016. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Albin Michel

Se souvenir des jours de fête, avril 2016, 368 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Christian Signol Edition: Albin Michel

 

Avec Se souvenir des jours de fête, Christian Signol signe un vrai roman populaire, accessible et soigné, et un vrai roman historique. L’auteur de sagas et de romans plus intimistes maîtrise les histoires, et quand il s’agit de narrer celle qui a pour matière le conflit 39/45 autour de personnages simples, ordinaires, ballottés par les événements dramatiques, le romancier trouve d’emblée le ton juste.

Quand Etienne se retrouve emporté loin de sa ville de Toulouse et de sa famille, sa mère Marie, sa femme Mélina, son fils Jean, le conflit est au maximum de son intensité : les actes de résistance à l’ennemi allemand se jouent aussi bien dans l’Allemagne ou la Pologne de la déportation qu’à Toulouse, dans les rangs des résistants de tous les jours, clandestins qui tentent par tous les moyens de tromper l’ennemi, de gagner du temps et d’assurer aux leurs une sécurité, que les circonstances rendent souvent improbable.

L’oragé, Douna Loup

Ecrit par Theo Ananissoh , le Jeudi, 23 Juin 2016. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Mercure de France

L’oragé, août 2015, 222 pages, 17 € . Ecrivain(s): Douna Loup Edition: Mercure de France

 

La quatrième de couverture le résume on ne peut mieux : « La liberté absolument ».

« “C’est toi qui dois chausser le monde.

Pas l’inverse. Et ta poésie sera en partie cette façon unique, spécifique que tu auras de le chausser.

Sans ta liberté, ton regard

il n’y a que matière magnifique et porteuse, explosive, incohérence pure. Toi seul as la responsabilité de ta cohérence”.

Rabe écoutait les lettres d’Esther et ça le dépassait.

Il ne comprenait pas pleinement, mais il avait la capacité d’écouter. Alors il écoutait et ça entrait dedans ».