« Dans la vie éblouie par l’instant d’amour, où tout va sans rémission aucune ; oiseaux que nous sommes en fusion avec quel autre continent de nos propres origines, inconnues ? retenu par l’erreur fortuite d’une rencontre furtive, à pied d’air, l’homme jeune à genoux, goûte à sa langue percée d’un écrou qui adhère…
Le faut-il ? s’accorder avec le premier venu, comme si même à venir la vie se devait d’attendre la rencontre ; et se survivre à soi… ».
Le Trille du Diable accorde le roman, les romans, à l’improvisation musicale, la note, comme la phrase est tenue, elle virevolte et côtoie d’autres phrases, d’autres notes, qui ne cessent de résonner. Le Trille du Diable est un roman en résonnance avec la vie, les vies de Dominique Preschez. Dans la partition de sa vie vécue et romancée – Je vis, donc j’écris. Je vis, donc je joue –, l’écrivain musicien fait résonner sa phrase accordée à celle qui la précède et à celle qui va s’écrire, qui va naître – faire entendre les trilles avec ses petites figures de notes qui augurent de la suite –, comme naissent les accords les plus fulgurants et les plus surprenants. Et s’il mise sur la résonnance, il affectionne aussi les ruptures, les cassures, les changements de pied et d’accords, de tempo – écrire c’est aussi ne pas craindre de sauter dans le vide.