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La Une Livres

Humus, Gaspard Koenig (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Lundi, 20 Janvier 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, J'ai lu (Flammarion)

Humus, Gaspard Koenig, Editions J’ai Lu, août 2024, 512 pages, 8,90 € Edition: J'ai lu (Flammarion)

 

Roman moderne sur la modernité, Humus a subi sur ce même site un coup de griffe assez virulent ; sa réédition dans une Collection de Poche est l’opportunité de le réévaluer à la (légère) hausse.

Certes, il a été couronné de pas moins de trois Prix (Interallié, Jean-Giono et Transfuge) et a été finaliste du Goncourt en 2023 ; ce n’est pas un tort en soi et on peut même y voir de la clairvoyance de la part de jurys qui ont su reconnaître un roman de l’époque et sur l’époque, même si l’on doute de la lisibilité de Humus dans vingt ans, tant il est justement ancré dans notre époque, tant il a à cœur de la dire sans grand recul – juste ce qu’il faut d’humour et de dérision, parfois dirigée au passage contre Koenig lui-même, puisqu’il montre des Young Leaders dignes dans leur vacuité et leur férocité prédatrice d’un American Psycho alors qu’il fut lui-même de deux promotions différentes de cette élite auto-désignée.

L’Ascension, Les Trafiquants d’éternité, Amélie de Bourbon Parme (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 17 Janvier 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Biographie, Récits, Gallimard

L’Ascension, Les Trafiquants d’éternité, Amélie de Bourbon Parme, Gallimard, octobre 2024, 496 pages, 23 € . Ecrivain(s): Amélie de Bourbon Parme Edition: Gallimard

 

« D’un pas tranquille, il longea le Tibre en pensant avec bonheur que la disparition de ceux qui avaient fait sa fortune le laissait désormais tout à fait libre de tracer son chemin vers le sommet de l’Église » (L’Ambition).

« La lumière du jour commence à percer à travers les volets de la chambre. On entend une petite musique venue de la chapelle attenante.

Alors que j’arrive au seuil de mon existence, jamais le passé et le présent ne m’ont semblé si proches, j’ai la sensation physique et morale que tous les moments importants de ma vie s’agrègent comme une nuit se mêlant au jour » (L’Ascension).

L’Ascension est le deuxième volet de la trilogie imaginée avec tant de finesse, de subtilité et de force par Amélie de Bourbon Parme. La trilogie de la vie, de ses revers, ses éclats, ses rencontres, ses paris et stratégies, et de l’amour qui ne cesse d’illuminer Alessandro Farnèse, qui deviendra pape en 1534.

Journal du Coureur, Jean-Claude Hauc (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Vendredi, 17 Janvier 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Tinbad

Journal du Coureur, Jean-Claude Hauc, éditions Tinbad, novembre 2024, 74 pages, 14 € Edition: Tinbad

 

Deux autres, juste à côté, sont enlacés

Sur une pierre jaunâtre.

Il lui pince la chair potelée du dos en disant : « Eh, petite ».

Et elle le pince à son tour (…)

Sur les pauvres voix, sur la pauvre petite plage,

L’orage jette une ombre légère, blanchâtre. Ici finit l’Italie,

finit l’été.

Pier Paolo Pasolini

La Longue Route de Sable

Récits, Howard Phillips Lovecraft en La Pléiade (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 16 Janvier 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Fantastique, La Pléiade Gallimard

Récits, Howard Phillips Lovecraft, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, octobre 2024 (nouvelles traductions), 1408 pages, 69 € Edition: La Pléiade Gallimard

 

Hybridité

La Bibliothèque de la Pléiade publie 29 nouvelles saisissantes, suivies d’un corpus d’escorte exigeant, du maître de la littérature fantastique, de l’épouvante et de la science-fiction, Howard Phillips Lovecraft, né à Providence, Rhode Island en 1890 et mort à Providence, Rhode Island en 1937.

De fait, les protagonistes, victimes de forces sataniques, les anti-héros de ces nouvelles sont la proie d’états paradoxaux, anamnèses provenant d’arrière-mondes infinis, menant à des abysses psychologiques et des gouffres inviolés, des sépulcres et des profondeurs insondables et dangereuses au sein d’écosystèmes inconnus. Les manifestations surnaturelles ont lieu brutalement. Des individus esseulés, bizarres, se font les dépositaires de secrets et les intermédiaires de délires et de visions effrayants. Un don de double-vue habite souvent le narrateur principal, comme Lovecraft l’affirme de lui-même : « et dès ma prime enfance je fus un rêveur et un visionnaire ».

Le Dauphin, Robert Lowell (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Jeudi, 16 Janvier 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Poésie

Le Dauphin, Robert Lowell, éditions Réalgar, novembre 2024, trad. anglais, Thierry Gillyboeuf, 120 pages, 21 €

 

Robert Lowell, une poésie à basse fréquence

Robert Lowell signe son chant du cygne, avec le recueil de poésie Le Dauphin, qui paraît en 1973 aux éditions Farrar, Straus et Giroux, couronné en 1974 par le prix Pulitzer. Le poète américain meurt le 12 septembre 1977 d’une attaque cardiaque dans un taxi jaune à Manhattan, à l’âge de soixante ans, en se rendant au domicile d’Elizabeth Hardwick. Fils d’une illustre famille de Boston, dans le comté de Suffolk, dans le Massachusetts, il naît le 1er mars 1917. Robert Lowell étudie à l’université de Harvard, avant d’achever ses études au Kenyon College, dans l’Ohio. Dans l’histoire de la poésie américaine, il appartient à la famille d’Amy Lowell et de James Russell Lowell. Chancelier de l’Academy of American Poets, à partir de 1962, il baigne dans l’univers de la poésie, d’Elizabeth Bishop à William Carlos Williams. Tout au long de son existence de malheur, Robert Lowell a rendez-vous avec la poésie, telle que l’attestent les vers de Juvenilia :