Identification

La Une Livres

Poèmes choisis, E. E. Cummings (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Mardi, 12 Novembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Poésie, Editions José Corti

Poèmes choisis, E. E. Cummings, Éditions Corti, juillet 2024, trad. anglais, Robert Davreu, 272 pages, 23 € Edition: Editions José Corti

 

Extrême expérience : Cummings

Le poète américain E. E. Cummings imagine un style de poésie moderne. Fils aîné du révérend Edward Cummings, l’ancien élève de l’université de Harvard donne un souffle nouveau à la poésie romantique d’Henry Longfellow qui vivait à Cambridge, dans le Massachusetts, là où voit le jour Edward Estlin Cummings, le 14 octobre 1894. Même si le poète de la Côte Est prend racine dans les gratte-ciel de Manhattan, à Greenwich Village, il reste fidèle à la nature de son enfance, à Silver Lake, dans le New Hampshire. Depuis la tombe n°748, au cimetière de Forest Hills, à Boston, le poète de l’avant-garde américaine influence la poésie mondiale, et la musique contemporaine, de Morton Feldman à John Cage, jusqu’au XXIe siècle.

La petite voleuse de planètes, Maxime Derouen (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 12 Novembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Grasset, Jeunesse

La petite voleuse de planètes, Maxime Derouen, Grasset-Jeunesse, septembre 2024, 88 pages, 20,90 € Edition: Grasset

Plus de lumière !

Ce bel album jeunesse, cartonné, aux pages de garde étoilées, d’un grand format (21,5 x 27,5 cm), est dédié au père de l’auteur.

Maxime Derouen, après un cursus universitaire en philosophie politique (plus particulièrement sur Michel Foucault) et en histoire des sciences, se consacre à l’écriture jeunesse. Il a également été coloriste avec Alfred pour Come Prima (éditions Delcourt, Album d’or Angoulême).

L’héroïne de La petite voleuse de planètes est une jeune fée vêtue de noir dont le visage s’apparente un peu à ceux des mangas ou de style d’anime, par la simplification des traits au minimum et des grands yeux noirs, du visage et du corps dessinés et peints de manière plus libre qu’à la manière japonaise. La fillette-fée, isolée et perdue dans les grandes villes, s’ennuie et semble porter le deuil. En effet, tout le monde l’a oubliée. Elle ressemble parfois à un bébé vampire tant elle est triste… Mais elle va s’éprendre de la voûte céleste !

L’Escalier de la rue de Seine, Fouad El-Etr (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 08 Novembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, L'Atelier Contemporain

L’Escalier de la rue de Seine, Fouad El-Etr, L’Atelier Contemporain, juin 2024, 280 pages, 25 € Edition: L'Atelier Contemporain

 

 

« Comme je comprends que tu préfères laisser dormir ainsi chacun de tes pastels dans sa peau de pollen, sinon fleurir en poudre, comme dans un linceul, au gré des ans, plutôt qu’appeler sur eux les malédictions de la piqûre et de la rouille, qui sont les maladies héréditaires du dessin et du pastel en particulier » (Esquisse d’un traité du pastel, Lettre à Sam Szafran, Paris, le 9 octobre 1974).

« Ainsi ai-je inventé La Délirante, du beau nom d’un voilier qui croisait au large de Porquerolles, à deux encablures d’ici, pour aller à contre-courant en quête de l’Absolu. Ma ligne d’horizon a de tout temps été la poésie, pour autant que le délire en soit la possession » (L’Escalier de la rue de Seine).

Jusqu’à Faulkner, Pierre Bergounioux (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 07 Novembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Récits, Gallimard, En Vitrine, Cette semaine

Jusqu’à Faulkner, Pierre Bergounioux, Gallimard l'un et l'autre, 160 p. 15 € . Ecrivain(s): Pierre Bergounioux Edition: Gallimard

 

Un essai sur la littérature ? Peut-être. Sûrement. Mais aussi et surtout le journal personnel d’un homme d’écriture. Son cheminement à travers les œuvres et les auteurs de sa vie. La réflexion de Pierre Bergounioux est éminemment intime, mais elle touche aussi à l’universel, par la rigueur de la pensée, l’objectivation des arguments, les références incontestables. Cet ouvrage est une démonstration, s’il en fallait, que la littérature n’est pas seulement une affaire de goût, mais surtout de qualité objective, d’inspiration, de talent, d’écriture, en un mot, de style. Jacques Lacan disait « tout ce qui n’est pas matérialité est escroquerie » ; Bergounioux le dit à sa manière pour la littérature.

Depuis les débuts de l’écriture les hommes veulent raconter leur existence, en rapportant des faits puisés dans la réalité ou dans leur imagination. Mais en racontant, ils créent, à leur insu, une autre réalité, détachée de la première. La médiation écrite crée un univers en soi dont l’étendue échappe à la chose racontée. Un peu comme un signifiant détaché du signifié. Bergounioux rappelle ainsi avec force que – longtemps dans la littérature occidentale – seule l’écriture a compté vraiment.

Mademoiselle, Les Rêves interdits ou L’Autre versant du rêve, Jean Genet (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Mercredi, 06 Novembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

Mademoiselle, Les Rêves interdits ou L’Autre versant du rêve, Jean Genet, Gallimard Coll. L’Imaginaire, avril 2024, 161 pages, 7,50 € . Ecrivain(s): Jean Genet Edition: Gallimard

 

 

Les titres successifs envisagés par Genet pour le scénario ayant abouti au film de Tony Richardson, diffusé en 1966 et assez mal accueilli, nous mettent sur la voie : le projet de  l’auteur n’est pas de nous raconter une histoire ancrée dans le réel et y renvoyant (encore qu’elle soit prenante et par sa langue épurée et par son cadre et par son déroulement implacable), mais de concrétiser grâce aux mots puis plus tard grâce à l’image, dans une forme admirablement maîtrisée, les pulsions d’un monde intérieur, ce qui nous révèle ce qu’aurait pu être sa relation avortée au cinéma (un « cinéma de la cruauté » pour détourner la formule d’Artaud ?), guère différente de sa relation au roman et au théâtre.