La Libération animale, Peter Singer, traduction de l’anglais par Louise Rousselle, relue par David Olivier, présentation Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Petite bibliothèque Payot, 2012, n°884, 480 pp., 10,65 €
En quelques décennies, la « question animale » s’est imposée dans le débat public. Les campagnes de défense, les prises de position de stars ou de personnalités en faveur de tel mammifère menacé ou contre telle pratique jugée indigne (la corrida ou le port de la fourrure par exemple), les créations d’associations et même les décisions concrètes au niveau politique se sont multipliées. Elle semble bien révolue, l’époque où Brigitte Bardot semblait crier seule sur la banquise à l’arrêt du matraquage des bébés phoques aux grands yeux innocents. Les tenants de la cause animale sont désormais légion, et comme il en va dans tout courant d’opinion, leur discours est loin d’être monolithique. À bien y regarder, des sensibilités se dessinent, allant des plus modérées aux plus extrémistes et, aussi bizarre que cela paraisse, dans l’ardente promotion de leur combat, des essayistes (brillants par ailleurs) ne tiennent pas des propos moins aberrants que l’activiste un brin foldingue incarné par Brad Pitt dans L’Armée des 12 singes.