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La Une CED

La mère Michel a lu (13) - Rire et colère d'un incroyant

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 21 Novembre 2012. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

« La Mère Michel n’a jamais perdu son chat. Elle le tient attaché, ne le lâche pas de l’œil. Le félin est un livre, il n’a pas d’âge. D’hier, d’aujourd’hui, de toujours, il miaule derrière la porte ».

 

RIRE ET COLÈRE D’UN INCROYANT

De René POMMIER

Essai, 96 pp., 13 €, Éditions KIMÉ, 2012

 

Des fabuleux monothéismes en usage

La théologie : « Comme on sait, elle traite avec une minutieuse exactitude de l’inconnaissable ».

Anatole France

Belles saisons obscures, Gérard Bocholier

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 17 Novembre 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

Belles saisons obscures, Gérard Bocholier, Ed. Arfyuen, 2012, 10 €

 

La poésie contemporaine (que je ne détache pas du corpus de la poésie en général) cherche. Les poètes sont aux prises avec les possibilités infinies du langage en même temps que défaits par avance par le sujet qui les occupe, et sont donc aujourd’hui en ce sens plus des chercheurs que des créateurs. Je dis cela d’une façon un peu nonchalante, je l’avoue, mais je crois que la part du chercheur est très belle. Dans ce sens, il faut faire confiance au chemin que l’on fait en compagnie de la poésie d’aujourd’hui.

Or voici que quelques jours avant la Toussaint, je traverse le dernier recueil de Gérard Bocholier – que je connais un peu grâce à une entrevue au café Costes du Centre Georges Pompidou –, lequel est animateur d’une revue très sérieuse de littérature contemporaine, revue souvent bien illustrée. Et j’ai bu d’un seul trait, pourrait-on dire, comme on boit un alcool fort, une eau de vie violente, ce livre Belles saisons obscures que publie le très intéressant éditeur Arfuyen. On me pardonnera ainsi les imprécisions, la nervosité de mes paroles qui ne sont que le développement rapide de quelques mots pour cette chronique, qui essaye d’illustrer ce livre dont la couverture représente un ciel d’orage qui convient bien à l’atmosphère de l’ouvrage.

Ekphrasis 3 - Visages dévisagés

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 14 Novembre 2012. , dans La Une CED, Ecriture

 

En hommage à un grand peintre allemand.

 

Elle descend sous terre sans bouger, portée par la lenteur du très long escalator. Station Place des fêtes, ligne 11, direction Châtelet. Ils sont déjà là, ils avancent dans la léthargie d’une journée qui commence. Elle les attend comme chaque jour. A sa hauteur, de l’autre côté des rampes noires, leur visage surgit, porté par leur corps sans jambes, sans torse. C’est quoi regarder un visage ? Lire la vie ? Les visages sont les mêmes, organisés et organiques : un front, des tempes, un nez ombilique, des yeux-monde, une bouche, béance des baisers, gouffre des nourritures, des joues pour ressembler à un enfant, un menton, promontoire. Des chevelures aussi sauvages que des forêts impénétrables ou rectilignes comme de beaux potagers. Elle voudrait tous les absorber dans un immense livre des visages. FACE-BooK. Elle n’en reconnaît aucun.

Peter Singer, la libération animale

, le Mardi, 06 Novembre 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

La Libération animale, Peter Singer, traduction de l’anglais par Louise Rousselle, relue par David Olivier, présentation Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Petite bibliothèque Payot, 2012, n°884, 480 pp., 10,65 €

 

En quelques décennies, la « question animale » s’est imposée dans le débat public. Les campagnes de défense, les prises de position de stars ou de personnalités en faveur de tel mammifère menacé ou contre telle pratique jugée indigne (la corrida ou le port de la fourrure par exemple), les créations d’associations et même les décisions concrètes au niveau politique se sont multipliées. Elle semble bien révolue, l’époque où Brigitte Bardot semblait crier seule sur la banquise à l’arrêt du matraquage des bébés phoques aux grands yeux innocents. Les tenants de la cause animale sont désormais légion, et comme il en va dans tout courant d’opinion, leur discours est loin d’être monolithique. À bien y regarder, des sensibilités se dessinent, allant des plus modérées aux plus extrémistes et, aussi bizarre que cela paraisse, dans l’ardente promotion de leur combat, des essayistes (brillants par ailleurs) ne tiennent pas des propos moins aberrants que l’activiste un brin foldingue incarné par Brad Pitt dans L’Armée des 12 singes.

A propos des "Petites métanies du temps" de Patrick Maury

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 03 Novembre 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

A semer large

 

Petites métanies du temps, Patrick Maury, Editions Obsidiane, collection Les Solitudes, 2000, 61 pages, 9,90 €

 

On pourrait, bizarrement, commencer l’ouvrage de Patrick Maury par le bandeau de la fin qui explique que le livre a été imprimé entre la Toussaint et le Jour des morts 2000, veille du Grand Anniversaire, qui est sans doute de la main de l’éditeur, mais qui permet une entrée aux 53 poèmes qui sont comme 53 petites prières de pénitence. On pourrait raisonner aussi en voyant le souci des 52 semaines de l’année, 52 semaines plus une, qui permettent au poème de passer les jours, les fêtes, les saisons, pour revenir juste un peu au-delà d’où il était venu.