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La Une CED

Les échanges intellectuels Béjaïa-Tlemcen

Ecrit par Nadia Agsous , le Lundi, 07 Janvier 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Documents

 

Même si les deux « perles du Maghreb », Béjaïa la Sanhajie et Tlemcen la Zenète, sont réputées avoir entretenu des relations politiques conflictuelles en raison de leur « situation géostratégique », il est cependant prouvé qu’elles ont eu des échanges culturel, scientifique, intellectuel et musical. Ces derniers ont favorisé « la constitution d’une tradition scientifique médiévale au Maghreb ».

C’est ce à quoi s’attache le beau livre Les Echanges Intellectuels Béjaïa-Tlemcen, réalisé à l’occasion de la manifestation culturelle : Tlemcen, Capitale de la culture islamique 2011.

Agrémenté de documents iconographiques de période étudiée, l’ouvrage regroupe dix-sept contributions d’universitaires algériens, français, espagnols et italiens. Structuré en cinq parties, il éclaire sur la nature des liens et des échanges entre Béjaïa et Tlemcen du XIIe siècle au XXe siècle.

Aux XIe et XIIIe siècles, des Tlemceniens ont séjourné à Bougie. Ils y ont étudié et/ou enseigné. D’autres ont occupé des fonctions administratives et/ou juridiques importantes. Abdelaziz b. Makhluf (1202-1286) était Cadi (juge de paix) à Bougie et fit la connaissance de savants tels que le bio-bibliographe, al-Gubrini (m. 1315) et al-Hirrali, « l’imam du Tassawuf » (soufisme), (m. 1240).

Aucun signe particulier, Bernard Vargaftig

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 05 Janvier 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

 

Topographie

 

Il est difficile parfois d’écrire sur une espèce littéraire qui n’est pas très pratiquée par celui qui écrit et, je dois dire, que le livre de Bernard Vargaftig se prête très bien à cet exercice. Ce livre de 2007, publié chez Obsidiane, réunit sept récits de l’enfance, et il va bien dans mon monde. Car, ces sept récits qui tissent entre eux des liens, et racontent une histoire, la biographie personnelle de l’auteur, petit garçon juif réfugié en Limousin durant la guerre, hanté par des identités nationales complexes, et poète qui regarde vers Homère, vers la langue grecque d’Homère, bousculé par des impressions de langage fortes et vives, ne sont pas simplement que romanesques.

A serious man, Coen Bros (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Vendredi, 04 Janvier 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté écrans

 

Une fois n’est pas coutume : le format télévision, même « grand écran plat », convient très bien à « A serious man » de Joel et Etan Coen. Je ne sais pas, sûrement le côté « journal intime » du film qui sied bien à mon salon. En tout cas, ce fut un vrai bonheur de revoir le dernier « Cbrothers ».

 

Il paraît que quelques Juifs se sont agacés devant ce film. Je comprends que certains, habitués au « culturellement correct », puissent s’offusquer devant une telle « déconstruction ». Une telle rupture avec le pathos traditionnel des films du genre « humour juif » a de quoi surprendre, déconcerter, voire irriter. Pas une trace de folklore juif américain du début à la fin. On est formé à Woody Allen, avec ses figures archétypiques et sympas : l’intello new-yorkais, l’écrivain qui se cherche, l’artiste égocentrique, le psychanalyste rongé d’angoisse, l’hypochondriaque agité, la mère abusive, le père paumé. Bref, la galerie de figures-types, qui font rire, qui attachent. Avec ce film des frères Coen, rien de ce genre.

A commencer par le choix des acteurs. Pas un visage connu, pas un visage séduisant.

Du style tardif, Edward Wadie Saïd

Ecrit par Nadia Agsous , le Lundi, 17 Décembre 2012. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

Du style tardif, Edward Wadie Saïd, essai traduit de l’américain par Michelle Viviane Tran Van Khal, éditions Actes Sud, Hors collection, septembre 2012, 320 pages, 25 €

Titre original : On late style, éditeur original Panthéon Books/Random House, Inc., New York, 2006

 

« Je considère le silence comme un aspect du style »

 

C’est vers la fin des années 1980 qu’Edward Wadie Saïd (1935-2003), intellectuel palestinien, théoricien et critique littéraire, s’est intéressé aux œuvres tardives de musiciens et d’écrivains. C’est ainsi qu’il consacra au thème du style tardif une série d’articles. Il donna également quelques conférences dans des universités et anima un séminaire en 1990. Il projetait d’exploiter ces matériaux dans un ouvrage. Cependant, en raison de sa disparition en 2003, le projet demeura inachevé. Quelques années plus tard, il fut confié au critique américain, Richard Poirier, qui supervisa le livre, et à Michael Wood qui orchestra le tout. L’ouvrage posthume fut publié pour la première fois en 2006.

Jim Harrison, la Terre des hommes

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 13 Décembre 2012. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Quelle alchimie opaque fabrique le lien secret et indélébile qui se tisse entre un lecteur et l’œuvre d’un écrivain ? Faut-il la chercher dans les espaces de la ressemblance, dans les échos plus ou moins muets qui s’établissent entre les deux êtres qui sont à chaque bout de l’écriture ? Y a-t-il vraiment un statut du « ah imbécile qui crois que je ne suis pas toi ! » de Victor Hugo dans la rencontre parfois vitale d’un lecteur et d’un livre ? Il y a peu je posais la question ici de « qui écrit ? » à propos de Guy De Maupassant. La question consubstantielle en est « Qui lit ? »

 

Il ne faut pas tenter de répondre à cette interrogation troublante. Il n’y en a sûrement pas, ou trop. Peut-être qu’adolescent, j’ai entendu les terreurs et les dégoûts de Baudelaire parce que j’en éprouvais une part. Peut-être que j’ai avalé London parce qu’il portait une part de mes idéaux. Sûrement ai-je mythifié Fante parce qu’il parle, à chaque ligne, de mes douleurs et de mes joies.