Nous traversons des fleuves, des nuits et, de rêve en rêve, de rives en rives, nous lisons Lidia Jorge.
L’auteure portugaise nous fait affleurer à la littérature monde, style serré, reconnaissable par son ininsistance. On voudrait le Prix Nobel pour elle, mais nous n’avons qu’un pouvoir restreint. Notamment celui de n’avoir pas lu toute son œuvre.
Le rivage des murmures nous a marqué en premier. Édité en France en 1989. Rappelons-nous l’importance durassienne des fleuves, des regards nocturnes, des mariages sans fin et du marié. Il se détache, voyez-le se détacher, partir pour une sale guerre. Nous venions de lire sur la colonisation, Mathieu Belezy dont il fut rendu compte, langue au couteau, grande gueule d’ogre où l’anti-héros charrue la terre d’Algérie de la glèbe jusqu’aux ventres et aux dos des hommes. Bélézy a une luxuriance au bazooka, quand, il faut la lire pour le contraire, Lidia Jorge écrit à mi-voix.