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Histoire

La Fabrique du livre. L’édition littéraire au XXe siècle, Olivier Bessard-Banquy

Ecrit par Ivanne Rialland , le Vendredi, 21 Avril 2017. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

La Fabrique du livre. L’édition littéraire au XXe siècle, Presses universitaires de Bordeaux & Du Lérot, septembre 2016, 510 pages, 29 € . Ecrivain(s): Olivier Bessard-Banquy

 

Olivier Bessard-Banquy nous propose ici une traversée du monde de l’édition du XXe siècle, nourrie par un impressionnant travail d’archives. Au fil de chapitres ordonnés chronologiquement, l’on assiste ainsi à la mutation de l’édition française, depuis le travail familial et artisanal de la fin du XIXe siècle à la concentration et l’industrialisation du secteur à l’orée des années 1970 – l’auteur laissant de côté la période contemporaine, objet d’un précédent livre : L’Industrie des lettres. Étude sur l’édition littéraire contemporaine.

Comme il le précise, Olivier Bessard-Banquy ne recherche pas de la sorte à bouleverser l’histoire de l’édition, dont les grandes étapes sont déjà connues, mais il insère dans un panorama général très complet des monographies fouillées sur des figures marquantes du monde de l’édition, et des anecdotes parfois savoureuses sur les exigences d’écrivains ou d’ayants droit impécunieux. Le lecteur aura notamment plaisir à découvrir les débuts d’hommes qui ont laissé leur nom à de grandes maisons d’édition, à les suivre dans leurs succès et leurs déboires : Albin Michel, Grasset, Pauvert, Bourgois, etc…

Philippe-Auguste, Le bâtisseur de royaume, Bruno Galland

Ecrit par Vincent Robin , le Vendredi, 14 Avril 2017. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Belin

Philippe-Auguste, Le bâtisseur de royaume, 240 pages, 9,90 € . Ecrivain(s): Bruno Galland Edition: Belin

 

Dieudonné. L’histoire recense le plus couramment sous cette attribution de nom ceux que leur naissance lia à la théorie du bonheur providentiel. Fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, le plus célèbre de ceux auxquels on attacha cette circonstancielle appellation fut bien alors le roi de France Louis XIV à son arrivée au monde, en l’an 1638. Parce que ce substantif était aussi chez eux le doublon d’un autre nom plus directement employé, d’autres individus moins en vue auront pourtant également détenu cette marque nominale dédiant leur avènement. Quels qu’ils furent, on serait bien en peine d’affirmer que sous ce référant assurément récolté de charité divine, l’« honneur de Dieu » présumé dans la droiture morale de chacun d’eux soit ensuite absolument resté sauf – salve honorus Deï – ainsi qu’on le disait autrefois. Il serait même sans doute aisé de repérer dans le cours de l’histoire les titulaires qui, sous ce qualificatif louangeur, se seront assez vite arrangés pour lui ôter son initial crédit de faveur et d’enchantement.

Gouverner au nom d’Allah, Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe, Boualem Sansal

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 07 Mars 2017. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Maghreb, Folio (Gallimard)

Gouverner au nom d’Allah, Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe, novembre 2016, 182 pages, 5,90 € . Ecrivain(s): Boualem Sansal Edition: Folio (Gallimard)

 

Algérien, Boualem Sanlal consacre le premier chapitre de cette étude historico-sociologique à montrer comment « des prédicateurs discrets », pour la plupart des Frères Musulmans censurés dans leur propre pays, mais aussi des wahhabites « diligentés par l’Arabie Saoudite » se sont glissés, à la faveur d’un renouveau nationaliste et d’un sentiment général anti-occidental, dans toutes les couches d’une société algérienne en pleine reconstruction.

L’auteur donne ensuite une vue d’ensemble détaillée de l’Islam et du monde musulman, permettant au lecteur d’y voir un peu plus clair dans la définition des termes dont usent et abusent souvent sans discernement les médias d’une part et tout un chacun voulant aborder ce sujet complexe d’autre part.

Qu’est-ce qui différencie le musulman « ordinaire » du fondamentaliste, ce dernier de l’intégriste, du salafiste, du djihadiste ? Quand parler d’islamisme, de fondamentalisme, d’intégrisme, de salafisme, d’islam politique, d’islam radical ?

Louis XIII et Richelieu, La Malentente, Simone Bertière

Ecrit par Vincent Robin , le Mardi, 28 Février 2017. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Editions de Fallois

Louis XIII et Richelieu, La Malentente, avril 2016, 462 pages, 22 € . Ecrivain(s): Simone Bertière Edition: Editions de Fallois

 

Quels que soient le cadre institutionnel et la forme du pouvoir, être appelé premier des ministres ou principal conseiller auprès d’un dirigeant place peu ou prou celui qui accepte cette nomination politique en très sensible compétition avec son solliciteur. Même sans en recevoir le monopole, celui qui détient ainsi au sein de l’Etat une haute main sur les affaires ou les leviers suprêmes ne peut en effet remplir sa mission différemment qu’en revêtant la peau d’un décideur. L’usage d’un consensus établissant le partage de l’exercice du pouvoir – le plus réduit fût-il – ne se voit plus, de nos jours et nulle part au monde, au stade expérimental. Pas davantage que les rivalités qui montent régulièrement de ces associations suspendues au principe d’une loyauté due au chef suprême mais où, pourtant, les battements d’ailes de premiers serviteurs fréquemment tirés trop près des « girons solaires » rappellent à bien des égards la périlleuse ascension d’Icare. C’est assurément en reprenant l’un des plus singuliers cas d’histoire ouvrant sur ces questions délicates qu’aura été conduite la présente étude de Madame Bertière.

L’héritage du commandant, Rainer Höss

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Samedi, 25 Février 2017. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Biographie

L’héritage du commandant, éd. Notes de nuit, novembre 2016, trad. allemand Elisabeth Willenz, préface Bernhard Gotto, 250 pages, 20 € . Ecrivain(s): Rainer Höss

 

Fabian Gastellier est devenue éditrice pour que le passé revienne comme une onde, et plus particulièrement afin que demeure la mémoire des victimes de la Shoah, et dans le but de tirer le monde loin de la barbarie. Celle-ci assiège toujours le présent. Il faut donc rameuter un temps qui fut vécu par certains au-delà de toute conscience. Le livre de Rainer Höss le prouve. Petit-fils de Rudolf Höss, commandant du camp d’extermination d’Auschwitz, sa famille vécut en toute quiétude à deux pas de l’horreur. Né bien après l’Holocauste, l’enfant doit se sou­mettre au silence imposé par sa famille afin de préserver l’image de son aïeul. Mais il semble assommé par un tel poids. Refusant la torpeur programmée, il réveille ce passé tant celui-ci le consume. Il voue son travail et sa vie au com­bat contre la dis­cri­mi­na­tion, mul­ti­plie les inter­ven­tions publiques en évoquant non les vic­times mais ceux qui furent au plus près de leur extermina­tion.