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Histoire

Dans les ruines, Les massacres d’Adana, avril 1909, Zabel Essayan

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 25 Mars 2016. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Libretto

Dans les ruines, Les massacres d’Adana, avril 1909, trad. arménien Léon Ketcheyan, postface Gérard Chaliand, 324 pages, 10 € . Ecrivain(s): Zabel Essayan Edition: Libretto

 

Cilicie, avril 1909. Les massacres qui surviennent dans cette province de l’empire ottoman, vont faire une trentaine de milliers de morts en quelques semaines, dans la population arménienne.

La Cilicie fut aux 12ème et 13ème siècles un royaume arménien où les croisés, en route pour Jérusalem, furent accueillis. Cette province était donc à majorité arménienne depuis l’établissement de ce royaume, nommé aussi royaume de la Petite Arménie.

Les Arméniens de l’empire ottoman ont subi, à différents moments de l’histoire, des périodes de massacres qui alternaient avec des périodes de « calme » relatif. En 1895, les massacres perpétrés sur les Arméniens firent 200.000 morts. La Révolution des Jeunes Turcs, en 1908 fit espérer une égalité de tous les sujets ottomans. Mais, un an plus tard, la tentative du sultan Abdul Hamid de reprendre le pouvoir fut jugulée et les massacres reprirent en Cilicie, sous l’égide du parti des Jeunes Turcs, en qui les minorités, dont les Arméniens, avaient fondé des espoirs…

Histoire des traductions en langue française, XVe et XVIe siècles

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Vendredi, 11 Mars 2016. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Verdier

Histoire des traductions en langue française, XVe et XVIe siècles, novembre 2015, sous la direction de Véronique Duché, 1344 pages, 48 € Edition: Verdier

 

Ce volume est le troisième d’un ensemble de quatre destinés à couvrir l’histoire des traductions en langue française du XVe siècle à nos jours.

Cette entreprise unique, initiée par Jean-Yves Masson et Yves Chevrel, a pour but de mettre en lumière l’importance que la traduction a pu avoir sur la transmission des savoirs, de la poésie aux mathématiques, en passant par le droit. Elle nous rappelle, par ailleurs, le rôle qu’elle a joué dans l’élaboration et la construction de notre langue française. Enfin, c’est un hommage rendu aux traducteurs, ces passeurs de textes et d’idées, souvent femmes et hommes de l’ombre.

Pour reprendre des notions prisées des historiens, « le terminus ad quo » de ce volume est la création de l’imprimerie en France, soit 1470, bien que le premier ouvrage imprimé en français fût sans doute publié à Lyon en 1469. Quant au « terminus ad quem » qui peut être contestable, il a été fixé à la mort d’Henri IV en 1610. Cette période va se caractériser par la volonté d’imposer le français dans tous les domaines de la vie sociale et intellectuelle.

Les Avant-Gardes Artistiques (1848-1918), Béatrice Joyeux-Prunel

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 17 Février 2016. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts, Folio (Gallimard)

Les Avant-Gardes Artistiques (1848-1918) Une Histoire Transnationale, Gallimard Folio Histoire, janvier 2016, 976 pages + 16 pages hors texte, 9,70 € . Ecrivain(s): Béatrice Joyeux-Prunel Edition: Folio (Gallimard)

 

Selon le site internet de l’Ecole Normale Supérieure, Béatrice Joyeux-Prunel est maître de conférences en histoire de l’art contemporain, avec comme spécialité l’histoire et la sociologie historique des avant-gardes (XIXe-XXe siècles), l’internationalisation artistique et l’histoire globale des arts, les transferts artistiques et culturels, les approches quantitatives en histoire de l’art, la géographie et la cartographie artistiques. Toutes ces caractéristiques et spécialisations sont mises en œuvre dans ce qui est d’ores et déjà une synthèse indispensable, son second livre publié (après Nul n’est Prophète en son Pays ? l’Internationalisation de la Peinture des Avant-Gardes Parisiennes, 1855-1914), Les Avant-Gardes Artistiques 1848-1918 : Une Histoire Transnationale. Cet ouvrage, fort d’environ un millier de pages, ressemble fort à ce qui se fera de mieux sur le sujet pour quelques années encore.

La Fayette, Jean-Pierre Bois

Ecrit par Vincent Robin , le Mercredi, 10 Février 2016. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, La Une Livres, Perrin

La Fayette, août 2015, 496 pages, 24 € . Ecrivain(s): Jean-Pierre Bois Edition: Perrin

 

Convoquée par des personnalités historiques dont la notoriété résonne encore, l’exploration du passé révèle quelquefois des situations qui préfigurent étonnamment les marques de notre actualité. Le président Obama faisant tout récemment l’éloge d’une alliance séculaire mais primordiale entre les Etats-Unis et la France, puis, la question de la bi-nationalité refaisant surface à travers un débat national subit et prometteur de houle, illustrent aujourd’hui d’assez près ce genre de coïncidences curieuses.

En ajoutant également à ces deux faits sans relation très pertinente, celui a priori tout aussi peu corrélatif de la mise à la mer récente d’un navire français rebaptisé L’Hermione et qui effectuait il y a peu un très symbolique pèlerinage outre-Atlantique, la magie du rebondissement mémoriel opérait ainsi tout dernièrement de façon étrange.

La carte perdue de John Selden, Timothy Brook

Ecrit par Victoire NGuyen , le Vendredi, 05 Février 2016. , dans Histoire, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Canada anglophone, Payot

La carte perdue de John Selden, Sur la route des épices en mer de Chine, mars 2015, trad. anglais (Canada) Odile Demange, 293 pages, 21 € . Ecrivain(s): Timothy Brook Edition: Payot

 

Sur la trace de la carte perdue

« Le livre que vous vous apprêtez à lire s’intéresse à une autre carte, la carte de Selden, ainsi nommée parce qu’un certain John Selden, juriste anglais, l’a léguée à la Bodleian Library d’Oxford en 1654. Cette carte chinoise, la plus importante des sept derniers siècles, représente la partie du monde que connaissent les Chinois de ce temps, c’est-à-dire la superficie qui s’étend de l’océan Indien à l’ouest aux îles aux Epices à l’est, et de Java au sud au Japon au nord ».

Dès la préface, le ton est donné. Il ne s’agit pas d’un roman d’aventure ou d’investigation, mais d’un ouvrage atypique dont le héros principal est une vieille carte longtemps reléguée dans les tiroirs obscurs des bibliothèques. De type essai mais adoptant une trame romanesque, La Carte perdue de John Selden happe l’imagination et la curiosité du lecteur. En effet, l’auteur, en fin chercheur, nous conte les mésaventures de la carte. Mais de quelle carte s’agit-il ? Timothy Brook nous livre l’histoire secrète d’une carte de Chine datant de 1608 et dont le détenteur est un étrange personnage, le sir John Selden.