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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Orpheline, Marc Pautrel

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 13 Octobre 2014. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Orpheline, octobre 2014, 96 pages, 12 € . Ecrivain(s): Marc Pautrel Edition: Gallimard

Dans le précédent roman de Marc Pautrel, Polaire (Gallimard, collection L’Infini, 2012), il y avait un bref instant par quoi la joie s’imposait, par quoi le narrateur tutoyait, dans son corps entier, des pleurs de joie, une joie pascalienne et enfantine tout à la fois :

« Je continue de croire qu’un jour quelque chose va arriver entre elle et moi. Je sais que c’est écrit. Tous les fleuves coulent vers la mer. Simplement, je ne sais pas quand la chose se passera, peut-être dans un mois, peut-être dans dix ans. Les existences sont animées par des moteurs aux soubresauts étranges et aux développements non prédictibles. Un dimanche d’octobre, vers midi trente, elle m’appelle enfin, elle vient de monter dans le tramway à la gare, elle arrive de Dordogne, elle est descendue du train cinq minutes avant, elle voudrait qu’on se voie. Je suis en train de manger, je lui propose de la rejoindre dans l’après-midi. Elle voudrait plus tôt, elle voudrait maintenant, je lui dis : D’accord, le temps d’arriver. Elle répond : Je t’attends. Je saute de joie, au sens propre, comme chaque fois que je sais que je vais la voir de nouveau : tout seul dans mon salon je fais de petits sauts verticaux, à la façon des Massaï du Kenya, trampoline sur un sol devenu soudain élastique, le corps bien droit, comme une succession d’ascensions fulgurantes et de plus en plus élevées, je saute, je bondis, je chantonne, je ris tout seul. Je suis plus heureux que si je venais de ressusciter d’entre les morts. Mais cette fois-ci, ma joie est encore plus forte que d’habitude, je sais que l’instant que je vis est un instant sacré ».

Charlotte, David Foenkinos

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Charlotte, août 2014, 224 pages, 18,50 € (version numérique : 12,99 €) . Ecrivain(s): David Foenkinos Edition: Gallimard

 

 

C’est un roman qui n’en a pas l’air.

A première vue.

Ce pourrait être un simple alignement de notes,

En quelque sorte un pré-roman.

L’ébauche d’un récit.

Mais c’est un vrai roman.

Englebert des collines, Jean Hatzfeld

Ecrit par Martine L. Petauton , le Jeudi, 12 Juin 2014. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Englebert des collines, avril 2014, 105 pages, 11,90 € . Ecrivain(s): Jean Hatzfeld Edition: Gallimard

 

Hatzfeld était là, en Avril 94, au journal du soir. Sa voix s’était brisée : « le Rwanda – disait-il – il faut faire quelque chose ! il faut au moins que chacun sache… », et il avait pleuré.

Pour vous, sans doute aussi, à ce moment-là, le génocide Rwandais entrait dans votre existence et votre mémoire.

Depuis, 900.000 morts après, l’auteur, inlassablement, s’applique de livre en livre à nous marquer au fer rouge, de ses récits coupants comme autant de machettes, qu’on lit et relit – essayant, mais c’est vain – de ne pas y croire… toujours pas.

Il y a eu – retable étrange à panneaux, montrant, comme au Moyen Age, l’infini récit de ces hommes capables de faire cela à d’autres hommes – Dans le nu de la vie, puis Une saison de machettes. Chacun de ces petits livres denses, signé du talent de Hatzfeld : précision chirurgicale, sobriété, aucun effet de plume, décrire, faire parler, poser les faits et ne pas oublier – écriture parfaite et littéraire, le regard de celui-ci ou de celui-là, que nous emporterons tous, en refermant le livre, que ne guettera jamais la poussière des fonds de bibliothèque.

Les autonautes de la cosmoroute ou Un voyage intemporel Paris-Marseille, Carol Dunlop et Julio Cortázar

Ecrit par Lionel Bedin , le Lundi, 26 Mai 2014. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Récits

Les autonautes de la cosmoroute ou Un voyage intemporel Paris-Marseille, traduit de l’espagnol par Laure Guille-Bataillon et Françoise Campo, 281 pages, 25 € . Ecrivain(s): Carol Dunlop et Julio Cortázar

La célébration d’écrivains argentins au salon du livre de Paris en 2014 nous donne l’occasion de nous replonger dans la littérature de ce pays. Et par exemple dans ce récit, pas du tout argentin. Mais au départ un projet original : faire le voyage de Paris à Marseille en camping-car sans quitter l’autoroute une seule fois ; visiter deux parkings par jour en passant toujours la nuit dans le deuxième ; prendre note de toute observation pertinente ; écrire le livre de l’expédition en « s’inspirant peut-être des récits de voyages des grands explorateurs du passé ». Le projet littéraire : « raconter d’une façon tout à fait littéraire, poétique et humoristique, les étapes, événements et expériences divers que va nous offrir sans doute un voyage aussi étrange ». Résultat : Les autonautes de la cosmoroute, Un voyage intemporel Paris-Marseille par Carol Dunlop et Julio Cortázar.

L’autoroute n’est peut-être pas seulement « un ouvrage moderne minutieusement étudié pour permettre à des voyageurs, enfermés dans des capsules à quatre roues, de parcourir (rapidement) un trajet ». Mais qu’allait-il se passer avec une progression au ralenti alors que tout le monde fonce à toute allure ?

La porte souterraine, Etienne Raisson

Ecrit par Martine L. Petauton , le Vendredi, 02 Mai 2014. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles

La porte souterraine, janvier 2014, 127 pages, 13,90 € . Ecrivain(s): Etienne Raisson Edition: Gallimard

 

Si jeune, Etienne Raisson, et pourtant capable de nous offrir ce petit – joyau – le mot s’impose. Maîtrise littéraire, originalité, atmosphère et rythme. Tout nous séduit, nous emporte. Incontestablement, un univers, qu’on n’oublie pas et qu’on garde – un peu secret, en nous, comme pour certains recueils de poèmes très aimés… une « Porte souterraine » qu’on pousse avec le plus grand bonheur.

Chaque nouvelle – le genre le veut – et on sait à quel point il est exigeant – est ciselée comme un bijou à part : ses lieux (le midi moins le quart du Quercy, qui semble connu comme une deuxième peau ; l’Amérique ; celle de l’Histoire du Far West et les flopées d’images – vraies ou moins, qui vont avec, qui nous éclaboussent, comme une résurrection rêvée par l’enfant-Raisson, pas si loin) ; ses « gens », ceux qui appartiennent à Etienne (ou, du moins on le croit) ; grands-parents, parents, copains, dont il dit parfois beaucoup, et d’autres, pas plus que ça ; monde du travail, des émigrés, du chômage de ce temps…