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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Encore et jamais, variations, Camille Laurens

Ecrit par Arnaud Genon , le Lundi, 25 Février 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres

Encore et jamais, variations, 2013, 192 pages, 16,50 € . Ecrivain(s): Camille Laurens Edition: Gallimard

 

C’est fini ? Recommence alors…

Il pourrait y avoir comme un paradoxe à écrire des « variations » sur la répétition. La variation, c’est le changement, la diversité, l’écart. On lui attribue des vertus : le changement est bénéfique, dit-on. La répétition, elle, est monotone, on l’associe à l’ennui. Or, dans Encore et jamais, Camille Laurens nous explique que la répétition se décline, elle est plurielle, toujours la même mais jamais identique. Encore, donc, mais jamais, aussi. Un recommencement renouvelé à chacun de ses débuts. Chaque répétition, quoi qu’on en dise, reste unique… Le paradoxe n’est alors qu’apparent.

38 variations se « proposent d’explorer les pouvoirs de la répétition dans nos vies ». « Répétons-nous pour notre malheur ou notre plaisir ? Répéter est-ce vivre à grandes guides ou bien mourir à petit feu ? » nous demande Camille Laurens, dans son « avant-dire ». Pour y répondre, elle chemine. Nous emporte d’abord à travers un souvenir, peut-être le premier lié à la répétition, où s’origine ce livre. C’est celui de sa grand-mère refaisant chaque jour les gestes immuables du ménage qui amène l’auteur, encore enfant, à s’interroger :

Une vie brève, Michèle Audin

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Samedi, 16 Février 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits

Une vie brève. Gallimard/L’arbalète. Décembre 2012. 182 p. 17,90 € . Ecrivain(s): Michèle Audin Edition: Gallimard

 

L’écueil – les écueils -  étaient de taille. Ecrire à propos de Maurice Audin ça s’est beaucoup fait. Livres, études, articles, manifestes, et même plaques de noms de rues ou de places, d’un côté et de l’autre de la Méditerranée. Maurice Audin est de ceux qui peuplent le martyrologe, particulièrement effroyable, du XXème siècle. Jeune mathématicien, torturé, assassiné à Alger en l’été 1957 par l’armée française. Pas une armée de nervis à la solde d’une dictature, non, de l’armée de la République Française.

Le nom de Maurice Audin a donc basculé à jamais dans l’ordre du symbolique : martyr, héros, figure de l’histoire sombre de la Guerre d’Algérie. Le défi de Michèle Audin est double : comment écrire autrement sur Maurice Audin ? Sur l’homme – il a vécu « une vie brève » mais une vie tout de même – sur le père, car Michèle est bien la fille de cet homme.

Les données sont posées d’entrée (Michèle Audin est mathématicienne !) :

Entre amis, Amos Oz

Ecrit par Anne Morin , le Mardi, 12 Février 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Nouvelles, Israël

Entre amis, traduit de l’hébreu par Sylvie Cohen, 157 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Amos Oz Edition: Gallimard

 

Partir ? Rester ? Revenir ? Attendre ? Interrogations des personnages indécis, parmi la communauté stable, réglée, régulée, du kibboutz Yikhat. Ceux-là sont solitaires au milieu des autres, exilés d’ils ne savent où. Quelque chose leur manque, ou serait-ce plutôt qu’ils ont manqué quelque chose ? Ils refusent à ce point le contact, que le moindre geste envers eux leur semble une intrusion, un dérangement.

En ces êtres non aboutis, routiniers malgré eux, une question parfois se fait jour qu’ils refusent, ou chassent à la manière d’un insecte importun, d’un bruit lancinant, là encore un petit dérangement. Quelque chose rompt, se rompt en eux, découvrant l’abîme de la solitude la plus terrible, la plus érodante : la solitude au milieu des autres, l’enfermement en soi en milieu ouvert. A quoi donc correspondent ces escapades, ces sorties de soi et/ou du kibboutz qu’ils tentent ?

Après sa déconvenue avec Tsvi : « Luna Blank partit à l’improviste aux Etats-Unis rendre visite à sa sœur, qui lui avait envoyé un billet » (p.21).

Le coeur de l'homme, Jón Kalman Stefansson

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 05 Février 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Pays nordiques, Roman

Le cœur de l’homme (Hjarta Mannsins), trad. de l’islandais Eric Boury, 2013, 452 p. 22,90 € . Ecrivain(s): Jon Kalman Stefansson Edition: Gallimard

 

« Où résident le bonheur et la plénitude, si ce n’est dans les livres, la poésie et la connaissance ? »

Après le magnifique Entre ciel et terre, prolongé par La Tristesse des anges, qui était déjà un ton en-dessous, Jón Kalman Stefánsson conclut sa trilogie avec Le cœur de l’homme. Disons-le tout de suite : c’est l’épisode le plus faible.

L’intrigue de ce troisième opus commence là où celle du deuxième se terminait. Jens le postier et le gamin ont manqué de ne pas sortir vivants de la tempête de neige qu’ils ont bravée. Ils ont été recueillis par le médecin d’un village. Le gamin se réveille avec l’impression de revenir soudain à la vie. Il n’est d’ailleurs pas certain d’être toujours vivant.

« As-tu décidé si tu voulais vivre ou mourir ? s’enquiert cette femme ou plutôt cette jeune fille. Elle est rousse, les cheveux des défunts sont roux. Je ne sais, répond-il, je ne suis pas sûr de connaître la différence, et je ne suis pas non plus sûr qu’elle soit si grande ».

L’hiver cède bientôt la place au printemps et à l’été. La nature devient moins hostile. On ne risque pas la mort en sortant de chez soi.

La sagesse dans le sang, Flannery O'Connor

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 22 Janvier 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

La sagesse dans le sang (Wise blood 1949). Trad. USA Maurice-Edouard Coindreau. Edition présente septembre 2012. 245 p. 7,50 € . Ecrivain(s): Flannery O'Connor Edition: Gallimard

 

 

Ce livre est une bourrasque, une tornade littéraire !

A commencer par la préface de 1959 – à ne surtout pas manquer – signée par la plume acerbe et saignante de Maurice-Edgar Coindreau, également brillant traducteur de cette œuvre. Il s’en donne à cœur-joie à propos des évangélistes qui ont toujours pullulé aux Etats-Unis :

« Il est à remarquer que, chez les femmes évangélistes tout spécialement, le démon de la chair s’éveille de bonne heure, non sans parfois troubler leur système nerveux. Mary Baker Eddy était hystérique dès son âge le plus tendre. Elle le resta jusqu’à sa mort. Crises de nerfs, convulsions, épilepsie ; catalepsie. Il fallait la calmer à grand renfort de morphine, à moins que quelque personne obligeante ne la prît dans ses bras et ne la berçât. Les bras d’homme étaient particulièrement efficaces. »