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Ecriture

Pourquoi il pleut des chats et des chiens ?, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 22 Mars 2017. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

La pluie a inondé nos vues. Le jour vient de se lever. Je l’aperçois à peine. Obstiné, je m’agrippe au sommeil qui m’entraîne jusqu’aux confins de mes origines lointaines. Je dors profondément. La voix stridente du muezzin appelle à la prière de l’aube ; elle sonne comme un rappel à l’ordre. Nos existences seraient-elles un éternel défi en sursis ?

As Salat khayroun mina nawm braille-t-il dans le micro. As Salat khayroun mina nawm ! crie-t-il encore.

Vraiment ? La prière est-elle meilleure que le sommeil ?

Il est temps de me lever, pourtant je dors encore !

Dehors, il pleut à verse. Le déluge s’est abattu sur nos demeures. Sans arrêt ! L’orage menace de gronder. Continuellement ! La météo prévoit une accalmie dans un futur proche. Momentanément !

Cinq poèmes, par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 20 Mars 2017. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

À main levée

Paysage assemblé, comme s’il tenait

entre pouce et index,

 

entre le gris du jour et l’ordre de la nuit,

l’avance et le sur-place – équivalentes pertes –,

 

entre dire et taire, avérés synonymes

à l’effraction d’épaisseurs qu’au passage

un aperçu commet

Hommage à Baudelaire IX - En toi, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Jeudi, 16 Mars 2017. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

En Toi

dans tes flancs ébahis, cachot dévergondé,

s’enlise mon forçat, des tonneaux débondés

sourd la férocité, trempée sous les aisselles

par les rues, Dieu soit loué, glissent mes hirondelles

déchausser nos désirs, envers et contre moi

si l’on pouvait gésir, une ou deux fois par mois

ta pluie saurait suffire à souffler mes effrois

si l’on pouvait gémir à dévoyer nos voix

sur mes flots élargis, nappes d’huile essentielle,

miroitent par tombeaux des petits bouts de ciel

Lui, Son Frère Céleste, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Lundi, 27 Février 2017. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

Deux mains fortes et vigoureuses me soulèvent par la mâchoire. Je vogue dans les cieux, au-dessus du lit du Grand Dieu. Je veux Le rencontrer, Lui parler, L’implorer, Lui demander sa bénédiction. Je traverse l’océan des nuages, confiant et heureux d’être là, dans les sphères célestes, parmi les anges de mon avenir. Une lumière vive éblouit ma vue. Sur le toit du Monde, un homme m’attend. Il me prend par la main. Il me conduit vers un endroit que lui seul connaît. Nous cheminons en silence. Je n’ai jamais été aussi heureux ! Je m’agrippe à lui ; je sers sa main, fort, très fort, si fort qu’il sursaute d’étonnement ; une surprise radieuse s’affiche sur son visage doux et resplendissant de beauté salutaire. Je veux faire un bout de chemin avec lui et redevenir Moi ! Je le connais cet homme. Je lui fais confiance. Cet être du mystère m’a donné la vie ; il me rendra le sourire ; il bercera mon envie de vivre et m’apprendra à avancer sur les chemins cahoteux de l’existence.

La lumière baisse ; l’obscurité se fait de plus en plus imposante. Cet homme illumine ma voie. Je marche sans peur, j’avance sans crainte ; tout rayonne autour de moi ! Je m’en vais suivre les poussières de fées que cet homme a parsemées sur mon chemin.

Hommage à Baudelaire VI - Baudelaire et les pauvres, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 24 Février 2017. , dans Ecriture, La Une CED

 

Comme Michel Déon, j’en viens à mieux aimer Baudelaire pour ses proses que pour ses poésies. Non que celles-ci soient déplaisantes à un titre ou à un autre, non, pas du tout, elles ont leur musique, leur rythmique soigneusement mesurée, leur beauté hiératique (y compris dans le sacrilège), un univers intérieur, des combats ouverts ou feutrés. Elles ont aussi un certain apprêt, comme on dit en lingerie, une tenue de cérémonie, parfois même ironiquement enfilée qui, chez lui, freine mon enthousiasme. Chez Valéry, l’apprêt est de même nature, mais d’une porcelaine plus cassante ; chez Mallarmé, c’est un empesage, une gangue dont on extrait des joyaux ; chez René Char, j’admire le courage de l’homme, mais non le phrasé plâtreux, dénué de toute musicalité, sans parler de cet esprit héraclitéen allié à un moralisme prêcheur et solennel. À l’opposé, les musiciens, Villon, Ronsard, Verlaine, Apollinaire, Aragon… – quoiqu’il arrive aussi à deux d’entre eux de monter en chaire ou sur l’estrade des juges. Ces considérations n’ont pas pour intention le dénigrement, mais seulement de proposer une échelle d’appréciation dans mon critère que je n’impose à personne, mais sur lequel j’invite à la réflexion.