Identification

Ecriture

Hommage à Baudelaire IV - Des histoires dans la famille Baudelaire, par Charles Duttine

Ecrit par Charles Duttine , le Jeudi, 09 Février 2017. , dans Ecriture, La Une CED

On peut s’aventurer dans le 14ème arrondissement et s’égarer dans la rue Froidevaux, cette rue qui longe le cimetière Montparnasse et dont le nom seul fait froid dans le dos. On peut alors, d’une porte dérobée, s’engager dans les allées du cimetière, au milieu de tous les caveaux. Une flânerie dans la sixième division deuxième rangée nous mènera immanquablement sur la tombe de Baudelaire où chacun pourra déposer un petit hommage, petit billet écrit ou simple caillou.

Que découvrira-t-on ? Une modeste tombe où est enterré Aupick, mort en 1857, le beau-père du poète. Tous les titres de ce personnage sont généreusement inscrits dans la pierre « général, sénateur, ambassadeur, grand officier de la légion d’honneur ». A croire qu’il est l’unique figure importante enterrée là. Seules quelques lignes indiquent la présence de Charles Baudelaire. Aucune indication qu’il fut poète, simplement est-il présenté comme le beau-fils du général. Puis plusieurs lignes gravées pour sa mère. Quand on sait les relations difficiles entre Charles Baudelaire et son beau-père, on se sent quelque peu malheureux. Et on se dit qu’ils sont là, l’un tout contre l’autre, pour l’éternité. On aurait aimé une proximité différente pour notre poète et qu’il ait d’autre compagnonnage. Immanquablement reviennent en mémoire ces vers :

Les Travaux et les Jours (extraits 2), par Ivanne Rialland

Ecrit par Ivanne Rialland , le Mercredi, 08 Février 2017. , dans Ecriture, La Une CED, Bonnes feuilles

 

La mère


Dans la nuit précoce de l’hiver, assise haut sur la roue du bus surchauffé, elle longe la Seine, les yeux plongés dans les lumières scintillantes des réverbères. Elle brinquebale bientôt sur les pavés du Louvre et débouche, à travers la galerie obscure, dans la rue de Rivoli constellée de boutiques éclairées a giorno devant lesquelles les silhouettes des passants font des éclipses brèves. À peine ralentie par les feux rouges, elle poursuit sa course trop rapide vers l’Opéra, où elle devra renoncer à cette escapade discrète, minutes illuminées prises sur le temps quotidien, pour descendre dans le métro et retrouver ses laisses habituelles.

Hommage à Baudelaire II - Solitude, par Pierrette Epsztein

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Jeudi, 02 Février 2017. , dans Ecriture, La Une CED

 

Si souvent seule. Solitude désirée quand on ne la connaissait que de très loin. Solitude détestée dans la répétition quotidienne. Il est tard. Nuit d’insomnie dans le silence épais. Une voiture roule dans une éclaboussure. Il est si tard, le sommeil fuit. On se retrouve avec soi, on soliloque. Le temps libre est un luxe parfois pesant. Le silence est un luxe qu’on aspire à briser d’un éclat de rire partagé. Les journées et les nuits s’étirent comme une ombre mortelle dont on ne verra jamais la fin sauf à en finir. Tentation qu’on rejettera par lâcheté et par curiosité du nouveau de demain.

Attraper les infimes riens qui jalonnent aujourd’hui. Avoir déjeuné avec le son ami de la radio (préférer écouter les sottises souvent débitées au risque du ressassement). S’être obligée au maquillage (ne pas céder à la tentation de ne plus supporter son image). Sortir de chez soi emmitouflée pour subvenir au quotidien (plaisir des vitrines joyeuses, de l’agitation pourtant si vaine). Avoir dit bonjour à la gardienne (même si chacune de ses phrases est une offense au bon sens). Avoir composé plusieurs numéros de téléphone sans parvenir à entendre une voix amie (pourquoi les gens ne prennent-ils même plus des nouvelles, ne parlons pas de s’écrire). Chacun s’enferme dans sa bulle. Peur de ce qui ferait effraction.

Dit de lieux-à-mieux-dire (9), Dit de lieux-dits (10), Post-Dictum, par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 09 Janvier 2017. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

Dit de lieux-à-mieux-dire (9)

 

Voici l’après-midi, la redescente, le retour. Que la mélancolie nous laisse non amers ! S’il est un temps pour les envols, que celui-ci, pour la posée dans la leçon salée-saumâtre des choses, soit. Au lieu de se griser de lieux trop chers, qu’il y ait lieu de remercier les rêves en accueillant pour legs leur semaison. Voici que revenir au monde intermédiaire vibrant de mille feux et frappé de lourdeurs fait incliner le front devant la somme de l’existant. Fait rassembler l’éventail des topos, les enchanteurs et les médiocres, les disgraciés aussi, dans un regard d’attachement.

Pour l’envers de ces lieux, pour leur poids d’ombre s’ils en souffrent, un persistant sourire ! Qui n’en a pas connu ? Emblèmes de l’ennui, conjuration d’impasses, entrelacs d’usure, places juxtaposées, dédales de froideur à transir l’énergie de partance, ô repoussoirs vers le Beau impossible à bannir !

Dit de lieux-dits (VIII), par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Mardi, 03 Janvier 2017. , dans Ecriture, Ecrits suivis, Création poétique, La Une CED

 

VIII

 

 

Ces lieux parmi lesquels….

Pourquoi, C’était un soir, à Passeprise ou Éprigest, dans les récits,  entremêler des lieux répertoriés et d’autres de fiction ?

Infuser des inventions  et, revenant plus tard des Loings-Sur-Muir vraisemblables sous forme de décors Sa voix, soudain, lui rappela Morpeyres toponymiques peut aider à entrer dans la trame narrative.

Aux Cirtels, quand il avait sombré dans le silence