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Chroniques régulières

L’Equipe raconte l’Equipe, 70 ans de passion, Gérard Ernault et Les Anciens de l’Equipe, par Jean Durry

Ecrit par Jean Durry , le Mardi, 17 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

L’Equipe raconte l’Equipe, 7 ans de passion, Gérard Ernault et Les Anciens de l’Equipe, Robert Laffont, octobre 2015, 352 pages, 29 €

 

Remarquable.

Qui, chercheur ou curieux, s’intéressera en profondeur à l’histoire de la Presse, ne trouvera guère de monographie comparable à cette rétrospective des 70 ans de parcours du quotidien sportif « L’Equipe » depuis son premier numéro, le 28 février 1946, rétrospective tracée sous l’égide de l’Association des Anciens du journal et de son Président Gérard Ernault. Entre prologue et épilogue, ces sept décennies sont découpées en douze épisodes de quelques années et environ 25 pages chacun, scindés selon les transformations et les mutations successives. Les – nombreux – rédacteurs de chacun des textes ont personnellement connu la plupart des premiers protagonistes ou furent eux-mêmes les acteurs des péripéties qu’ils rappellent ou font découvrir.

A propos d'Enfilades, Nouvelles de François Marchand, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 11 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Enfilades, Nouvelles, François Marchand, éd. du Rocher, avril 2016, 159 pages, 15,90 €

 

« Il faut se méfier des idées. Souvent, on ne s’en aperçoit pas tout de suite, mais elles se révèlent mauvaises à l’usage »

François Marchand

 

Un recueil de six nouvelles – genre plutôt dédaigné par la critique installée –, toutes sous-tendues par une pensée détachée des conformismes de l’opinion, libre donc, s’encombrant peu des dogmes de la pensée correcte et calibrée de notre temps. On ne s’étonnera pas si avec un tel bagage, son auteur, un jeune homme qui n’a pas froid aux yeux, n’est pas celui qu’on célèbrera dans l’unanimité du rire. Il le mériterait mille fois, pourtant.

Les Lundis en Coulisse ou Lire le Théâtre, par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 10 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Le lundi, les gens de théâtre font relâche ; ils peuvent ainsi appréhender autrement et ailleurs leur travail. Ainsi en 2002, Gislaine Drahy du Théâtre Narration à Lyon lance la belle idée des Lundis en Coulisse, reprise par François Rancillac au Théâtre de l’Aquarium (Cartoucherie de Vincennes), à Dijon et en Belgique.

Un lundi par mois donc, des comédiens, metteurs en scène se rencontrent pour une journée autour d’un hôte (auteur, éditeur, critique, membre d’un comité de lecture…) qui leur soumet un choix de pièces contemporaines qu’ils vont s’approprier en première lecture. Le protocole met en place selon les textes (distribués ou non distribués) un processus de lecture faisant correspondre comédiens et rôles ou voix multiples, parfois interchangeables, très présentes dans les écritures contemporaines. Ainsi les professionnels se rencontrent-ils hors de leur compagnie, se retrouvent, « s’expérimentent » autour d’œuvres d’une très grande diversité de forme et de propos.

Journal de lecture du Don Quichotte en la Pléiade (8) - Du simulacre à la fiction

Ecrit par Marc Ossorguine , le Samedi, 07 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

Au moment où il écrit cette « page » de journal, le journalier voit s’approcher le jour de la Sant Jordi, la fête catalane qui est aussi fête mondiale du livre et encore plus, l’anniversaire de la disparition de notre auteur, père de Sancho et de son maître. Voilà quatre siècles qu’ils tracent leur chemin dans nos imaginaires littéraires, devenant plus réels que bien des personnages réels que nous croisons au quotidien. Sans éclats, sans violence, ils se sont installés en nous, toujours prêts à nous répondre ou à nous surprendre au milieu de notre quotidien, de nos conversations ou de nos rêveries. Il peut parfois nous arriver de les oublier, de les perdre de vue dans le brouhaha et la noise qui trop souvent nous submergent, mais ils sont toujours là, ombres ou silhouettes qui ont l’éternelle patience de nous attendre, acceptant nos errances et nos hésitations, sans rien nous reprocher…

De fait, d’autres ces derniers temps sont parvenus à parler plus fort et à s’imposer, à s’interposer, éloignant le lecteur trop compulsif de leur pas et de leurs aventures. Mais comme ils sont de ceux qui ne disparaissent pas, nous savons les retrouver à peu de chose près à l’endroit où nos chemins se sont pour un temps séparés. Alors nous hâtons le pas sur les sentiers d’encre et de papier, impatients de les retrouver, et accordant à nouveau notre souffle de lecteur au rythme de leurs paroles, de leur chevauchée et de leurs aventures.

Assia Djebbar peut encore vivre si on le veut, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mardi, 03 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Chouyoukhs contre écrivains. Imams contre livres. Fatwas contre fictions. La fin du monde contre le monde. La mort contre le conte.

Le pays a choisi, un peu, parfois, souvent. D’un côté les écrivains, chassés parfois, morts tellement de fois, exilés, forcés, réduits ou transformés en caricatures d’eux-mêmes ; de l’autre la montée triomphante et dopée de ces armées de « Savants » qui tuent le monde par la langue, salissent la vie et transforment une religion en sexologie de malades.

D’un côté l’écriture qui cherche du sens sans tuer l’homme, restitue la dignité, l’énigme ou la gravité, de l’autre ceux qui veulent tuer la femme, la liberté, la promenade et le corps et le sens. Le pays, entre le gouffre et le roman, le rite et la rature, un livre et tous les autres livres. Question de fond : le pays a-t-il besoin de ses écrivains ? Presque pas.

A quoi sert un écrivain dans un pays où la fiction n’est pas tolérée ? Où la fiction est sommée ou soupçonnée ? Où l’imaginaire n’est pas un droit mais le diable ?