Elle naît comme toutes les autres filles aux quatre coins du monde. Belle. Ange. Pleine de rêves. Fascinée par les jouets. Comment l’ange-fille se métamorphose-t-elle en diable, dans le monde arabo-musulman ?
La fille musulmane naît encerclée par des centaines de vigiles. Toutes sortes de vigiles. Ils sont dans la langue. Dans la morale. Dans la rue. Dans le regard. Dans le hadith. Dans des fatwas perverses.
Elle est née condamnée. Elle est la faute-suprême. Elle est l’erreur-tentation. Elle est la trahison-possible. Elle est la fornication-attendue. Elle est le serpent dans la poche. Elle est la malédiction-retardée.
Dès que la fillette met le pied dans la rue, le regard entre les pieds, elle devient une bombe sexuelle qui menace la galaxie tribale. Dès qu’elle commence à se regarder dans la glace, elle devient la sœur du Satan, « chitane », qui dérange les ablutions des prieurs. Dès qu’elle s’assoit sur le banc d’école, elle est soupçonnée de semeuse de chaos ! Dès qu’elle fait son premier pas sur un talon, elle menace l’équilibre de la terre dans son parcours sur l’orbite habituelle, et donc, elle est exclue de l’espace des anges.