Un monde en noir
J’ai reçu ce livre il y a déjà un certain temps, et il est arrivé chez moi comme une sorte de point d’orgue à une suite de lectures qui m’ont occupé longuement. Et cet ouvrage, très désenchanté, plein de noirceur et de morbidité, a été un moment fort. J’avais à l’esprit, au fur et à mesure que je poursuivais ce livre, de le rapprocher du Soleil et l’acier de Mishima. En effet, le propos de cet essai sur l’art d’écrire, prend pour principe la puissance solaire, et jette l’opprobre sur le caractère volontairement lunaire et passif des images du background de l’écrivain. Cependant, on sait comment Mishima a terminé sa vie, et comment le seppuku final est resté dans les mémoires. Il y a donc dans cet « acier et ce soleil » une force noire et désespérée.
Mythologie personnelle s’appuie sur quatre grandes questions, dont la plus réussie, à mon goût, est celle qui traite du suicide. Car on y voit Christophe Esnault aux prises avec un monde dont la seule issue possible est le désespoir, comme forme de sentiment vital. On sait que l’angoisse est une espèce de poison autant qu’une émotion intérieure qui transmet des états d’âme, et en ce sens est un recours pour l’homme.