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Chroniques régulières

Le Cosmos portatif de trois kamikazes algériens, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mardi, 16 Mai 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

 

« Ils portaient des ceintures d’explosifs prêtes à l’utilisation ». C’est le titre d’un journal sur trois terroristes abattus hier. Où ça ? Chez nous. On relit l’information de gauche à droite, puis de droite à gauche, puis on se range sur la chaussée et on s’interroge : quelle est la forme exacte du cerveau d’un Algérien qui veut s’exploser ici pendant qu’on explose des Palestiniens en Palestine ? C’est quoi sont but dans la vie par sa mort ? Est-ce qu’il regarde la télévision ? Lit-il les journaux ? Va-t-il au café pour échanger ses explications du cosmos avec ses connaissances ? Personne ne sait : pendant que les pays arabes promènent leurs Arabes de rue en rue, d’autres poursuivent mécaniquement leurs cahiers des charges d’attentats sans mise à jour idéologique. C’est la preuve que l’actualité internationale ne tue pas l’actualité nationale, mais seulement les Palestiniens.

Proust, par Matthieu Gosztola

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 13 Mai 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

« [J]e me couchais au long d’elle, je prenais sa taille d’un de mes bras, je posais mes lèvres sur sa joue et sur son cœur ; puis, sur toutes les parties de son corps, posais ma seule main restée libre et qui était soulevée aussi, comme les perles, par la respiration d’Albertine ; moi-même, j’étais déplacé légèrement par son mouvement régulier : je m’étais embarqué sur le sommeil d’Albertine. Parfois, il me faisait goûter un plaisir moins pur. Je n’avais pour cela besoin de nul mouvement, je faisais pendre ma jambe contre la sienne, comme une rame qu’on laisse traîner et à laquelle on imprime de temps à autre une oscillation légère, pareille au battement intermittent de l’aile qu’ont les oiseaux qui dorment en l’air. Je choisissais pour la regarder cette face de son visage qu’on ne voyait jamais, et qui était si belle » (La Prisonnière).

Proust s’attache à décrire l’humain. L’humain non comme proche, non comme frère, non comme sœur, non comme amie ou amante, mais comme monde, singulier, ayant le visage – peu amène ou amène, composé ou audacieux dans son relâchement – de l’altérité. Oui, l’humain est cette faible musique aux nuances inapprivoisées, pulsation – rendant le son d’une conque marine – née d’un cœur lui-même né des contrées ombreuses, chahutées, du voyage.

Carnets d’un fou - XLIX, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 19 Avril 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

« Quand on parle à quelqu’un d’argent, son visage change, et qu’y lit-on ? L’inquiétude. Je l’ai remarqué cent fois. On dirait qu’on touche aux sources mêmes de la vie » (Julien Green, Journal, 10 nov. 1967)

 

#. Menus amuse-gueules ou l’apéritif. Ce février 17 démarre en coup de vent.

§. Le chant du rossignol. La loi anticonstitutionnelle portée par Mme Rossignol, s’opposant à ma liberté de penser et de parler sur une seule question, mais essentielle – principe de vie ou principe de mort ? –, et consistant à ne m’autoriser que la seule approbation de la mort, vient d’être votée par l’immense majorité de nos députés, gauche, centre et droite réunis. On peut, avec eux, être assuré de la lâcheté la plus abjecte, au nom de leur réélection sous le masque du progressisme et de la défense des droits des femmes. Le « texte » est maintenant devant le Sénat, où la même hypocrite démagogie produira les mêmes effets. Il sera entériné, puis adopté par les deux chambres. Pots de chambre ! Chante Rossignol, chante !…

L’Arabe poussé à être kamikaze ou à n'être rien, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Vendredi, 14 Avril 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Finalement le choix de la « rue arabe », ce long boulevard des pas perdus, est terrible : retour hystérique aux « Allah Ouakbar » rageurs ou silencieuse analyse des impuissances en cascade depuis la Nebka et jusqu’à la pendaison de Saddam. C’est-à-dire soit la barbe, soit la télécommande. Et ce fragile équilibre policier que les régimes arabes ont cru un moment avoir réussi en verrouillant les expressions et en assimilant les islamistes soft, ce fragile équilibre vient de « casser » pour imposer ce que l’on redoute le plus dans la planète d’Allah : le retour du politique malgré les polices et les bureaucraties. Pour cette fois-ci, les assassins d’Israël ont réussi à saper ce que ces mêmes régimes ont mis des années à construire : le statu quo entre eux et les islamistes, en évacuant les démocrates et tous ceux qui en appellent à la démocratie. Encore une fois, c’est la radicalisation qui nous reste pour exprimer les colères, et les courants forts islamistes doivent aujourd’hui jubiler, qu’ont réussi à leur offrir les opinions arabes sur un plateau, là où on le leur a refusé par les urnes et les partis traditionnels.

Mondes parallèles, Imbert, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 05 Avril 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Mondes parallèles, Imbert (Nouvelles), 7 écrit, Éditions Paris, 2017, 284 pages, 24 €

(www.imprimerieclip.fr / contact@imprimerieclip.fr)

 

L’Œil de la mouche

 

« Chez nous, ce conflit s’était soldé par la défaite totale de la tradition et la généralisation planétaire de l’homme minimum. Un homme réduit à ses capacités de consommation. Un homme ayant la capacité de tout faire et aucune vraie raison de faire quoi que ce soit », Imbert (Raskar)