Au commencement étaient les Berbères. Il y avait une terre et les enfants de cette terre. Une langue, des mythes, des femmes, un Dieu et des oliviers. Et le rêve habitait le cœur des chansons.
Et par un matin, des envahisseurs cagoulés se sont pointés à l’horizon. Violeurs des rêves. Ils parlaient une autre langue et dans leur bagage un autre Dieu bien emballé. La guerre ne compte pas ses morts. Celui qui est vivant est celui qui ne perd pas sa langue. Convertis à la foi chrétienne, de gré ou de force, les enfants du commencement n’ont pas perdu leur langue ni leurs mythes. La Ghriba synagogue de l’île de Djerba, Tunisie, témoigne d’une autre foi. Un témoin qui dit la pluralité du Ciel.
Les premiers envahisseurs se sont retirés, d’autres leur ont succédé. Et les enfants du commencement n’ont pas perdu la mémoire ni l’amour de l’olivier. Chaque envahisseur se voit le maître du lieu et le sauveur du peuple vis-à-vis du Dieu et de l’Histoire !
Les Phéniciens. Les Romains. Les Vandales. Les Byzantins…