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Articles taggés avec: Thireau Philippe

Le Roman retrouvé, Alain Santacreu (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Jeudi, 27 Mars 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Tinbad

Le Roman retrouvé, Alain Santacreu, Tinbad, 2024, 370 pages, 25 € Edition: Tinbad

 

Ce sont les regardeurs

Qui font les tableaux

Marcel Duchamp

 

Le Roman retrouvé, autrement connu des lecteurs égarés en terra incognita sous le titre Opéra Palas, se conjugue en hébreu, savoir vingt-deux lettres et leurs variantes finales. Alphabet sacré soumis au narrateur par Palas, son double révélé en Bourgogne étrange par Julius Wood au Bleu Eyes Bar. Lieu mal famé qui nous fait penser (un peu) au Titty Twister du film From Dusk till Dawn de Robert Rodriguez dans la main de Quentin Tarantino. Alphabet découvert lettre à lettre au fil d’une errance mystico-philosophique et dont la lettre fondatrice et mortifère sera connue à l’heure ultime.

En roue libre, Tristan Felix (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Jeudi, 13 Février 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Correspondance, Tarmac Editions

En roue libre, Tristan Felix, Éditions Tarmac, avril 2024, 70 pages, 10 € . Ecrivain(s): Tristan Felix Edition: Tarmac Editions

Tu peux me répondre

À n’importe quelle adresse

Car le sens s’achemine

Par des voies qui nous échappent

Tristan Felix

Philippe Sollers glisse dans un entretien (1) que « Dada, c’est le triomphe du non-sens opposé au sens falsifié ». Dans le mille ! Tristan Felix, écrivain, clown magnifique, conteuse, s’adresse au monde vertical dans douze lettres décapantes, guillotinées, dadaïstes, lettres expédiées pour la plupart aux instances de la rapidité, de la fonctionnalité, ces instances bouffies qui exigent du quidam qui ose vivre encore, comble de la résistance, de se transformer en e-quidam – vérité algorithmique oblige.

Journal du Coureur, Jean-Claude Hauc (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Vendredi, 17 Janvier 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Tinbad

Journal du Coureur, Jean-Claude Hauc, éditions Tinbad, novembre 2024, 74 pages, 14 € Edition: Tinbad

 

Deux autres, juste à côté, sont enlacés

Sur une pierre jaunâtre.

Il lui pince la chair potelée du dos en disant : « Eh, petite ».

Et elle le pince à son tour (…)

Sur les pauvres voix, sur la pauvre petite plage,

L’orage jette une ombre légère, blanchâtre. Ici finit l’Italie,

finit l’été.

Pier Paolo Pasolini

La Longue Route de Sable

L’Histoire Splendide, Guillaume Basquin (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Vendredi, 03 Mai 2024. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

L’Histoire Splendide, Guillaume Basquin, éditions Tinbad, 2022, 341 pages, 23 €

 

Le poète se fait voyant par un long,

Immense et raisonné dérèglement de tous les sens.

Arthur Rimbaud

 

Pas de bonheur plus grand que commencer la lecture d’un livre qui place immédiatement le foutre au centre de tout. I-Au commencement. L’advenue au monde est immaculée, issue du souffle de l’ange Gabriel ensemençant l’oreille de Marie sainte. Verbe avant naissance. Ainsi le verbe est foutre. L’Histoire splendide de Guillaume Basquin, Éditions Tinbad, est donc d’abord l’histoire tragique de l’enfantement du monde (et suites pénibles).

Un arrière-goût de rat, Jean-Claude Hauc (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Mercredi, 10 Mai 2023. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Tinbad

Un arrière-goût de rat, Jean-Claude Hauc, éd. Tinbad, novembre 2021, 170 pages, 18 €

 

Écrire est criminel. De quel droit l’écrivain fouaille-t-il la page blanche de son écriture, la souille-t-il de son encre ? Une encre à la fois principe éjaculateur et projection de l’inconscient. Jean-Claude Hauc, laudateur et bon spécialiste de Casanova, nous embarque dans l’histoire de la vie en la mort annoncée.

Ouvrage crépusculaire entend-on dire à propos de ce journal/roman d’un enseignant/écrivain, qui loin de se retourner sur son passé (seulement un peu) affronte le présent, devrait-on dire l’étreint ; comme il étreint ses belles élèves damnées. Crépusculaire, certes, mais si l’on invoque facilement le crépuscule du soir, celui que beaucoup pensent unique, celui du matin allume le jour tragique condamné à mourir. La petite lueur rose blafarde. Celle de Baudelaire dans son poème Le Crépuscule du matin :

… Et l’homme est las d’écrire et la femme d’aimer.

Au matin de tout, la partie est jouée. Le soir n’est qu’une étape convenue.