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Recensions

Bonita Avenue, Peter Buwalda

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 12 Mars 2013. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Pays nordiques, Roman, Actes Sud

Bonita Avenue, traduit du néerlandais par Arlette Ounanian Février 2013, 514 p. 23,80 € . Ecrivain(s): Peter Buwalda Edition: Actes Sud

 

Sigerius a été l’un des meilleurs judokas des Pays-Bas. C’est aussi un intellectuel, un mathématicien de génie qui a reçu le prix Fields, l’équivalent du Prix Nobel pour les mathématiques. Il est « le scientifique préféré des Néerlandais ». Il devient le recteur d’une université et, bientôt, c’est à des responsabilités gouvernementales qu’il pourrait être appelé.

C’est ainsi qu’Aaron présente celui qui fut son beau-père. Son beau-père, mais néanmoins ami avec lequel il partage l’amour du judo – les deux hommes s’entraînent ensemble plusieurs fois par semaine –, mais aussi celui du jazz.

Aujourd’hui, Aaron ne va pas bien. Pour le plus grand monde, il est même un « fou patenté ». Il est psychotique.

« D’après son médecin traitant, c’était un patient qui reconnaissait et admettait son mal – ce qui signifiait qu’il avalait ses capsules de son plein gré –, et donc, jugé apte à vivre de manière autonome. Mais il ne fallait pas lui en demander davantage. Il était absolument dépourvu d’ambition. Son mot d’ordre désormais était “éviter”, éviter les excitations, éviter les tensions, éviter tout ce qui pourrait le pousser à ne plus éviter ».

Vampires, cartable et poésie, Sébastien Joanniez

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 11 Mars 2013. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Jeunesse, Le Rouergue

Vampires, cartable et poésie, janvier 2013, 76 p. 7 € . Ecrivain(s): Sébastien Joanniez Edition: Le Rouergue

 

« Quand tu dors

(mais tu ne le sais pas)

tu deviens

le quartier général

des papillons »

 

Armand le Poète

Mes plus beaux poèmes d’amour

Chat sauvage en chute libre, Mudrooroo

Ecrit par Yann Suty , le Samedi, 09 Mars 2013. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Océanie, Asphalte éditions

Chat sauvage en chute libre (Wild cat falling), traduit de l’anglais (Australie) par Christian Séruzier, 172 p. 16 € . Ecrivain(s): Mudrooroo Edition: Asphalte éditions

 

Un livre comme un mouvement circulaire. Le début sera la fin. La fin sera un nouveau début. Il n’y a aucun suspense. On sait déjà comment l’histoire va se terminer, comment elle ne peut que se terminer. La « chute libre » du titre français l’indique. Une fois qu’on est tombé, on ne peut plus se rattraper.

Et celui qui ne se rattrapera pas – ce chat sauvage – n’a pas de nom. Ou c’est l’auteur du livre, Mudrooroo. Il a dix-neuf ans, il sort de prison après y avoir passé dix-huit mois. Il sort de prison et il sait qu’il va y retourner. Il va y retourner parce qu’il ne peut qu’y retourner. Pourquoi ? Parce qu’il vit dans l’Australie des années 60 et qu’il est aborigène. Même s’il ne l’est qu’en partie, il est quarteron, le fruit d’une métisse et d’un blanc. Mais il est trop foncé, trop « sauvage », pour un pays qui n’a pas encore réussi à exorciser ses démons, à assumer ses origines sanguinaires, à faire la paix avec sa conscience tout autant qu’avec une population qui a été exterminée pour que des colons blancs puissent prendre leur place.

Les occupations, Côme Martin-Karl

Ecrit par Stéphane Bret , le Samedi, 09 Mars 2013. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Jean-Claude Lattès

Les occupations, février 2013, 208 pages, 17 € . Ecrivain(s): Côme Martin-Karl Edition: Jean-Claude Lattès

 

 

Les conduites de nos ancêtres pèsent-elles sur nos vies et nos actes quotidiens ? Peut-on les corriger a posteriori ? C’est à cette question d’une actualité quasi permanente que se consacre Côme Martin-Karl dans son premier roman Les occupations. L’auteur joue d’entrée sur le caractère polysémique du mot occupation. Celui-ci désigne une activité, et aussi une période sombre de notre histoire nationale. Dans la langue anglaise, il signifie « profession ».

Deux personnages charpentent le roman : Marcel Miquelon, qui est un gratte-papier subalterne au service de la Propagandastaffel durant l’Occupation. Il est chargé de lire tout ce qui paraît, de le faire reformuler par les candidats à la publication, ou de prescrire purement et simplement l’interdiction des œuvres incriminées.

Hideyoshi seigneur singe, Shiba Ryôtarô

Ecrit par Victoire NGuyen , le Vendredi, 08 Mars 2013. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Japon, Philippe Picquier

Hideyoshi seigneur singe, traduit du japonais par Yoko Kawada, Sim et Sylvain Chupin, Collection Picquier Poche, 814 p. 12,20 € . Ecrivain(s): Shiba Ryôtarô Edition: Philippe Picquier

 

C’était de la comédie

 

Il est indéniable que Shiba Ryôtarô livre ici une œuvre littéraire de très haute facture. L’épaisseur du roman ne doit pas dérouter le lecteur car l’auteur conjugue à merveille l’érudition et le roman d’aventures. En effet, Hideyoshi seigneur singe n’est pas seulement un roman biographique retraçant la vie et l’œuvre politique de l’un des trois plus grands daimyôs que le Japon ait connu. Il est aussi un roman d’aventures car le lecteur suit Nobunaga, le maître de Hideyoshi et Hideyoshi lui-même dans nombre de batailles. La description est un des genres dominants dans ce roman. Elle est tour à tour épique et tragique lorsqu’elle décrit par exemple la mort de Nobunaga. L’alternance de ces deux tonalités donne de la vigueur et de la force au récit l’apparentant soit aux chansons de geste occidentales soit aux dits chers à la littérature japonaise. En effet, certains passages ramènent le lecteur vers des chapitres du Dit du Genji.