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Nouvelles

Corps de fille, corps de femme, Collectif (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 24 Mars 2023. , dans Nouvelles, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

Corps de fille, corps de femme, Collectif, Voix d’écrivaines francophones, en partenariat avec le PEP, éd. des femmes Antoinette Fouque, mars 2023, 192 pages, 15 € Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

 

La fabrication du corps

Cet ouvrage collectif renferme quinze textes d’autrices francophones, ayant pour sujet le corps féminin, envisagé comme véhicule de fantasmes, soumis à des dressages et des présupposés archaïques et contraignants, corps sous tutelle. Les questions de l’identité sociale et de l’identité sexuelles sont posées par des romancières, universitaires, poétesses et essayistes, regroupées au sein du Parlement des écrivaines francophones (PEP), qui ont chacune rendu une nouvelle courte au sujet de la fabrication de la féminité : Marie-Rose Abomo-Maurin ; Emna Belhaj Yahia ; Anissa Bellefqih ; Sophie Bessis ; Bettina de Cosnac ; Suzanne Dracius ; Alicia Dujovne Ortiz ; Sedef Ecer ; Lise Gauvin ; Viktor Lazlo ; Sylvie Le Clech ; Danielle Michel-Chich ; Madeleine Monette ; Cécile Oumhani ; Fawzia Zouari.

La Vie secrète de Walter Mitty, James Thurber (par Mona)

Ecrit par Mona , le Mercredi, 08 Mars 2023. , dans Nouvelles, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Robert Laffont

La Vie secrète de Walter Mitty, James Thurber, Robert Laffont, 2019, trad. anglais, Christiane Potesta, Claude Dalla Torre, 272 pages, 9 € Edition: Robert Laffont

 

Le sourire de James Thurber

Lire ou relire les nouvelles et les fables de James Thurber, l’un des plus grands humoristes américains du vingtième siècle assez méconnu en France, c’est savourer une liberté de pensée cinglante qui tourne en dérision les valeurs de l’Amérique puritaine et de la pensée positive. James Thurber invente des antihéros décalés dans un monde cruel et c’est toujours avec un brin de tendresse qu’il narre leurs aventures pathétiques. Natif d’une petite ville de l’Ohio, l’écrivain dépressif et alcoolique s’est inspiré de son expérience dans l’Amérique profonde pour mettre en scène des mégères castratrices et de doux rêveurs timides à l’instar du fameux Walter Mitty dont le sourire final, « invaincu, énigmatique jusqu’à la mort » reste inoubliable. Farouche individualiste, inquiet face à la modernité, l’humoriste méfiant à l’égard de toute emprise collective fait l’éloge de la fantaisie seule capable de libérer l’homme de toute forme de système y compris littéraire. Doué d’un sens aigu de la parodie, l’écrivain se moque des clichés avec une ironie caustique.

Les 250 plus grands romans selon La Cause Littéraire

Ecrit par La Rédaction , le Vendredi, 27 Janvier 2023. , dans Nouvelles, Les Livres, La Une Livres, Roman, En Vitrine, Cette semaine


La Cause Littéraire vous présente sa liste des 250 plus grands romans du monde. Mille mercis aux rédacteurs et aux membres du Club Facebook des amis de La Cause Littéraire qui ont participé à ce choix (87 participants).

Ordre ascendant, du 250ème au 1er.

 

250. La maison d’âpre-vent, Charles Dickens

249. 14, Jean Echenoz

248. Un pont sur la Drina, Ivo Andric

247. Le baron perché, Italo Calvino

246. La lettre écarlate, Nathaniel Hawthorne

245. Notre-Dame de Paris, Victor Hugo

Le Corps de l’âme. Nouveaux récits, Ludmila Oulitskaïa (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Jeudi, 19 Janvier 2023. , dans Nouvelles, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Russie, Gallimard, En Vitrine

Ludmila Oulitskaïa, Le Corps de l’âme. Nouveaux récits, traduit du russe par Sophie Benech, Paris, Gallimard, 2022, 206 pages, 18, 50 €. . Ecrivain(s): Ludmila Oulitskaïa Edition: Gallimard

 

Le nom de Ludmila Oulitskaïa figurait sur la liste informelle établie par les parieurs anglais avant l’attribution du Prix Nobel de littérature 2022. Elle eût fait une lauréate très estimable, mais c’était oublier l’aversion séculaire des Suédois pour ce qui vient de Russie. On est désolé (pour l’Académie Nobel) de rappeler que les premiers lauréats de son Prix furent des auteurs aussi indispensables que Sully-Prudhomme, Theodor Mommsen, José de Echegaray, Bjørnstjerne Bjørnson, Rudolf Eucken et Paul Heyse, tout cela parce qu’il ne fallait surtout pas l’attribuer au plus grand écrivain alors vivant, Léon Tolstoï, qui présentait le tort irréparable d’être aussi russe qu’on peut l’être. Sa mort en 1910 ne changea rien. Bounine et Pasternak n’obtinrent la récompense suédoise en 1933 et 1958 que parce qu’ils furent, le premier apatride, le second en délicatesse avec les autorités soviétiques. Tout cela pour dire que Ludmila Oulitskaïa est, elle aussi, un grand écrivain et son recueil de nouvelles en apporte une preuve supplémentaire.

Winesburg-en-Ohio, Sherwood Anderson (par Jacques Desrosiers)

Ecrit par Jacques Desrosiers , le Jeudi, 05 Janvier 2023. , dans Nouvelles, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, USA, Folio (Gallimard)

Winesburg-en-Ohio, Sherwood Anderson, Gallimard, Coll. L’imaginaire, 1961, 2010, trad. anglais (USA) Marguerite Gay, 322 pages, 11,90 €

 

J’avais déjà lu quelques nouvelles de Sherwood Anderson (1876-1941) dans des anthologies de short stories américaines, où il brille souvent par sa présence. Son écriture m’a toujours semblé manquer de relief, une langue ordinaire non pas blanche mais coulée dans une syntaxe simple et parfois relâchée, avec la petite musique pressée de la langue qu’on parle quand on raconte, sans s’embarrasser de fioritures. En lisant enfin les vingt-deux nouvelles de Winesburg-en-Ohio, son œuvre la plus célèbre, je me rends compte à quel point sa plume est puissante, et nuancée malgré les redites car chacune de ces nouvelles donne l’impression d’avoir été écrite en une séance.

Le grotesque et la cruauté ne manquent pas dans Winesburg, où il appelle d’ailleurs ses personnages des grotesques, sorte d’écorchés vifs, à l’exception de George Willard, le jeune journaliste de la gazette locale (« A.P. Wringlet a reçu un assortiment de chapeaux de paille. Ed Byerbaum et Tom Marshall étaient à Cleveland vendredi, etc. »). Willard est au centre du livre et revient dans plusieurs nouvelles.