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Les Livres

Histoire, Claude Simon

Ecrit par Frédéric Aribit , le Mardi, 10 Septembre 2013. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Les éditions de Minuit

Histoire, février 2013, 424 pages, 9,50 € . Ecrivain(s): Claude Simon Edition: Les éditions de Minuit

 

Publié en 1967 et aussitôt couronné par le Prix Médicis, Histoire de Claude Simon vient d’être réédité par les éditions de Minuit dans leur collection Double. Histoire ? Majuscule ? Minuscule ? Singulière ou plurielles ? Le titre, qui pourrait passer pour un pléonasme dans la grande catégorie littéraire du roman, a au contraire chez Claude Simon tout d’une antiphrase.

Quelle « histoire », donc ? Le livre entrecroise, télescope en effet plusieurs époques, plusieurs lieux, plusieurs micro-récits qui s’interpénètrent, se parasitent les uns les autres. Ce sont autant de scènes fondatrices, traumatiques ou symboliques, que l’écriture mêle ou démêle, prend, perd puis retrouve, en une logorrhée magistrale, un étourdissant continuum de mots que vient à peine interrompre parfois, de loin en loin, une ponctuation minimale. On y repère, disséminés dans cette pâte verbale qui entend coller au plus près du flux de conscience, des moments de la guerre d’Espagne ou de la Seconde guerre, les cartes postales d’un père parti aux colonies, fragile vestige d’une ascendance décimée, une troublante cueillette de cerises, ou encore d’innombrables ekphrasis qui se renvoient, en un kaléidoscope capiteux, leurs miroirs d’images, tout cela alors que le narrateur, visitant une vieille maison de famille que frôle un acacia immémorial, est envahi par le magma des souvenirs.

Ma grand-mère russe et son aspirateur américain, Meir Shalev

Ecrit par Anne Morin , le Lundi, 09 Septembre 2013. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Gallimard, Israël

Ma grand-mère russe et son aspirateur américain, traduit de l’hébreu par Sylvie Cohen, mai 2013, 239 pages, 18,90 € . Ecrivain(s): Meir Shalev Edition: Gallimard

 

 

Fable fondée sur un terreau de réalité ou produit de l’imagination de son auteur, Ma grand-mère russe et son aspirateur américain donnent en 239 pages une idée de ce qu’était la vie au mochav pour les populations juives chassées de leurs pays respectifs et condamnées à assimiler une autre langue, à découvrir et adopter un nouvel horizon, à repartir de rien, en un mot à vivre à l’envers la création de Babel.

Tout cela, conté sur un ton léger, effleurant comme en passant la gravité et la dureté de la vie des personnages qui, tant bien que mal, et souvent dans des conditions extrêmes, apprivoisent une terre inhospitalière.

Toute histoire juive recouvre plusieurs interprétations, tout détail donnant lieu à débat :

La longue attente de l’ange, Melania G. Mazzucco

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 07 Septembre 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Flammarion, La rentrée littéraire, Italie

La longue attente de l’ange, traduit de l’Italien par Dominique Vittoz, 4 septembre 2013, 445 pages, 22 € . Ecrivain(s): Melania G. Mazzucco Edition: Flammarion

 

Le roman du Tintoret


Publié en 2008 en Italie sous le titre La Lunga Attesa dell’ Angelo, ce roman est pour la première fois traduit en français par Dominique Vittoz et publié chez Flammarion.

Il s’agit d’un récit de la vie du peintre célèbre Jacopo Robusi, dit Le Tintoret, qui a vécu à Venise de 1518 à 1594. Il est considéré comme l’un des Maîtres de la peinture italienne de la Renaissance. Les critiques et historiens d’art l’associent au courant maniériste de l’école vénitienne.

Le roman commence vers la fin de vie du peintre. Âgé, celui-ci est sur son lit de mort. Il est en proie à la fièvre depuis quinze jours. La structure du roman suit la progression de la maladie menant le Maître inexorablement vers la mort.

Morat (1476) L'indépendance des cantons suisses, Pierre Streit

Ecrit par Vincent Robin , le Samedi, 07 Septembre 2013. , dans Les Livres, Livres décortiqués, La Une Livres, Histoire

Morat (1476), L’indépendance des cantons suisses, Editions Economica, 2013, 104 pages, 23 € . Ecrivain(s): Pierre Streit

 

Saint-Claude (Franche-Comté et territoire de Bourgogne), le 25 juin 1476 : « … les ennemis étaient déjà dans le camp, où ils massacraient tout ; presque toute l’infanterie est détruite, de même que les archers ; il ne pouvait en être autrement. J’en ai vu plusieurs qui se jetaient à terre, enlevaient leur casque et attendaient la mort les bras étendus. On peut compter qu’environ dix mille fantassins, fournisseurs de l’armée (et hommes du train) sont restés sur le carreau, ainsi que beaucoup de cavaliers… » (p.86).

Dressant le compte des pertes subies en Suisse par le duc de Bourgogne trois jours auparavant, ces quelques lignes sont celles que l’Italien Jean-Pierre Panigarola adressait à son maître, le duc de Milan. Détaché auprès de la cour de Dijon, cet ambassadeur avait alors suivi son hôte, Charles le Téméraire, sur le terrain de ce qui devint pour ce souverain éminent de l’ouest européen, sinon le plus grave, sans doute le plus conséquent échec militaire de sa carrière. Sûrement alors, un tel sévère et décisif revers stratégique (le second en une courte période) essuyé par le cousin honni de Louis XI (« l’invincible araigne »), annonçait au diplomate lombard le début de la fin et même la perdition prochaine de son accueillant protecteur.

Le soleil à mes pieds, Delphine Bertholon

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 06 Septembre 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Jean-Claude Lattès, La rentrée littéraire

Le soleil à mes pieds, 21 août 2013, 187 pages, 16 € . Ecrivain(s): Delphine Bertholon Edition: Jean-Claude Lattès

 

Deux sœurs, la grande et la petite…

Aujourd’hui, la petite est la plus grande des deux. Grande, très grande. […]. La grande, elle, est minuscule.

Elles ont grandi ensemble, comme des sœurs normales.

Elles ont vécu ensemble, mais cela n’était plus dans la normalité, des jours et des jours durant, près du cadavre de leur mère, cloîtrées dans leur appartement, et puis, une fois découverte l’horreur de cette macabre situation, ont été placées dans le même foyer jusqu’à leur majorité.

La majeure partie du roman, à l’exception de retours ponctuels sur le passé, se déroule alors que la petite vient d’avoir 22 ans.

La grande et la petite sont névrotiques.