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Les Livres

Je suis très sensible, Isabelle Minière

, le Mardi, 04 Novembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Serge Safran éditeur

Je suis très sensible, août 2014, 173 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Isabelle Minière Edition: Serge Safran éditeur

 

Tu es mon lion superbe et généreux

Grégoire n’est pas comme les autres. Il est un peu… bizarre. Isabelle Minière s’est glissée dans la peau de ce jeune adulte désarmant qui prend tout au premier degré et qui dit, naïvement, ce qu’il pense.

Grégoire n’a pas eu de père et il a été élevé par sa mère qui l’appelait mon minou. Il passait beaucoup de temps chez la voisine, une Allemande qui a perdu son fils et son mari. Grâce à elle il parle couramment allemand et ponctue ses phrases de « sehr gut ! », « ich liebe dich » ou « danke ».

Grégoire est un excellent dactylographe et il a tapé un long texte pour Agathe. Agathe est une jeune femme inconstante qui vit avec un homme. « Un jour il a disparu, je ne l’ai jamais revu. Plus tard Agathe m’a dit que c’était à cause de moi, plus je lui plaisais, plus son copain lui déplaisait ».

Rien n’étonne Grégoire. Il s’est laissé embrasser par Agathe dont il partage désormais la vie. Agathe est professeur de philo et elle aimerait bien que Grégoire trouve un travail en rapport avec ses capacités.

Clouer l’Ouest, Séverine Chevalier

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 03 Novembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Editions Ecorce

Clouer l’Ouest, juin 2014, 180 pages, 10 € . Ecrivain(s): Séverine Chevalier Edition: Editions Ecorce

 

 

Ne pas passer à côté de ce livre. Voilà, c’est dit !

D’urgence, ouvrir ce petit opuscule dont la couverture moirée hésite entre un rien de forêt du Soulages juste avant l’Outre Noir, et un reflet presque aristocratique d’un métal ancien. Puis, se jeter, au rythme d’une émotion littéraire vraiment neuve, dans ce voyage au fond du Limousin noir et des états d’âme de l’homme depuis la nuit des temps…

 

« Il faut bien que les choses se soient passées d’une certaine façon. Longtemps, je ne me préoccupais pas de la scène blanche… »

L’abécédaire d’un pianiste, Un livre pour les amoureux du piano, Alfred Brendel

Ecrit par Philippe Chauché , le Lundi, 03 Novembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Christian Bourgois

L’abécédaire d’un pianiste, Un livre pour les amoureux du piano, dessins de Gottfried Wiegand, octobre 2014, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni avec la collaboration de Chara Iacovidou, 160 p. 15 € . Ecrivain(s): Alfred Brendel Edition: Christian Bourgois

 

« Attaque : Il existe peut-être des interprètes qui préparent une attaque, une attaque contre le public. Le son du piano leur rendra la monnaie de leur pièce.

Tenons-nous-en à des mots plus aimables, comme touch et toucher.

Que l’on me comprenne bien : on peut avoir un grand jeu, et même un jeu immense, sans enfoncer le son à travers les touches comme avec un couteau ».

D’Accents à Zarzuela pour piano seul, en passant par Danse, Fantaisie et Scarlatti, Alfred Brendel livre ici son petit abécédaire d’un pianiste, un pianiste qui n’a cessé et ne cesse d’être au cœur même de la musique, que ça soit avec Mozart, Haydn, Schubert, Liszt, ou Beethoven. Il faut le voir jouer la fantaisie après une lecture de Dante de Liszt, ce précurseur radical de la modernité, le voir danser devant une partition de Bach face à son élève le jeune Kit Armstrong dans le film de Mark Kidel, et le lire.

L’Apocalypse des travailleurs, Valter Hugo Mãe

Ecrit par Marc Ossorguine , le Lundi, 03 Novembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue portugaise, Roman, Métailié

L’Apocalypse des travailleurs (O apocalipse dos trabalhadores), traduit du portugais par Danielle Schramm, 208 pages, 18 € . Ecrivain(s): Valter Hugo Mãe Edition: Métailié

 

 

Au delà des images pour les touristes, la vie n’est ni pittoresque ni facile au Portugal. Surtout lorsque l’on vit dans une petite ville comme Bragança, au nord du pays, tout près de la frontière espagnole et à 250 km de Porto. Surtout quand, comme Maria da Graça et son ami Quitéria, on survit en faisant des ménages, en jouant les pleureuses lors des obsèques, voire en ayant de temps en temps recours à la prostitution. Ce n’est guère mieux, même si l’on est jeune est beau, quand l’on vient d’Ukraine et qu’on ne parle pas la langue, comme Andriy, qui a laissé au pays ses parents Ekaterina et Sasha. La seule consolation, parfois, c’est d’être si bas qu’on ne peut tomber plus. Ce qui permet par-dessus tout de survivre, ce sont les rêves que chacun tente d’entretenir. Rêves de mariage, de modeste réussite qui permettraient, ne serait-ce qu’une fois, de prendre des « vacances ».

Robespierre, Hervé Leuwers

Ecrit par Vincent Robin , le Samedi, 01 Novembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Fayard, Histoire

Robespierre, août 2014, 460 pages, 25 € . Ecrivain(s): Hervé Leuwers Edition: Fayard

 

Fondamentalement imprégnés de certains très marquants épisodes de notre histoire, quelques noms illustres méritent amplement que soient étudiées encore, et en-dehors du champ idéologique ou partisan, les raisons de leur fusion irrévocable avec l’instant. S’agirait-il toutefois de ternir ou de redorer l’image de personnages fixés dans nos mémoires au moyen de prompts signaux emblématiques que, rapportée aux surenchères de la glorification ou à celles de la déchéance, la démarche paraîtrait essentiellement subjective et sans promesse de très nouveaux enseignements. Quand s’impose plutôt de comprendre par une simple mais rigoureuse observation comment la machine événementielle forgea sous son action des âmes emportées par ses plus sévères emballements, se regardent autrement les apparences et le fait d’acteurs livrés à eux. L’examen minutieux de comportements dans ces circonstances prépare au mieux à dire de qui ils émanent le plus probablement. Pourvu également que l’image de ces hommes soit demeurée perméable à une curiosité déliée de bornes et de carcans.