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La Une Livres

Qui a tué Heidi ?, Marc Voltenauer

Ecrit par Marc Ossorguine , le Lundi, 02 Octobre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, La rentrée littéraire, Slatkine

Qui a tué Heidi ?, septembre 2017, 448 pages, 21,90 € . Ecrivain(s): Marc Voltenauer Edition: Slatkine

 

Il y a un peu plus d’une année, un nouvel inspecteur entrait dans le champ des romans policiers et polars, Andreas Auer. Parmi ses caractéristiques, celle de vivre dans l’un des plus « pittoresques » villages des alpes vaudoises, un village se prêtant a priori bien peu à la perpétration de crimes. Mais l’auteur suisse Marc Voltenauer, fort de sa connaissance des grands polars « made in Sweden », en a décidé autrement et, après s’être installé dans ce village bien réel, qui a pour nom Gryon, l’auteur y a semé quelques cadavres ici et là : dans le temple, dans la fontaine, dans un chalet d’alpage… avec l’histoire de l’homme qui n’était pas un meurtrier mais qui connaissait l’histoire du Dragon du Muveran. L’auteur et son inspecteur à peine remis de cette première et éprouvante enquête vont se retrouver embarqués dans une nouvelle affaire où à nouveau les morts se multiplieront, faisant fi des paysages de carte postale.

Red Voluption, Roman ultra-sensoriel, Hélène Chabaud

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 02 Octobre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Red Voluption, Roman ultra-sensoriel, Edition BoD, mai 2017, 261 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Hélène Chabaud

 

Dans le domaine de la lecture, il est des rencontres déconcertantes. Le livre d’Hélène Chabaud en est un remarquable exemple…

L’auteure le classe en sous-titre dans le genre du roman. Provocation ? Incitation à réfléchir sur ce qu’est un roman ? Quoi qu’il en soit, on pourrait parodier Magritte et affirmer que « ceci n’est pas un roman ».

Quoique…

Justement…

Depuis Robbe-Grillet…

Tranchons ! Ceci est un roman, puisque son auteure en a voulu ainsi.

Red Voluption a bien son « héroïne », Elvire Aurouge d’Amarante.

Un certain M. Piekielny, François-Henri Désérable

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 29 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard, La rentrée littéraire

Un certain M. Piekielny, août 2017, 272 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): François-Henri Désérable Edition: Gallimard

 

« Qui était-elle, cette “souris triste” ? Comment avait-elle vécu ? Qu’était-elle devenue ? Je devais mener l’enquête, je n’avais plus le choix. Il faut savoir s’incliner face à la combinaison de hasards qui gouverne nos vies. Je décidais, peu à peu, de partir à la recherche d’un certain M. Piekielny ».

Un certain M. Piekielny est le roman de cette recherche, le roman d’une enquête placée sous la belle combinaison des hasards objectifs qui enfante parfois de beaux livres. C’est aussi le roman de l’enfance d’un écrivain. Romain Gary, enfant à Vilnius – ce jour-là le soleil faisait grève –, croise un certain M. Piekielny, son regard et ses friandises, il en fait le bref récit dans La Promesse de l’aube. C’est une apparition en forme de promesse, comme devraient l’être les romans : Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Vilno, habitait M. Piekielny. C’est cette promesse, cette phrase. Promets-moi de prononcer mon nom dit-il, et mon histoire leur sautera aux yeux ! L’histoire d’un petit homme disparu, disparu en compagnie de quelques autres millions de Juifs d’Europe, une phrase et une histoire qui vont donner naissance à ce roman voltigeur et éblouissant.

La Princesse de Bakounine, Lorenza Foschini

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 29 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, La rentrée littéraire, Quai Voltaire (La Table Ronde)

La Princesse de Bakounine, septembre 2017, trad. italien Karine Degliame-O’Keeffe, 224 pages, 20 € . Ecrivain(s): Lorenza Foschini Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

Auteur d’un remarquable essai sur Le manteau de Proust, Lorenza Foschini retrace plusieurs destins russes dans cet essai qui prend la forme d’une enquête quasi policière en plein XIXe siècle.

Les figures de Bakounine, grand révolutionnaire, et de Zoé Obolenskaia, princesse rebelle qui a quitté son mari, gouverneur de Moscou, avec ses cinq enfants pour vivre en Europe occidentale et se livrer à sa passion de la politique, trouvent ici des portraits saisissants de vérité historique.

La recherche minutieuse entreprise par Lorenza Foschini a profité des services de descendants de cette princesse révolutionnaire, grande amie des anarchistes, modèle d’Anna Karénine pour Tolstoï. Zoé Petersen, son arrière-petite-fille, a transmis nombre de documents à l’auteure, ce qui fait de ce livre un ouvrage historique, et tout à la fois romanesque, tant la matière – exil, refuges, poursuites, rumeurs, méconduite, etc. – nourrit le lecteur, comme s’il était plongé dans le roman intime de personnages authentiques. Du reste, aux incertitudes livrées par le manque parfois de sources sûres, l’auteur répond en comblant les lacunes de « récits plausibles » des événements.

La Magie dans les villes, Frédéric Fiolof

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 29 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Quidam Editeur

La Magie dans les villes, 105 pages, 12 € . Ecrivain(s): Frédéric Fiolof Edition: Quidam Editeur

 

Voilà un livre aussi magique que son titre. Un livre qui fait du bien et que l’on ne sait pas trop dans quelle catégorie classer. Ce n’est pas grave car de toute façon voilà déjà quelque temps qu’il ne quitte pas ma table de nuit. Ce n’est pas un récit ou roman, même s’il y a un narrateur et des personnages. Ce ne sont pas des nouvelles non plus. Des contes ou des fables ?… Un peu. Mais pas vraiment car il y a bien des continuité d’un texte à l’autre. Ce ne sont pas non plus des poèmes, même si pour certains la tonalité est celle de la poésie ou du merveilleux. Ne cherchons plus. Laissons le souci des catégories et du catalogue au catalogueur et classificateur. Savourons plutôt. Simplement.

Le narrateur nous raconte un homme, ses manies, ses rêves, son quotidien, sa fantaisie. Autour de lui une ville, une femme, une fille, un fils… Mais pas que. Il y a aussi une fée fatiguée. Très fatiguée. Elle est bien gentille, mais si âgée et fatiguée qu’elle n’est plus d’aucune efficacité. Bien sûr, elle a été jeune, mais c’était il y a longtemps. Et puis avec l’âge, elle a gardé des convictions et ne tient pas à faire n’importe quoi. Comme lui est passablement maladroit, toujours un peu à côté d’où on pourrait l’attendre, les choses vont souvent un peu de travers. Parfois insensiblement. Toujours irrésistiblement… Ce qui n’empêche pas une certaine philosophie, un mot qui rime avec ironie comme avec bonhomie.