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La Une CED

Partagez la littérature, le sel et l'eau

, le Mardi, 11 Juin 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

"Souffles" (in Liberté, Alger)

 

Nous sommes le peuple du partage. Le partage est l’essence, et le sens de la vie. On se partage le pays, son soleil, ses langues et son histoire. Du moins ce qu’il devrait être, ce qu’il fallait être ! Pour vivre ensemble, mais en différence, en multiplicité, en pluralité et en diversité, il faut que le partage soit une culture et un comportement. Afin que le partage prenne son goût, il faut accepter l’autre. S’accepter en présence de l’autre. On partage les souffles du corps, son feu et sa cendre, avec celle qu’on aime, afin de voir la vie autrement, belle et élevée. Les jours coulent dans le miel et dans la flamme. On partage le bonheur, même si le bonheur n’est qu’illusion, avec ceux frappés par le malheur. On partage le malheur, même si le malheur est une réalité, afin de vérifier la patience des autres, et la nôtre aussi. On partage le plaisir d’écrire avec le lecteur, afin de déguster la magie du mot et le spiritisme du verbe. Sans le partage, il n’existera ni l’envie de l’écriture, ni celle de la lecture.

52.dimanche (XX)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 08 Juin 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

dimanche 13 mai

 

le mandala

je ne raconterai pas l’histoire qui me lie à ce mandala – lequel se trouve sur le mur d’angle de mon bureau – mais ce à quoi il me fait réfléchir

j’écrivais, hier, que méditer est une affaire d’obscurité et j’ajoute aujourd’hui, qu’en définitive, la lumière n’est qu’une partie seulement de la méditation, la plus belle peut-être, la plus en suspens, mais non pas la question essentielle

or, le mandala bouddhique que j’ai ici – et deux petits bouddhas tibétains sur le bureau, en vérité – le mandala, donc, peint dans une dominante vert-de-gris, orné ça et là de petites figurines roses ou blanches, ocres avec de petits filets d’écru pour rythmer le diagramme, est, comme on le sait, un support de méditation

Arche

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 06 Juin 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Pygargue je me colle à toi

Quetzal je me colle à toi

Tangara du paradis je me colle à toi

Rorqual je me colle à toi

Couleuvre à collier je me colle à toi

Paradisier de Raggi je me colle à toi

Manchot adélie je me colle à toi

Tortue Luth je me colle à toi

Colibri d’Anna je me colle à toi

Quiscale bronzé je me colle à toi

Chronique sur "Fermé pour cause d'apocalypse", Jean-Claude Bologne

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 05 Juin 2013. , dans La Une CED, Les Chroniques

Fermé pour cause d’Apocalypse, Jean-Claude Bologne, Pascal Galodé éditeurs, Collection « Le K », avril 2013, 111 pages, 17 €

Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? »

Michel Host

Enfer et damnation ?

Il n’a jamais rien eu à faire de l’enfer ni en enfer, Léon-Joseph Massoulat, dit « Iussep », né de mère praticienne en la rue Saint-Denis, à Paris, puis enfant abandonné, ex-travailleur sérieux, élevé dans l’athéisme de rigueur, la morale petite-bourgeoise et la ligne du Parti, puis devenu un syndicaliste des plus consciencieux, hyper compétent dirons-nous ! Qu’a-t-il donc fait pour se retrouver devant les portes de l’infernale géhenne, les portes de Rodin ? Nous tous, ou presque tous, dans la même situation, nous nous serions comme lui posé la question : « Pourquoi moi ? », et une pensée nous serait venue : « C’est idiot, ce lieu n’existe pas ». Qui plus est, il se sent « incroyablement vivant » ! Par conséquent, cogner au vantail, vouloir protester contre l’erreur judiciaire évidente et l’absurdité des faits – comment peut-on se trouver à la porte d’un lieu inexistant ? – et enfin, mettre en doute le respect des consignes de sécurité du lieu, c’est tout un.

Créer "Chef-d'oeuvre" de Christian Lollike

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 05 Juin 2013. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

ou les quatre voix dans la poussière du monde


Simon Delétang est un infatigable guetteur du théâtre d’aujourd’hui. Il a pour lui l’énergie de sa jeunesse et l’on comprend qu’il soit un « frère » du danois Christian Lollike qu’il a été le premier à monter en France en 2011 avec sa pièce Angoisse cosmique ou le jour où Brad Pitt fut atteint de paranoïa. En 2012, il aborde Chef-d’œuvre avec les étudiants du TNB. C’est avec quatre jeunes comédiens de cette équipe qu’il revient sur le texte qu’il crée en traduction française aux Ateliers à Lyon, en mai 2013, théâtre dont il fut jusqu’à récemment co-directeur.

Le texte s’interroge sur le spectacle du monde, celui sans doute qui n’eut pas d’égal dans la mémoire des hommes : le 9/II à New York. Est-ce bien lui le chef-d’œuvre absolu, plus que l’acte guerrier et terroriste, des images en direct live pour nourrir le monstre CNN ? Lollike ne peut donner à voir et à entendre la pièce sur les étrangers qui semblait initialement prévue. Il faudra faire concourir toutes les horreurs du monde : Rwanda, famine africaine, Titanic, Beslan. Le monde ne serait-il devenu qu’un immense reality-show ?