le différé
cette chaude journée d’été me trouve peu à l’écoute, distrait, ensommeillé comme on l’est parfois par les jours d’orage
ce qui me peine d’ailleurs, ce n’est non pas le fil de la plume mais la difficulté architecturale d’imaginer la lettre dans son ensemble
si la question se pose à moi depuis longtemps (et se pose pour beaucoup), à savoir si le texte n’est pas construit par avance – sur le mode occidental – ou déjà imaginé et donc simplement à restituer – sur le mode oriental –, il reste la nécessité de différer, de gérer le moment de l’écart, de disposer de l’intervalle
en un sens c’est une espèce de procrastination, donc une conduite à deux attitudes opposées
tout d’abord, la confiance en soi, car l’on sait que l’on ne gardera pas tout et que ce qui est mal fait disparaîtra dans la version définitive