Dans ce roman, Pierre, un journaliste, se rend dans un petit village de l’est de la France. Le but de son reportage : expliquer le score élevé réalisé par l’extrême-droite lors des récentes élections. Pierre arrive sur les lieux, accompagné de son preneur de son, rendu aveugle par un accident quelques années plus tôt. Mais très vite, on comprend que Thierry Beinstingel veut nous faire faire un long détour par nos fausses certitudes, l’usage excessif et répétitif de notre histoire, la décadence de notre vocabulaire, la faiblesse de nos argumentaires dans les débats et discussions publics. Ainsi, Pierre, qui nous indique que son rédacteur en chef lui a transmis une consigne décisive : une seule question, un seul sujet, et persévérer en cas d’absence de réponse, découvre-t-il l’existence d’une pierre préhistorique qui serait cachée sous l’église du village : « Jean dit encore : Le village a une longue histoire. Tenez, l’église : il paraît qu’une pierre préhistorique est cachée dessous. Il a souligné “préhistorique” d’un doigt levé d’un mouvement de menton. C’est l’adjectif le plus lointain qu’il connaît, le plus digne de respect, incontestable et imparable ».