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Grasset

Les Éditions Grasset ont été successivement présidées par son fondateur, Bernard Grasset, et depuis 1955 par son neveu Bernard Privat. Parmi les premiers administrateurs figure Jean Vigneau. En1959, Grasset fusionne avec les Éditions Fasquelle, que dirigeait Jean-Claude Fasquelle depuis 1954. Il devient directeur général des éditions Grasset & Fasquelle en 1959, puis Président-directeur général en 1981. En 2000, il devient Président du conseil de surveillance et Olivier Nora lui succède en tant que Président du directoire.

Parmi les auteurs importants que Grasset a contribué à faire connaitre peuvent être cités Jean Giraudoux, ou plus récemment Pascal Quignard.

 


Eloge de l’esquive, Olivier Guez

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 22 Mai 2014. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Eloge de l’esquive, mai 2014, 107 pages, 13 € . Ecrivain(s): Olivier Guez Edition: Grasset

 

« … dans l’imaginaire collectif, le Brésil est le football, le football, brésilien, et les dribbleurs, les héritiers de Garrincha, les étoiles filantes de ce football champagne, le futebol arte. Contrôle, feinte(s), provocation, jaillissement, percussion, au suivant, nouvelles ruses, simulation, le défenseur est dans le vent ».

Jaillissement de la littérature : les mots filent sur la page, les verbes rebondissent, les phrases se glissent entre les mains du lecteur, elles retrouvent leur liberté première, leur foisonnement, leur éclat, leur joie naturelle ombrée de nostalgie, leur histoire, c’est l’art du roman qui danse sur ses deux pieds.

Du pied droit pour commencer, dernière esquive de « l’ange aux jambes tordues », la plus noire, Mané Garrincha, « le dribbleur fou, le plus génial et le plus improbable de l’histoire » vient de mourir terrassé par l’alcool, paix à son âme, et paix à l’âme de tous les jongleurs brésiliens. Nous sommes en 1958, c’est-à-dire aujourd’hui, les dribbleurs de la Seleção mettent en musique la Coupe du monde, leur Coupe du Monde, Garrincha se glisse dans le costume de Charlie Parker et ses adversaires perdent la tête, ils n’ont jamais entendu ça, ils n’ont jamais vu ça, ils ne peuvent pas suivre cette révolution de l’esquive.

Narcisse et ses avatars, Yves Michaud

Ecrit par Arnaud Genon , le Mardi, 13 Mai 2014. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Narcisse et ses avatars, avril 2014, 208 pages, 17 € . Ecrivain(s): Yves Michaud Edition: Grasset

 

Décryptage du présent

Le monde actuel est en pleine mutation. Le constat est souvent fait et laisse place aux jugements divers, nostalgiques, passéistes, alarmistes pour la plupart. Notre époque est le lieu de déplacements, de « basculements », donc, mais peu nombreux sont ceux qui nous amènent à les comprendre ou mieux encore, à les penser.

Yves Michaud dans Narcisse et ses avatars est de ceux-là. Et son essai, qui prend la forme d’un abécédaire en vingt-six rubriques – parmi lesquelles avatar, liberté, people, sexe, YouTube, zapping… – est en ce sens salutaire : il nous donne à saisir le présent dans la multiplicité de ses entrées. Pas de système ici, mais un réseau qui donne corps et cohérence à cet aujourd’hui qui nous échappe parfois et que l’auteur relie à cet hier auquel nous nous raccrochons : « Pour marquer ces déplacements, j’ai indiqué en ouverture de chaque rubrique quel mot ancien nous aurions employé, il n’y a pas si longtemps, pour parler de quelque chose d’approchant ». Ainsi, « Kit remplace corps » et « Urgence remplace temps ».

Un bon fils, Pascal Bruckner

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 12 Mai 2014. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Un bon fils, février 2014, 250 pages, 18 € . Ecrivain(s): Pascal Bruckner Edition: Grasset

 

« On appartient au monde qu’on a fait, pas à celui d’où on vient ».

Depuis quelque temps – il en fallait, du temps ! – les publications prolifèrent, ainsi que les témoignages-coups de poing, sur ces enfants de collaborateurs déclarés ; ceux qui se sont « mangé » le père facho, le traîneur des rues de Sigmaringen, l’antisémite bien marqué à la Céline – le talent en moins, souvent. On a lu Marie Chaix et ses Lauriers du lac de constance, plus récemment ce Gérard Garouste sorti de ses chefs d’œuvre tourmentés pour décliner dans L’intranquille son insupportable paternel, qui le traitera d’« enjuivé ».

Ils ont eu la totale, les gamins, et plus tard, les adultes issus de là : ces pères ; la violence conjugale, le plus souvent, à la hauteur d’une haine des autres jamais assouvie ; le prosélytisme féroce en guise d’instruction civique, et ces Juifs emportés jusqu’au bout de leur vie ; boucs-émissaires dont le noir, comme on dirait de la lumière stellaire, brilla au-delà même de leur propre mort… Il est des enfers dont on sort, ô combien plus difficilement que le grandir de tout un chacun – disent tous ces échappés, Pascal Bruckner en remarquable porte-drapeau :

Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe, Judith Benhamou-Huet

Ecrit par Arnaud Genon , le Mercredi, 07 Mai 2014. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Récits

Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe, mars 2014, 216 pages, 17 € . Ecrivain(s): Judith Benhamou-Huet Edition: Grasset

 

Sur les traces de Robert Mapplethorpe

Ceux qui le connaissent gardent de Robert Mapplethorpe plusieurs images. Tout d’abord, celle du photographe de génie qui marqua la scène artistique new-yorkaise dans les années 70 et 80. Ensuite celle du provocateur, avec ses photos homo érotique ou même plus crues, « scandaleuses », taxées par beaucoup de pornographiques et révélatrices d’un « art dévergondé » selon l’Amérique puritaine. Enfin, celle d’un homme malade, ravagé par le sida – dont il meurt le 9 mars 1989 – qui figea lui-même son visage de mourant dans une photo devenue célèbre : « Ombre livide dans un halo noir. Au premier plan une main solide tient une canne dont le pommeau est une tête de mort sculptée dans le bois ».

Dans ce récit biographique, Judith Benhamou-Huet souhaite explorer les différentes facettes du photographe et a interrogé, pour y parvenir, une quarantaine de personnes parmi lesquels Pierre Bergé, Bob Calacello, Bettina Rheims ou Michael Stout.

Vivre à présent, Nadine Gordimer

Ecrit par Victoire NGuyen , le Vendredi, 07 Mars 2014. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Roman

Vivre à présent, traduit de l’Anglais (Af. Sud) par David Fauquemberg, octobre 2013, 478 p. 22 € . Ecrivain(s): Nadine Gordimer Edition: Grasset

 

Être sud-africain post apartheid


Steve et Jabulie forment un couple mixte dans l’Afrique du Sud post Apartheid. Anciens activistes anti-Apartheid, ils mènent à présent une vie heureuse dans une banlieue sans histoire. Grâce au Black Empowerment, Jabulie accède à des postes à responsabilités tandis que Steve revêt la toge des professeurs d’université. Tous deux jouissent d’une vie de la classe moyenne plus dans un pays en mutation.

« Jabu, dans ses relations avec les camarades ex-combattants et sa carrière professionnelle, à la fois prestigieuse et selon toutes probabilités, prospère, dans un avenir plus ou moins proche, sans cesser d’être consacrée à la justice contre le passé et à celle du présent, a été la première à incarner quelque chose comme une réalisation de la politique du Black Empowerment, la promotion économique des noirs, même si cela ne touche que la classe vivant dans la Banlieue ».