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Essais

Du détachement à l’anéantissement, Maître Eckhart (Par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 26 Janvier 2023. , dans Essais, Critiques, La Une Livres, Editions Louise Bottu

Du détachement à l’anéantissement, Maître Eckhart (Eckhart von Hochheim), Editions Louise Bottu, décembre 2022, 94 pages, 13 € Edition: Editions Louise Bottu

 

« Or le détachement frôle de si près le néant qu’entre le détachement parfait et le néant il n’y a aucune différence. C’est pourquoi il ne peut absolument pas y avoir de détachement parfait sans humilité. Mais deux vertus sont toujours mieux qu’une ».

Du détachement

« La littérature dans tout ça ? Pour rendre exactement la quête spirituelle, le style de Maître Eckhart : clarté, précision, rigueur, recherche du mot juste, au plus près de la réalité » (L’anéantissement mystique, Notes de l’éditeur).

Eckhart von Hochheim, connu sous le nom de Maître Eckhart est né en 1260 dans la commune allemande de Hochheim et mort en 1328 probablement à Avignon. Il est le théologien par essence, grand lecteur de la Bible, grand déchiffreur, enseignant notamment à Paris (1302-1303), guide spirituel et grand orateur.

Le Langage de la nuit, Ursula K. Le Guin (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mercredi, 25 Janvier 2023. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Le Langage de la nuit, Ursula K. Le Guin, Aux Forges de Vulcain, 2016, 168 pages, 12 €

 

 

Au cours de sa carrière d’écrivain, Ursula K. Le Guin a eu plusieurs fois l’occasion de faire entendre sa voix lors de conférences ou de discours officiels. Ainsi, elle s’est souvent prononcée sur l’importance, en littérature, que représentent les genres de la fantasy et de la science-fiction, notamment quand un écrivain sait utiliser avec patience et talent les ressources attachées à ces genres, dans l’optique de tendre un reflet déformé, mais admirablement inventif dans sa finalité, des sociétés humaines.

Parmi les textes ici réunis, elle revient sur certaines positions qu’elle défend et sur ce qu’elle a souhaité insuffler dans ses propres romans, issus des genres précités. Indiquons au passage que ces courts essais ont tous été écrits entre 1973 et 1977.

La Chine en partage. Les écrits sinophiles du Père Matteo Ricci, Matthieu Bernhardt (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 23 Janvier 2023. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Matthieu Bernhardt, La Chine en partage. Les écrits sinophiles du Père Matteo Ricci, Genève, Droz, 2021, 470 pages, 41, 15 €.

 

 

Le Grand Dictionnaire de la langue chinoise, publié en sept beaux volumes (2001), le meilleur dictionnaire chinois-français et par ailleurs un des meilleurs dictionnaires chinois au monde (ainsi qu’une encyclopédie de cette civilisation millénaire) s’appelle familièrement le « Ricci », du nom des Instituts Ricci de Taïwan, qui dirigèrent cette admirable entreprise. Pourquoi ce lexique porte-t-il un nom si peu chinois ? Qui fut Matteo Ricci (1552-1610) ? Un des personnages les plus extraordinaires de l’histoire mondiale et, paradoxalement, un homme peu connu, en Occident du moins, car les Chinois (et pas seulement ceux de Taïwan) cultivent sa mémoire. Sur un bas-relief exposé à Pékin, commémorant les grands historiens de la Chine, il est un des deux seuls étrangers représentés, l’autre étant Marco Polo. On ne doit pas seulement à ce contemporain de Henri IV (ils moururent à trois jours d’intervalle, l’un ignorant probablement l’existence de l’autre) d’avoir revêtu le patronyme de Kong Qiu Zhongni de la robe latine sous laquelle il est connu (Confucius).

C'est moi, François, Edith Bruck (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 13 Janvier 2023. , dans Essais, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Editions du Sous-Sol

Edith BRUCK, C'est moi, François, 2022, 132 p., 13 euros. Traduit de l'italien par René de Ceccatty. Préface du Pape François. Edition: Editions du Sous-Sol

 

Une rencontre insolite, merveilleuse de sens, entre le Pape François et la survivante de la Shoah.

François a désiré rencontrer chez elle celle qui depuis des décennies témoigne de la condition juive, dans les écoles, lors de conférences.

Edith, née en Hongrie, en 1931, a raconté dans "Le pain perdu" la tragédie que sa famille a connue.

Devenue Italienne et écrivaine, elle a épousé le poète Nelo Risi, frère de l'auteur du "Fanfaron".

D'emblée, une mystérieuse chimie unit ces deux êtres, poursuivis tous deux par le désir de paix.

Le Pape a apprécié "La lettre à Dieu" qui clôt "Le pain perdu". Et sa poésie. Le livre ainsi déroule quelques poèmes d'auteurs particulièrement appréciés par Edith : Attila Jozef, Miklós Radnóti, César Vallejo.

Les deux amis vont se rencontrer à plusieurs reprises et c'est l'occasion d'offrandes, de surprises, de partages. Et d'émotions, aussi.

Spinoza, Œuvres complètes. La Pléiade Gallimard (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 13 Décembre 2022. , dans Essais, Les Livres, Critiques, La Une Livres, En Vitrine, La Pléiade Gallimard

Spinoza, Œuvres complètes. Dirigé par Bernard Pautrat. 1952 pages. La Pléiade. 76 € jusqu’au 31/12/2022 puis 82 €. Edition: La Pléiade Gallimard

 

L’œuvre de Spinoza était déjà disponible en Pléiade depuis 1955. Mais la traduction d’alors sentait bien trop l’académisme rigide des universitaires du temps, les canons d’une lecture rigoriste de l’original et surtout l’usage d’une langue très marquée par le jargon philosophique.  Avec cette édition, nous pouvons dire que Spinoza entre, si ce n’est dans La Pléiade, du moins dans le XXIème siècle, et de plain-pied ! La fluidité, la précision, souvent même la poésie de l’écrit spinozien sont ici servis avec un talent réjouissant. Oubliés les erreurs de traduction, les maladresses et contre-sens et surtout oublié l’appareil critique de 1955 qui accumulait les commentaires approximatifs et les erreurs d’interprétation. Spinoza, entier, vibrant de toute la puissance de sa pensée, de toute la séduction de son style. Bernard Pautrat et son équipe ont fait de la belle et bonne ouvrage, les spinoziens et les néophytes peuvent se réjouir. Ils trouveront ici un texte traduit avec grande rigueur et sobriété et dans une langue française clairement abordable pour tout lecteur ayant un peu de culture philosophique, loin de toute érudition inutile et pesante. Bernard Pautrat, le maître d’œuvre de cette traduction, dit :