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Critiques

Chroniques du çà et là, Revue dirigée par Philippe Barrot

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 02 Juillet 2016. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Revues

Chroniques du çà et là, Revue dirigée par Philippe Barrot, Littératures européennes 1, N°8 avril 2016, 290 pages, 14 €

 

 

Chroniques du çà et là est une revue semestrielle dont la vocation est de mettre en vedette les littératures méconnues ou oubliées. Chaque numéro contient des articles, des entretiens, des nouvelles, textes ou poèmes, des photographies noir et blanc et de très riches bibliographies sur les auteurs recensés.

Dans ce numéro 8, Philippe Barrot, directeur de publication « propose un parcours à travers les littératures européennes moins visibles éditorialement ». Bulgarie, Frioul, Grèce, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pays de Galles, Slovénie et Tchéquie sont donc présents dans ce très riche numéro. Chaque article fait un rappel de la situation historique et politique des pays respectifs ainsi que la position souvent délicate des écrivains notamment durant l’annexion soviétique.

Apollinaire Le regard du poète, Collectif

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Vendredi, 01 Juillet 2016. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Poésie, Gallimard, Arts

Apollinaire Le regard du poète, Collectif, Coédition Gallimard/Musées d’Orsay et de l’Orangerie, avril 2016, 320 pages, 45 € Edition: Gallimard

« Ordonner un chaos, voilà la création »

A l’occasion de l’exposition « Apollinaire, le regard du poète » (du 6 avril au 18 juillet 2016) à voir au musée de l’Orangerie, les éditions Gallimard nous présentent un catalogue raisonné de la période artistique, entre 1902 et 1918, où Guillaume Apollinaire a pu mettre en forme et vivre son époque sous le regard croisé du poète et du critique.

Ami des artistes, Apollinaire s’est révélé un acteur central de la révolution esthétique. Mais fallait-il présenter un format d’exposition classique ou imaginer, accompagner comme le fit Apollinaire en son temps, l’esprit d’un savoir réinventé ? Aurait-il été possible de proposer une version « vivante » de son héritage, une version digitale, encyclopédique, au croisement d’une connaissance qui permettrait d’émerveiller, de décentrer notre regard de l’homme à son époque, vers la liberté des médiations, méditations critiques et esthétiques de notre temps ?… Sous peine, comme le poète l’avait lui-même suggéré dans le premier ver de son poème Zone et qui ouvre le recueil Alcools (éditions Mercure de France, 1913) : « À la fin tu es las de ce monde ancien » ; une exposition du passé ouvrant vers le moderne en quelque sorte.

20+1 Short Stories, Nouvelles, Collectif

Ecrit par Didier Smal , le Vendredi, 01 Juillet 2016. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, USA, Nouvelles, Albin Michel

20+1 Short Stories, Nouvelles, Collectif, mai 2016, traduit par douze excellents traducteurs, 656 pages, 14 € Edition: Albin Michel

 

La nouvelle, c’est le genre abordé à l’école par le biais de Maupassant, Courteline, Balzac ou Zola – comme si la nouvelle était francophone et datait du dix-neuvième siècle. Parfois, l’un ou l’autre professeur va voir du côté de Romain Gary ou de Joseph Kessel, se risque à faire lire une petite anthologie policière, s’aventure à frotter ses élèves à Kafka – mais tout cela donne de la nouvelle l’impression d’un genre mort, et européen dans son essence. Tout amateur de littérature le sait, rien n’est plus faux : si la nouvelle, en tant que genre publié, a bel et bien périclité en France, faute entre autres de lieux de publication autres que réservés à des connaisseurs (elle est loin l’époque où Maupassant s’affichait en première page du Gaulois), elle connaît encore de belles heures dans le domaine anglo-saxon, en particulier aux Etats-Unis. La présente anthologie, éditée pour célébrer le vingtième anniversaire de la collection Terres d’Amérique chez Albin Michel, démontre la bonne santé de la nouvelle nord-américaine en vingt et un exemples extraits du catalogue de ladite collection.

Fabricants d’intox La guerre mondialisée des propagandes, Christian Harbulot

Ecrit par Ivanne Rialland , le Vendredi, 01 Juillet 2016. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres, Lemieux éditeur

Fabricants d’intox La guerre mondialisée des propagandes, février 2016, 165 pages, 11 € . Ecrivain(s): Christian Harbulot Edition: Lemieux éditeur

 

 

On le sait bien aujourd’hui : notre société de l’information est aussi une société de la désinformation. Informations non vérifiées ou manipulées circulent abondamment sur le web et les réseaux sociaux – voire dans les médias traditionnels. Le public de son côté doit trouver une voie difficile entre une adhésion peut-être naïve et une méfiance parfois excessive, pouvant l’attirer dans les marécages dangereux de la pensée complotiste. L’essai de Christian Harbulot, en soutenant l’idée d’une guerre de l’information impliquant États, groupements d’intérêts, grandes entreprises, peut rebuter tout d’abord, en semblant nous entraîner sur le terrain d’une défiance généralisée : « Les fabricants d’intox œuvrent dans tous les camps », proclame la quatrième de couverture. Mais à la lecture, l’essai, par moments un peu allusif, se révèle souvent éclairant.

Le mariage de plaisir, Tahar Ben Jelloun

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 30 Juin 2016. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Gallimard

Le mariage de plaisir, janvier 2016, 261 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Tahar Ben Jelloun Edition: Gallimard

 

Roman en forme de saga familiale sur trois générations, sur environ soixante-dix ans (des années 40 à nos jours, ce qui coïncide avec la vie de l’auteur, de sa naissance jusqu’au temps de l’écriture du récit), et sur trois lieux principaux (Fès, Dakar, Tanger) avec plusieurs parcours narratifs itinérants entre le Maroc et le Sénégal. C’est dire l’importance de la dimension spatio-temporelle de la narration.

Le récit, en tiroir, est attribué à un conteur, un hlaïqya, lui-même annoncé, dès la première phrase du livre, par la formule traditionnelle du conte.

« Il y avait une fois, dans la ville de Fès, un conteur qui ne ressemblait à personne. Il s’appelait Goha… »

La formule réapparaît, redondante, lorsque Goha entame le récit qui constitue le corps du roman :

« Il était donc une fois, dans la ville de Fès, un petit garçon prénommé Amir, né dans une famille de commerçants dont on disait qu’ils étaient descendants du prophète ».