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Anthologie

Ariel dans l’orage, Pages inédites, André Suarès (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 10 Avril 2025. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Ariel dans l’orage, Pages inédites, André Suarès, éditions Le Condottiere, février 2025, 384 pages, 20 €

 

« Je trempais dans un prisme liquide, toutes les couleurs et toutes les nuances, depuis la pourpre jusqu’au reflet de la soie verte la plus pâle, quand elle est comme l’ambre ou comme la liqueur d’absinthe, à peine battue d’eau. L’œillet rouge du ciel s’éparpillait en pétales sans nombre. Une caresse de l’air me touchait tendrement au front et aux tempes » (Voyage du condottière, Vers Venise, Entrée à Venise, André Suarès, Granit, Collection de L’Aimant, 1984 (réédition).

« Suarès a écrit la Comédie humaine de la France et de l’Europe, à travers leurs plus grandes figures, de l’Antiquité à nos jours, et à travers leurs plus beaux paysages, de la Bretagne à la Sicile, de l’Ile de France à la Provence, avec des aperçus de la Norvège. Pour qui veut savoir qui fut Aristophane ou Saint-Simon, Caligula ou Napoléon, mais aussi bien Cervantès ou Rimbaud, il reste un sourcier de l’âme génial » (Le paradoxe d’Axolotl, Préface Stéphane Barsacq).

Les Femmes, anthologie, Gérald Duchemin (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Mercredi, 26 Mars 2025. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Les Femmes, anthologie, Gérald Duchemin, éditions Le Chat Rouge, novembre 2024, 270 pages, 26 €

 

Gérald Duchemin, co-fondateur et co-directeur du Chat Rouge, aime les anthologies : je renvoie à ses Fous de l’absinthe (2019) et à ses Fous de Venise (2023). Il a raison : elles favorisent les déambulations heureuses, poussent à rouvrir un livre endormi sous la poussière d’une bibliothèque, incitent aux découvertes.

Les Femmes, à présent. Comme pour Les Fous de Venise, le format oblong et étroit surprendra. Duchemin ne défend pas seulement la littérature en soi, mais l’élégance de ses supports. La graphie est soignée, la couleur de la couverture attrayante. Gilbert Lely, poète souverain, « inventeur » et biographe de Sade, dans un article du Courrier graphique d’octobre 1938, s’est interrogé sur la manière dont devrait être édité Lautréamont pour que l’objet-livre et son contenu concordent avec le plus d’exactitude possible. Je doute que Gérald Duchemin soit lecteur de Gilbert Lely. Mais Gilbert Lely aurait apprécié les livres publiés par Gérald Duchemin.

Les meilleures nouvelles françaises du XXe siècle, anthologie (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Jeudi, 23 Janvier 2025. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles

Les meilleures nouvelles françaises du XXe siècle, anthologie, Collectif, Les Éditions Rue Saint Ambroise, 2022, 400 pages, 16,50 €

Mettre en avant, dans notre culture littéraire française qui la réduit à une forme anecdotique et la marginalise, la nouvelle, à travers une anthologie dont le principe rappelle les découpages et assemblages frustrants ou indigestes des manuels scolaires : tel est le double défi que les Éditions de la Rue Saint Ambroise relèvent dans ce volume.

Son préfacier, Gilles Philippe, admet que son titre « pourra faire sourire » ou « pourra agacer ». Il appartiendra en effet à chacun de juger si les vingt-sept nouvelles de ce recueil sont réellement « les meilleures du XXème siècle ». Il est cependant indéniable qu’elles sont très représentatives non seulement du genre mais plus largement des centres d’intérêt et des styles littéraires du siècle passé.

Vingt et un auteurs ont été retenus, Colette en ouverture, Annie Ernaux en clôture entourent Irène Némirovsky. Ces noms et quelques autres soulignent qu’au XXème siècle, publier ses écrits – car les femmes ont toujours écrit dans l’intimité ou l’anonymat – n’est plus le domaine réservé des hommes qu’il était au XIXème siècle.

Ainsi parlait Mihai Eminescu, Dits et maximes de vie, choisis et trad. roumain, Nicolas Cavaillès (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 12 Novembre 2024. , dans Anthologie, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Ainsi parlait Mihai Eminescu, éditions Arfuyen, septembre 2024, Dits et Maximes de vie, trad. roumain, Nicolas Cavaillès, 174 pages, 14 €

 

Langage

Je ne crois pas que l’on puisse cataloguer la poésie de Mihai Eminescu de poésie purement lyrique, même si elle est hantée par une musique personnelle, un style, un bruissement intérieur, sorte de musique vocale dénuée de pathos, orientée décidément vers une intellection (intellection qui ne bannit pas l’émotion). Je dirais même que cette réunion de textes de l’auteur de langue roumaine pourrait se tenir entière sous un néologisme : une philo-poésie. Car ses poèmes apprennent à penser. Une esthétique qui n’a pas peur de la réflexion, une esthétique qui pense, qui se pense comme une esthétique.

Nous sommes d’ailleurs à dire vrai, davantage dans l’art que dans la littérature (ce que je préfère). Il me semble que celui-là est plus fort que celle-ci. De ce fait, il faut tout sacrifier ici à l’art, penser, écouter, étudier, approfondir, comprendre où se loge le génie.

Les Bouquinistes, Thomas Morales (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 20 Septembre 2024. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Les Bouquinistes, Thomas Morales, Éditions Héliopoles, septembre 2024, 208 pages, 22 € . Ecrivain(s): Thomas Morales

 

« Les trainards s’y arrêtent souvent, palpent une couverture, s’amusent d’un titre, se souviennent d’un auteur retrouvé et, pour quelques pièces, repartent avec un morceau de Paris » (Les Bouquinistes).

« On se love dans son écriture saignante, faite d’arabesques et de précisions d’entomologiste » (Courteline).

« Il met le feu à chaque page » (Chaval).

« Carlos était un seigneur russe qui aimait la pêche, Jean Rostand, Sidney Bechet, le homard, les voyages et les lumières de la Crimée » (Carlos).

« La voix de Salvatore, ce torrent de rocailles, agit comme un détonateur, il révèle nos failles, les explose à la dynamite, nous met à nu et nous apaise » (Salvatore Adamo).