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Anthologie

Anthologie du théâtre français du 20ème siècle, Écrire le théâtre de son temps (par Olivier Verdun)

Ecrit par Olivier Verdun , le Lundi, 19 Septembre 2022. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Anthologie du théâtre français du 20ème siècle, Écrire le théâtre de son temps, anthologie et dossier réalisés par Cécile Backès, lecture d’image par Henri Scepi, 383 pages, 8,90 € Edition: Folio (Gallimard)


L’anthologie qui nous est ici offerte par Cécile Backès regroupe une trentaine d’extraits présentant un panorama historique du théâtre français du 20ème siècle. D’Émile Zola à Yasmina Reza, de Roger Vitrac à Marie N’Diaye, en passant par une pléiade d’auteurs connus et reconnus – Albert Camus, Samuel Beckett, Bernard-Marie Koltès, etc. –, cet ouvrage condense en 383 pages des pièces qui ont fait événement, qui sont synonymes de ruptures esthétiques, qui ont créé la surprise ou le rejet parfois. Le décor est campé dès la première page : « On trouvera ici des premières pièces, des chefs-d’œuvre, des naissances et des apogées. Des pièces à “message”, des pièces à “thèse”, des langues qu’on dirait étrangères, des langages inouïs, des formes inconnues. Toutes sont des actes poétiques ».

Le Livre des préfaces, Gérard Klein (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Lundi, 02 Mai 2022. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Le Livre de Poche

Le Livre des préfaces, Gérard Klein, octobre 2021, textes réunis par Ellen Herzfeld et Dominique Martel, 1240 pages, 21,90 € Edition: Le Livre de Poche

« La Science-Fiction est la meilleure gymnastique de l’esprit moderne. Pendant trois ans de sa vie, chacun d’entre nous devrait dévorer de la Science-Fiction au kilomètre. C’est comme le polar ou la bédé, ces récits façonnent aujourd’hui notre vision du monde. La SF ouvre les portes de l’imaginaire, joue avec la combinatoire des futurs possibles ou impossibles, fait travailler le cerveau droit, celui de l’intuition et du prophétisme, familiarise avec les grands déferlements et les grands changements ».

Ces mots de Gérard Klein sont extraits de la préface à Histoire de Science-Fiction, une anthologie promotionnelle proposée dans le magazine Actuel en 1984, et on ne saurait mieux dire – pour les trois genres proposés (auxquels pourrait être adjointe la Fantasy), puisqu’on a soi-même dévoré ces genres par instinct et par goût, et que l’on se replonge avec délectation dans un bain régulier de récits de science-fiction, parce que l’on sent bien que l’imaginaire en ressort revigoré – et qu’on en éprouve un plaisir qu’on laisse aux imbéciles le plaisir douteux de nommer « honteux ». De même qu’est assouplie la façon de penser, d’envisager le monde – et pas uniquement à cause du contenu de ces romans, mais aussi par leurs jeux formels et narratifs.

Et maintenant, voici venir un long hiver…, Thomas Morales (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 21 Avril 2022. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Et maintenant, voici venir un long hiver…, éditions Héliopoles, avril 2022, 192 pages, 15 € . Ecrivain(s): Thomas Morales

 

« Avec sa disparition à l’âge de 88 ans, c’est tout un art de vivre qui disparaît, l’action et le verbe, le zinc et le grand style, les caleçonnades et le cinéma d’auteur, le théâtre français et l’Avia Club » (Jean-Paul Belmondo).

« Marielle n’abîmait pas son talent dans les rôles de petits cons, d’insignifiants phraseurs, de chipoteurs du quotidien. Les siens étaient gratinés, majestueux, outranciers, exagérément libidineux, tous dépassant les limites de la moralité » (Jean-Pierre Marielle).

Imaginons un instant le retour de Sacha Guitry parmi nous, l’homme à la langue précise, précieuse sans jamais être ridicule, affutée, brillante, piquante souvent, mais aussi admirative. Une langue qui ne s’autorisait aucun débordement, aucune faute de goût, aucune vulgarité, qui s’inspirait des grands prosateurs français, une langue vivante et vibrante. Une langue admirative des grands Hommes qu’il croisa dans sa vie virevoltante, qu’il croisa, qu’il vit, écouta ou qu’il lut.

Ainsi parlait Saint-Pol-Roux, Dits et maximes de vie choisis et présentés par Jacques Goorma (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Lundi, 04 Avril 2022. , dans Anthologie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Arfuyen

Ainsi parlait Saint-Pol-Roux, Dits et maximes de vie choisis et présentés par Jacques Goorma, mars 2022, 176 pages, 14 € Edition: Arfuyen

 

« Le jour fameux où la science aura capté l’énergie solaire – ce doit être d’une simplicité scandaleuse – nous maudirons les illustres inventeurs de lumignons et l’on ne manquera pas, je suppose, de pendre au plus haut réverbère quelque grand propriétaire de mine de charbon ou de puits de pétrole » (fr.174, 1929).

Saint-Pol-Roux, né Paul Roux à Marseille en 1861, a vécu quarante ans de XIXème siècle, et quarante de XXème. Il a été estimé de Mallarmé (qui l’appelait son « fils »), de Rodin, de Valéry, de Segalen, de Debussy, de Céline, de Jean Moulin, de Breton, de Max Jacob, de Daumal. Il a pourtant vécu assez vite retiré, dans la solitude et la gêne, en Bretagne, en y fondant famille heureuse, mais tragiquement éprouvée (il perd son fils Coecilian à Verdun, manque de perdre sa fille Divine en juin 40, grièvement blessée par un soldat allemand, qui s’en prend aussi à lui. Pendant leur séjour à l’hôpital, la maison est pillée et en partie brûlée, avec presque tous ses manuscrits ; il meurt quelques semaines plus tard. Sa maison finistérienne sera par ailleurs dévastée par des bombardements alliés en août 44 : ses ruines demeurent sur le promontoire de Camaret).

Ainsi parlait Montaigne, Gérard Pfister (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 04 Avril 2022. , dans Anthologie, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Arfuyen

Ainsi parlait Montaigne, Gérard Pfister, éditions Arfuyen, janvier 2022, 192 pages, 14 €

 

Humanisme

Retrouver la force vive de l’humanisme de la Renaissance, ici, avec des dits et des maximes de Montaigne, est un plaisir sans partage. C’est voir l’homme du Cinquecento et entendre une voix, un esprit qui a connu la totalité de la littérature de son époque. On n’y trouve nulle pédanterie de savant, mais plutôt des règles morales et une recherche de la vérité. Là, nous sommes au début d’une ère nouvelle. Mais cet homme de la Renaissance qui a irrigué comme honnête homme l’histoire de la pensée, aboutit en ce début de troisième millénaire à un autre homme, celui d’une humanité fragmentée, plongeant les êtres humains dans leur narcissisme, où l’individualité de citoyen se transforme en idée de niches seulement ouverte aux besoins d’un consommateur ciblé, oubliant l’honneur, la dignité de la pensée, la morale des actions. D’une autre manière, Montaigne est lui aussi à un seuil.