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Articles taggés avec: Leuckx Philippe

Hotel Roma, Pierre Adrian (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 11 Octobre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

Hotel Roma, Pierre Adrian, Gallimard, août 2024, 190 page, 19,50 € Edition: Gallimard

 

Un jeune écrivain de trente-trois ans, déjà expert de Pasolini, entre, avec ce beau récit, dans le compagnonnage d’un des écrivains majeurs de l’Italie du XXe, Cesare Pavese, qui s’est suicidé à l’Hotel Roma de Torino, le 27 août 1950.

Les amis de Pavese eussent aimé lire ce livre-témoignage, en hommage à cet écrivain, parti si tôt, doué comme peu, brillant romancier, magistral poète, talentueux traducteur de l’anglais, mais si fragile, si solitaire.

Adrian se met véritablement à la quête des dernières traces de Pavese, se rendant sur place, en compagnie de son amie « la fille à la peau mate », à Turin, dans le village natal de San Stefano Belbo, à Brancaleone de Calabre où Pavese fut « confinato » sous Mussolini, à Rome, rencontrant l’un des derniers amis vivants de Pavese, Franco Ferrarotti.

Merlin, ou Le Manuscrit Sauvé Du feu, Françoise Lefèvre, Merlin Brenot (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 01 Octobre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman, Jacques Flament Editions

Merlin, ou Le Manuscrit Sauvé Du feu, Françoise Lefèvre, Merlin Brenot, Éditions Jacques Flament, août 2024, 176 pages, 18 € Edition: Jacques Flament Editions

 

Un livre à deux voix. Celle du petit-fils, accompagnée de celle de sa grand-mère, Oma.

Mort à trente ans, après un parcours douloureux, marqué par le suicide de son père, Merlin a écrit sa vie en un récit qui nous est présenté par Françoise Lefèvre, qui l’a encouragé à écrire et qui l’a aidé aujourd’hui à éditer, au-delà de sa mort, ce récit de vie, poignant et vrai.

Merlin : 1993-2023. Bipolaire, être marqué par le destin, jusqu’à la perte de tout contrôle, hypersensible, meurtri par les traitements et les séjours psychiatriques, Merlin a écrit dans les années 2010-2012 l’essentiel des pages que nous découvrons dans le partage, et l’effroi.

Le jeune homme, sans ambages ni afféterie, se raconte dans le cristal brut de ses émotions.

Le Harki de Meriem, Mehdi Charef (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 24 Septembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions

Le Harki de Meriem, Mehdi Charef, éditions Hors D’Atteinte, mars 2024, 224 pages, 16 €

 

Le romancier et cinéaste Charef maintient la mémoire des siens, des gens de son pays. Après deux volumes – très beaux, très émouvants –, consacrés à l’histoire de sa mère et de son père (La Cité de mon père, et La Lumière de ma mère), il en consacre un tout entier au sort des harkis, Algériens au service de l’occupant français, haïs des Algériens lors de la guerre d’indépendance, haïs des Français qui vont les voir arriver en France après les accords d’Evian.

Le livre de Charef se concentre sur le personnage d’Azzedine, militaire pour les Français, sous les ordres de Masson. Il a épousé Meriem qui a été répudiée par son premier mari.

Le livre commence par l’histoire de leur fils Selim, brillant étudiant, tué lors d’une querelle avec des Arabes.

Mirouault les murs seuls nous écrivent, Serge Prioul (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 19 Septembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

Mirouault les murs seuls nous écrivent, Serge Prioul, Editions La Plume de Léonie, mai 2024, 90 pages, 10 €

 

Né à Fougères en 1955, Serge Prioul a travaillé dans le textile et a deux passions, la pierre et le poème. Poète-maçon, maçon-poète, il s’inscrit dans les pas fervents du « manœuvre » que fut le grand poète Thierry Metz.

A l’occasion de travaux de maçonnerie à Mirouault, le poète a alterné les ciseaux et la truelle, la plume et le ciment, la taille et la pierre, l’écriture des murs et celle des mots.

Sans un mot de trop, comme une pierre s’enchâsse, le poème déroule sa fatigue, sa précision d’orfèvre, le coup d’œil de l’artisan, la griffe du poète.

Pas de graisse entre les mots. Pas de surplus de colle ou de ciment entre les pierres. L’esthétique de notre poète sent l’économie et la justesse. Au fil des travaux, les poèmes viennent, le soir après travail, ou durant la journée, sur un bord de bétonneuse.

As-tu rejoint l’île ?, Jeanine Salesse (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 13 Septembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

As-tu rejoint l’île ?, Jeanine Salesse, éditions Pétra, juin 2024, 86 pages, photographies de l’auteure, 16 €

 

D’une Jeanine l’autre ou le journal tenu par l’amie à propos des derniers mois de vie de Jeanine Baude, poète, éditrice chez Pétra, amoureuse de l’Océan et de l’île d’Ouessant. Le livre accompagne l’amie, chez elle, à Ouessant, à l’hôpital où elle est soignée pour un cancer.

Les 71 poèmes tracent, entre souvenir et déploration, le portrait d’une femme qui aimait la vie, les autres, la poésie, l’amitié. Mais comment rejoindre la disparue ? Sinon par les poèmes, sinon par la ferveur de l’amitié. Comme dans le beau livre de René de Ceccatty, L’accompagnement, Jeanine Salesse honore la mémoire toute proche d’une sœur d’écriture :

« Cantate de la remémoration

Quelle joie de retrouver ta maison après un séjour à l’hôpital ! » (p.21).