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Articles taggés avec: Compère-Demarcy Murielle

Le Travail du monde, Jean-Louis Rambour (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 11 Novembre 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Le Travail du monde, éditions L’herbe qui tremble, octobre 2020, 132 pages, 15 € . Ecrivain(s): Jean-Louis Rambour

 

Le « Travail du Monde » : celui que font les Hommes ; celui qui fait de ses ouvriers, des Hommes… Dans Le mémo d’Amiens, publié aux éditions Henry en 2014, J.-L. Rambour offrait le « Poème-photo » contemporain des gens ordinaires de la Picardie, plus précisément de la ville d’Amiens, observés en leur réalité quotidienne dans leurs faits et gestes. Ici, dans Le Travail du monde, J.-L. Rambour nous offre de lire et entrevoir en « 100 poèmes-diapos » la lutte laborieuse des prolétaires, après les Trente-Glorieuses, en prise avec les effets dévastateurs du progrès industriel sur leurs conditions de travail.

 

Autour du tracteur Mac Cormick, ils sont encore

à regarder sereins le travail s’accomplir.

Mais il leur faut des années pour comprendre

qu’ils ont trop chanté l’arrivée de ces engins :

Extension de la lumière, Jean-Louis Rambour, Pierre Tréfois (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 04 Novembre 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts, Poésie

Extension de la lumière, Jean-Louis Rambour, Pierre Tréfois, La Salamandre, 2019, 107 pages . Ecrivain(s): Jean-Louis Rambour

 

Le titre et quelques lignes en épilogue tournent d’emblée le lecteur vers cette lumière entrevue au sortir du tunnel lorsque l’existence qui nous enfonce dans l’obscur de ses douleurs – pertes proches, deuil, « cendres » – nous offre tel « le phénix renaît de ses cendres » une issue « to the happy few ». Dédié au fils disparu pour le poète Jean-Louis Rambour (« Tout est écrit en pensant à François »), cet opus poétique trace par ses mots et ses créations picturales une « extension de la lumière » via les textes de J.-L. Rambour et les dessins de P. Tréfois qui signent ensemble une troisième publication après La Vie crue (éd. Corps Puce) et L’Éphémère capture (éd. Eranthis). Les arabesques dessinées, les courbes, l’élan vertical figurent comme une flamme, au cœur du texte poétique qui en diffusent les mouvements écrits par le poète en scènes narratives précises et imagées. Jean-Louis Rambour possède cette puissance de faire sourdre la poésie au cœur même du récit de la vie concrète et symbolique. Avec des sauts d’images étonnants, surprenants, qui secouent la passivité de l’esprit du lecteur ou dont les raccourcis fulgurants pulvérisent le cadre de nos regards formatés :

Cet enfant sans mot qui te commence (Dialogue), Claudine Bohi, Philippe Bouret (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 22 Octobre 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Cet enfant sans mot qui te commence (Dialogue), Claudine Bohi, Philippe Bouret, éditions Mars-A, 2020, 62 pages, 15 €

 

Dialoguer sur la créativité engage le temps dans sa pleine extension et expansion : deux voix dialoguent autour de la genèse/gestation/signification du processus créatif en cours de réalisation dans le cheminement existentiel, se tenant au bord du temps par le regard continuellement porté vers l’enfance (le passé) et l’avenir (l’inachèvement et la postérité de l’œuvre). Dans ce « Dialogue » publié par les éditions Mars-A, Claudine Bohi et Philippe Bouret échangent à propos de l’art et de la posture qu’il induit et entraîne chez le créateur, et leur échange fertile permet la rencontre, sur le human so human’s land poétique du Langage, entre ses investigateurs œuvrant respectivement dans le champ de la psychanalyse et de la poésie. Une neige se soulève (pour reprendre l’image de Claudine Bohi lorsqu’elle évoque le corps-langage de l’enfant d’avant les mots) sur le sol de notre humanité née/modelée par le Langage qui la forme et l’élève, neige ébrouée par le forage éclaireur de la parole fouinant dans ses fors intérieurs ou manifestes pour que sourde l’eau vive des voix qui habitent l’écriture lorsque la singularité d’un sujet s’en remet au souffle poétique.

Parlando, Dominique Preschez (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 08 Octobre 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Z4 éditions

Parlando, mai 2020, 139 pages, 12 € . Ecrivain(s): Dominique Preschez Edition: Z4 éditions

Quand écrire acte une renaissance à la parole (Parlando s’intitule ce numéro 10 de la Collection La diagonale de l’écrivain, dirigée par Philippe Thireau, aux éditions Z4 alias Daniel Ziv, là où Louis-René des Forêts titrait l’un de ses récits liés également au silence retenu du langage, Ostinato…), l’écrivain retranscrit son propre cheminement dans le miroir brisé d’un quotidien qui réajuste ses lignes mot à mot, au cœur d’un chant polyphonique plus proche d’un concerto que d’une symphonie.

« À force d’être toujours vivant », à la suite d’un AVC et d’une mort clinique intervenus en 1992 et 1993, Dominique Preschez nous livre, après la somme mémorielle Le Trille du diable parue chez Tinbad en 2018, un retour aux surfaces ondulatoires du monde extérieur et à ses siphons vertigineux, un retour tenté au pays des hommes, ces « autres » semblables

Retour ? sur le seuil, où accueillir l’étranger

&, ne rompre la chaîne vitale, à ne pas trahir

son prochain…

Sèves et chants d’herbes, Delphine Roux (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 24 Septembre 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Sèves et chants d’herbes, Delphine Roux, éd. La Chouette Imprévue, 2019, Ill. couverture, Hélène Héniquez, 68 pages, 14 €

Un bel objet déjà en soi que ce livre qui contient des poèmes de Delphine Roux, poète résidant dans les Hauts-de-France dont elle s’est imprégné des paysages naturels et fait des herbiers des chants entendus dans les prairies, dans les pommiers :

À la cime des syllabes

Tu chantes le vivant

Gazouillis gravité

Bel objet littéraire, écrin de poèmes bucoliques, fabriqué avec le matériau naturel qui lui sied, stylé grâce à une infographie en harmonie avec la sève des chants d’herbes de Delphine Roux qui circulent dans cet arbre poétique augmenté de ses couleurs vert tendre, verts saisonniers, rouge fleur sanguine, pastels des champs céréaliers et des ciels remarquables de Picardie.