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Recensions

Un peigne pour Rembrandt, et autres fables pour l’œil, Daniel Kay (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mercredi, 31 Août 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Gallimard, Arts

Un peigne pour Rembrandt, et autres fables pour l’œil, Daniel Kay, mai 2022, 107 pages 12,50 € Edition: Gallimard

 

Voici la poésie « peinte » à l’instar des natures mortes. Voyage entre « consonnes épiphanes » et « Souvenir du Quattrocento » quand la nature, primordiale, sert de vecteur à une poésie qui macère l’idée, imprègne l’instant tel un vif trait de peinture tandis que les cinq sens font le reste : « Ce serait seulement quelques objets regardés avant même de recevoir le nom des couleurs, la forme des figures, quelques présences… ».

Tout serait Art à allumer les étoiles, à parfaire le langage qui devient résultante des ressentis. On ne se lasse pas de cette fabrication d’images en continu tandis que l’auteur semble faire grand cas d’une sorte de liaison esthétique entre nymphes et statues.

Les interprétations picturales sont détournées en autant de fables qu’il y a de sources d’inspiration.

Le tragique transparaît parfois entre corps vautrés « dans cette grande housse de plastique où coule la chair comme le fleuve dans sa gangue de ténèbres » tandis que les ombres, cependant, peuvent faire rayonner les objets puisque, « éternelles amies de la chandelle, elles donnent à être ».

Guerre aux démolisseurs !, Victor Hugo (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 29 Août 2022. , dans Recensions, Les Livres, Essais, La Une Livres, Rivages poche

Guerre aux démolisseurs !, Victor Hugo, Éditions Payot et Rivages, juin 2022, préfacier Andrea Schellino, 96 pages, 6,50 € Edition: Rivages poche

 

Comme Voltaire, Victor Hugo est en grande partie enfoui sous sa propre légende, dissimulé par sa propre statue. L’institution scolaire, à qui semble incomber le monopole de la survie des textes classiques, a réduit ses œuvres à deux ou trois livres (Les Misérables, Les Contemplations), même pas lus, encore moins étudiés, dans leur entièreté. Celui qui fait plus ou moins figure d’écrivain national français ne dispose pas de ses œuvres complètes dans la Bibliothèque de la Pléiade, sorte de canon semi-officiel de la « grande littérature ». L’édition donnée par Jean Massin et ses collaborateurs au Club français du livre, à la fin des années 1960, n’a pas été remplacée. Des merveilles s’y cachent parmi les sections les moins explorées.

On a rappelé, au soir du 15 avril 2019 et dans les jours qui suivirent, ce que Notre-Dame de Paris devait au roman éponyme de Victor Hugo, qui avait attiré l’attention du public sur ce monument alors délaissé, lui évitant le sort de bien des églises dont ne subsistent que des vues anciennes.

Petit Maître, Natsumé Sôseki (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 25 Août 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Points, En Vitrine, Japon

Petit Maître, Natsumé Sôseki, Points, février 2022, trad. japonais, René de Ceccatty, 288 pages, 8,60 € . Ecrivain(s): Natsume Sôseki Edition: Points

 

Ce roman a paru en 1906. Le romancier Sôseki avait alors 39 ans. « Botchan » est le titre original.

Un jeune professeur quitte Tokyo et sa vieille servante et amie Kiyo pour un collège de province, dans une ville reculée. Il y donnera des cours de maths, au milieu d’un corps professoral haut en couleurs, où les inimitiés et les jalousies font la part belle : on y trouve de vieux professeurs comme Koga, un censeur, Tricot rouge, des collègues plus sympathiques comme Porc-épic et des imbuvables comme Cabot ou le Blaireau, directeur de l’établissement.

La province, c’est aussi des logeurs et logeuses qui vivent en louant des gourbis à ceux qui viennent de la capitale.

La province est un monde, tout à fait étranger au nouvel arrivant qui y voit des usages inconnus de lui.

Les élèves sont difficiles, toujours prêts à faire des mauvais coups, toujours prêts à chahuter le nouveau professeur ou à faire le chambard le soir dans les dortoirs.

Miffy au parc ; Miffy à la mer ; Dick Bruna (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 25 Août 2022. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Jeunesse, La Martinière Jeunesse

Miffy au parc ; Miffy à la mer ; Dick Bruna, La Martinière Jeunesse, juin 2022, trad. néerlandais, Elsa Whyte, juin 2022, 6,50 € chaque album Edition: La Martinière Jeunesse

 

À l’échelle des enfants


Miffy au parc

Hendrik Magdalenus Bruna, dit Dick Bruna, est un dessinateur néerlandais, né en 1927 à Utrecht et mort en 2017 dans la même ville, créateur du personnage Miffy le lapin blanc. Miffy (en néerlandais, Nijntje : lapin) est une petite lapine de fiction. La série s’est vendue à plus de 85 millions d’exemplaires, traduite dans plus de cinquante langues. Les personnages de Dick Bruna se retrouvent sur de nombreux produits dérivés à destination des bébés et des jeunes enfants – jouets, peluches –, et ont fait l’objet de deux séries télévisées. Son travail est fortement influencé par Picasso, Léger, Matisse et Braque.

La disparition de Perek, Hervé Le Tellier (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 24 Août 2022. , dans Recensions, Les Livres, Polars, La Une Livres, Folio (Gallimard)

La disparition de Perek, Hervé Le Tellier, mai 2022, 153 pages, 6,50 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Ce livre d’Hervé Le Tellier a la particularité d’être un Poulpe. On pourrait chercher longtemps les origines du mot « Poulpe ». Imaginer qu’il a été emprunté aux Pulp magazines, type de revues très populaires dans la première moitié du XXème aux Etats-Unis et connues pour leur violence graphique et leurs dialogues incisifs. Mais, Pulp est aussi le nom du dernier roman de Charles Bukowski, publié en 1994, juste avant sa mort. Il appartient à la littérature de gare. Ne tranchons pas, contentons-nous de dire que Le Poulpe est une collection de romans policiers publiée aux éditions Baleine, inaugurée en 1995 avec La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy, également directeur de collection originel. Bien que chacun des épisodes soit écrit par un auteur différent, on y suit les aventures d’un même personnage, Gabriel Lecouvreur, un jeune détective libertaire surnommé « Le Poulpe » à cause de ses longs bras semblables aux tentacules d’un poulpe et qui s’attendrit lorsqu’on lui tape dessus.